Le moins que l'on puisse dire, c'est que combattre un troll ensemble, ça créait des liens ! Depuis notre folle aventure dans les toilettes des filles, nous passions quasiment tout notre temps ensemble avec Harry, Hermione et Ron.
Alors que le froid agressait le château, nous sommes sortis du cours de sortilèges, ensemble. D'ailleurs, nous n'avons plus jamais reparlé de ce fameux cours qui avait semé une telle discorde. Alors que nous discutions dans la cour, un Severus Rogue sauvage apparu en boitant. Bien sûr, il a senti nos regards posés sur lui et a décidé de venir vers nous, certainement pour trouver quelque chose à nous reprocher. De toute façon, il avait toujours quelque chose à nous reprocher.
– Qu'est-ce que vous avez là Potter ? Et vous Black ? a-t-il demandé en regardant les livres que nous tenions en main. Il est interdit d'emporter les livres de la bibliothèque en dehors des murs du château. Donnez-le-moi et j'enlève cinq points à Gryffondor.
– Donc on est dans une école mais on n'a pas le droit de se cultiver, j'ai répliqué.
– Black...
– Professeur...
– Retenue, ce soir à 19h, a marmonné Rogue. Et donnez-moi ce livre !
Sans un mot, nous avons donné nos livres avant de le regarder s'éloigner avec dépit, non sans avoir levé les yeux au ciel au passage. Et dire que certains pensent que c'est un bon prof ! Cela me sidère !
– Ça, c'est une règle qu'il vient d'inventer, a marmonné Harry. Je me demande ce qu'il s'est fait à la jambe.
– Je n'en sais rien, mais j'espère que ça lui fait mal, dit Ron.
– Avec un peu de chance la blessure va s'infecter et on va être obligé de l'amputer, j'ai dit avec espoir. Et comme il sera handicapé, il ne pourra pas rester dans une école aussi peu inclusive et il disparaîtra de nos vies pour toujours !
– Si seulement... soupira Harry.
Mais penser que nous abandonnerions nos livres à leur sort c'était bien mal nous connaître !
C'est pourquoi, à la fin de la journée, nous nous sommes approchés à pas de loups vers la salle des profs dans l'optique de récupérer nos biens. Malheureusement, lorsque nous avons ouvert la porte, nous sommes tombés sur les deux pires personnes de cette école, à savoir Rogue et Rusard, Rusard soignant la blessure de Rogue.
– Sale bestiole, a dit Rusard. Comment voulez-vous qu'on surveille ses trois têtes à la fois ?
En l'étourdissant avec de la musique comme l'a fait Héraclès avec Cerbère ? En lui lançant une balle ?
Nous avons échangé un regard avec Harry avant de faire un pas en arrière dans le but de refermer la porte comme si de rien n'était, ayant compris que nous avons surpris une conversation des plus étranges. J'avais ouïe dire qu'il y avait quelque chose de caché dans ce fameux couloir interdit, et visiblement Rogue avait tenté de s'y introduire. Entre sa blessure et son caractère des plus antipathiques, il n'en fallut pas plus pour que les soupçons ne se portent sur lui.
Bien sûr, les deux snipers nous aperçurent :
– POTTER ! BLACK ! hurla Rogue en laissant retomber le bas de sa robe pour cacher sa blessure.
– On voulait simplement vous demander si on pouvait reprendre nos livres, a bégayé Harry.
– SORTEZ ! SORTEZ IMMÉDIATEMENT !
J'ai refermé la porte alors qu'Harry me prenait la main pour m'entraîner avec lui dans les escaliers, les montant quatre à quatre. Nous venions d'éviter la catastrophe.
***
Bien évidemment, nous avons parlé de cet événement sur le trajet menant à la tour d'astronomie. Nous avons émis les théories les plus folles sur ce que pouvait bien garder ce fameux chien à trois têtes et en quoi ce mystérieux objet pouvait bien intéresser l'affreux Rogue. Harry était catégorique : pour lui Rogue voulait dérober ce qui était caché pour son propre intérêt. Personnellement, je n'étais pas aussi catégorique. Bien que je n'appréciais guère cette personne, je refusais de l'accuser sur des suppositions. C'était un prof merdique, cela ne voulait pas forcément dire qu'il était le mal incarné.
– Mais tu ne comprends pas ce que cela veut dire ? a insisté Harry. Il a essayé de passer devant le chien à trois têtes le soir d'Halloween, c'est pour ça qu'il a lâché le troll dans les cachots !
– Tu ne peux pas l'accuser comme ça Harry, tu n'es pas objectif. Rogue nous déteste et nous ne sommes pas non plus ses plus grands fans alors forcément, on ne voit que ce qu'on veut voir. C'est pas parce que c'est un Serpentard qu'il est forcément méchant.
J'ai levé les yeux au ciel avant de me reconcentrer sur les paroles du professeur Sinistra.
– Observez la constellation du Taureau, vous voyez les sept étoiles les plus brillantes ? Ces étoiles portent le nom de Pléiades, en hommage aux sept Pléiades de la mythologie grecque. Vous avez donc Astérope, Mérope, Électra, Maïa, Taygète, Sélène et Alcyone.
J'ai surpris un regard moqueur venant de mon cher cousin Draco. A cette époque, il était le seul à avoir compris qui j'étais et j'avais parfaitement conscience que ce n'était qu'une question de temps avant que le fils Malfoy ne décide d'en faire des siennes. Même si, au fond, je doutais qu'il puisse réellement s'en prendre à moi. Draco avait été éduqué sous le principe de pureté de sang, nous étions de la famille et par conséquent, sur un pied d'égalité. Par conséquent, Draco n'avait pas d'autre choix que de me considérer comme son égal, exactement comme Daphné, Nott et Zabini (qui étaient les seuls à avoir ce privilège). Et je dois reconnaître que l'idée de torturer Draco avec cette idée était particulièrement plaisante.
A la fin du cours, les Gryffondors rentrèrent à la hâte pour aller se coucher. Après tout, le lendemain avait lieu le premier match de quidditch de l'année opposant l'équipe des lions à celle des serpents. Ils se devaient d'être en forme, en particulier Harry. Pour ma part, je n'avais pas ce genre de priorités. Ma priorité du moment c'était plutôt de passer aux cuisines pour piquer un ou deux cookies (c'était le seul moyen de faire taire Pansy quand elle commençait ses monologues nocturnes).
Malheureusement pour moi, il y avait déjà du monde aux cuisines, du moins c'est ce que j'en ai déduit en entendant leurs éclats de rire. Sans réellement faire attention à eux, j'ai piqué un muffin posé sur la grande table et me suis mise à la recherche des fameux cookies.
– Tiens, mais qui voilà ! s'est exclamé l'une des voix.
Je me suis retournée vers les voix, me retrouvant devant les frangins insupportables de Ron et leur ami dont j'ai oublié le nom.
– Qu'est-ce qu'une serpentarde fait ici à cette heure-là ? a demandé le gryffondor inconnu.
– J'allais prendre une douche, c'est pour ça que je suis entrée ici, j'ai répondu à cette question particulièrement bête.
- On comptait faire un tour, tu viens avec nous ? a demandé l'un des jumeaux, Freddie je crois (non, en vrai c'est Fred, mais je l'appelle jamais ainsi).
- Je me suis attirée suffisamment d'ennuis en traînant avec des gryffondors alors merci, mais non merci.
- Allez ! a insisté le deuxième jumeau que j'identifia comme étant George. On va bien se marrer !
Chers lecteurs, ne me demandez pas pourquoi je les ai suivis parce que je n'en ai aucune idée !
– Tiens, on t'a pas vu en colle ces derniers temps, a noté George.
Ah oui, grâce à Severus Rogue, les jumeaux Weasley étaient devenus mes coéquipiers de retenue.
– Vu que vous m'entrainez à l'autre bout du château, ça ne devrait pas tarder, j'ai bougonné en suivant les garçons à travers les couloirs. D'ailleurs vous allez où ?
– Au passage secret du quatrième étage, il mène directement dans la forêt interdite, tu vas voir, il est cool.
Bien sûr, la forêt interdite ! J'aurais dû m'en douter....
– Je vais pas dans la forêt moi !
– Mais si Black, un peu de courage enfin ! a commenté leur pote (Lee Jordan pour celles et ceux qui n'auraient pas deviné).
– T'en fais pas Blacky Black, t'as rien à craindre avec nous, a tenté de me rassurer George (je crois). On te protégera des monstres de la forêt.
– Pourquoi est-ce que j'ai du mal à vous croire ?
– Eh les gars ! Vous faites quoi là ? a demandé une tierce voix derrière eux.
Je me suis retournée pour découvrir le beau garçon que j'avais croisé à la librairie avant la rentrée.
– Salut Diggory ! a lancé Lee. On allait faire un tour dans la forêt, tu viens avec nous ?
– Il faut bien quelqu'un pour vous empêcher de vous y perdre, a soupiré Cédric avant de se joindre au groupe.
– Cool ! s'est exclamé Freddie, ai-je entendu dire qu'il y avait une colonie d'araignées géantes, on voulait vérifier si l'info était vraie !
– Pardon ? me suis-je exclamée en pilant net. Il est hors de question que j'entre dans cette maudite forêt pour chercher des répliques de l'araignée du seigneur des anneaux !
J'ai toujours eu une peur bleue des araignées ! Quand j'étais petite, je rêvais souvent qu'une araignée géante recouvrait le monde entier de sa toile et ne mange tout le monde. J'en ai encore des frissons rien qu'en y repensant.
– Oh allez Blacky Black ! a insisté Lee. Après un troll des cavernes, c'est pas une petite araignée qui va te faire peur !
– Ne m'appelle pas comme ça, j'ai protesté en croisant les bras.
Cédric s'est tourné vers moi :
– Eh, c'est toi la fille au troll ?
– C'est pas vraiment comme ça que je me ferais appeler mais ouais, c'est moi.
C'est à ce moment-là que nous sommes arrivés au quatrième étage où un certain esprit frappeur dont nous tairons le nom s'amusait à... je sais pas en fait, mais le fait est qu'il nous a vu et s'est mit à hurler dans tous les sens :
– ÉLÈVES HORS DU DORTOIR ! JE RÉPÈTE, ÉLÈVES HORS DU DORTOIR !!
Nous avons échangé un regard avant de partir en courant vers le passage secret (enfin, c'est ce que j'espérais, les jumeaux et Lee étaient les seuls à savoir où il se trouvait). Alors que Rusard arrivait en trombe (sérieux, il dort jamais lui ?), les jumeaux ont ouvert un tableau et nous ont aidé à nous cacher à l'intérieur mais Peeves a tenté de garder le passage ouvert en s'y engouffrant à notre suite.
– Mais faites-le partir ! s'est exclamé Lee, en panique.
– Expulso ! me suis-je exclamé, baguette en main (oui, depuis l'aventure de Sam le troll, je gardais ma baguette avec moi).
Un éclair a frappé Peeves qui l'a propulsé à l'autre bout du couloir, le faisant rencontrer violemment le mur, l'assommant sur le coup. Aussitôt, un tremblement retentit autour de nous et le tableau se referma violemment tandis que quelques pierres commençaient à tomber devant, bloquant le passage.
– Oops... j'ai soufflé en comprenant que je venais de provoquer un éboulement.
– Bien joué Black, maintenant t'es obligée de venir voir les araignées ! a lancé Lee avant d'allumer sa baguette.
– Et bien maintenant on n'a plus le choix, il faut continuer ! s'est amusé George.
- J'aurais mieux fait de laisser Silena faire ce couloir, marmonna Cédric.
– Ouais d'ailleurs, qu'est-ce que tu fous dans les couloirs à cette heure-là toi ? s'est étonné Freddie.
– Je vous en pose de telles questions ? a répondu Cédric sur la défensive.
Nous avons continué à marcher dans un silence relatif le long du passage secret désormais condamné grâce à l'intervention de votre héroïne. Nous en sommes finalement ressortis quelques minutes plus tard, à travers une trappe à l'entrée de la forêt interdite.
– Ah, profitez de l'air frais les enfants ! s'est exclamé Freddie avec un sourire radieux.
J'observais autour de moi tandis que des bruits étranges se faisaient entendre. D'un coup, j'ai senti quelque chose contre mon épaule, j'ai hurlé avant de me retrouver face à un Lee Jordan mort de rire.
– Je vous jure que si on meurt ici, je vous tue ! Je les ai menacé
– Ouh j'ai peur !
Étonnamment, ces quatre garçons sont les seuls à ne jamais avoir eu peur de moi, même quand je suis entrée dans ma villain era (et croyez moi, j'étais particulièrement flippante).
– Bon allez, en route ! a ordonné George en tapant dans ses mains comme un enfant le jour de noël.
– Allez Blacky Black, arrête de flipper, dit Freddie en passant un bras autour de mes épaules. Tu sais, c'est une grande tradition dans la famille de venir ici ! Bill y cherchait des coffres maudit et Charlie des dragons et ils sont tous deux revenus en vie !
– Oui, et Dakota Dunlap s'y est perdu il y a huit ans et n'a réapparu il y a seulement trois ans, a noté Cédric d'un ton particulièrement rassurant.
– Oh oui, je me souviens de cette histoire ! s'est exclamé Lee en riant. Apparemment il est toujours interné.
Très rassurant.
Plus les minutes passaient, plus nous nous enfonçions dans l'obscurité de la forêt. Avec le beau Cédric, nous étions constamment sur nos gardes. Lee aussi devenait de moins en moins confiant. En fait, seuls les jumeaux semblaient parfaitement à l'aise dans ce lieu plein de mystères et de dangers.
A un moment j'ai senti un fluide étrange recouvrir ma converse noire, me provoquant un cri de surprise. J'ai glissé dans ce qui semblait être un liquide argenté et je me suis rattrapée de justesse grâce à mon sauveur venu tout droit du royaume des blaireaux.
– C'est quoi ce truc ?
– Je crois avoir la réponse, mais je préfère la garder pour moi, dit Cédric.
– C'est-à-dire ? a demandé Lee en fronçant les sourcils.
– Ça a la même couleur que le sang de licorne...
– En effet, tu aurais mieux fait de garder ça pour toi.
C'est là que nous avons tous ressenti une sensation étrange, comme si quelqu'un ou quelque chose nous observait. Un buisson se mit à frémir et une silhouette encapuchonnée sortit de l'ombre et rampa sur le sol tel un serpent prêt à attaquer sa proie. La silhouette se redressa et nous observa, prête à bondir sur nous.
C'est ainsi que je me suis retrouvée à lancer ma brosse à cheveux Barbie à la figure Voldemort...
Heureusement pour nous tous, Cédric a eu un bien meilleur réflexe puisqu'il a levé sa baguette pour stupefixer la créature. La créature fut envoyée bien des mètres plus loin et nous nous sommes mis à courir dans le sens inverse, complètement paniqués par cette rencontre. Une fois en sécurité dans le parc, nous avons fait une pause pour reprendre notre souffle, encore secoués par notre rencontre des plus étranges.
– C'était quoi ce truc ? me suis-je exclamée.
– J'en ai aucune idée, mais c'était hyper glauque, a répondu Lee.
– Je crois qu'on ferait mieux de rentrer avant que l'un de vous n'aie encore une brillante idée pour nous faire tuer, a ajouté Cédric.
– Je suis d'accord avec Poufsouffle, a confirmé Lee.
– La prochaine fois, on se baladera dans le château, c'est moins dangereux, dit George.
– La prochaine fois je reste loin de vous ! me suis-je exclamée.
– Mais non voyons, on s'en est sorti indemnes ! dit Freddie. Allez les gars, on a un match à gagner demain !