Je me tournais et changeais de côté.
Je me sentais bien, blottis dans quelque chose de chaleureux. Il y faisait bon vivre, j'avais l'impression d'être dans un nuage.
"Hmm..."
Je baillais en me blottissant contre la chaleur, avant que les souvenirs de la veille ne me reviennent à l'esprit.
Est-ce que c'était vraiment arrivé... ?
Oui, ça devait vraiment être arrivé pour que je sois encore dans cette combinaison en latex. La tenue de servitude noir avait été troquée pour un t-shirt lambda bien trop grand pour moi, ne gardant que la combinaison de latex et la cagoule. Et cette masse à mes côtés... Serait-ce... ?
Je relevais lentement la tête, veillant à ne pas trop bouger pour ne pas le réveiller.
C'était bel et bien lui. Ses cils légers au bord de ses paupières fermées lui donnaient un air tellement plus sensible que l'image qu'il avait renvoyé plus tôt.
Ses lèvres étaient entre-ouvertes et laissaient filer silencieusement l'oxygène en dehors de ses poumons. Et je reconnaissais ces parties de visage que je m'étais plu à admirer par le passé. C'était bien Maître, mais en apparence seulement. J'avais l'impression de découvrir un autre homme dont j'ignorais l'existence. D'un côté ça m'inquiétait, mais de l'autre je trouvais que ça avait un côté palpitant : apprendre à le connaître encore mieux, encore un peu plus...
Il était torse nu, dévêtu de toutes couettes jusqu'au niveau des hanches. La seule chose qu'il avait gardé sur le haut de son corps était sa cagoule en latex noir. J'aimais bien. Je trouvais que ça le rendait encore un peu plus beau.
Il avait un faciès plaisant, même caché sous cette texture.
Oui, mon Maître était beau, plaisant à regarder.
" Rose ?
Perdu dans mes pensées, je n'avais pas réalisé son éveil.
- Euh je, Oui ? Bonjour ?
Je le regardais fixement avec un air de panique.
- Bonjour, Rose. Respire, je ne vais pas te manger. Pas tout de suite tout du moins.
- Ah euh, ouf. Haha.
- Ne sois pas aussi nerveuse.
Il se redressa pour se retrouver à mes côtés. Son visage était si proche du miens...
- Et bien quoi ? Tu es perturbée au point de me fixer ?
- C'est que... J'apprécie fortement vos yeux. Ils sont... Beaux.
J'étais hésitante, je ne savais pas vraiment comment je devais me comporter et je craignais d'être trop familière dans mon approche. Je n'avais clairement pas envie de me faire punir dès le deuxième jour.
- Ah oui ?
- Oui...
Son sourire s'agrandit avant qu'il ne se place au-dessus de moi, commençant à m'embrasser le cou.
- Monsieur ?
- Mmh ?
- Il est encore tôt, on vient de se réveiller. Vous pensez vraiment que c'est une bonne idée de faire ça maintenant ?
- Tôt ? On a dormis toute l'après-midi, Rose. Nous sommes en début de soirée.
Je restais interdite. Vraiment ? C'était déjà la fin de la première journée ?
Mais si j'étais paralysée par la réalisation, lui ne semblait nullement s'en déranger et se mettait même à me mordiller la peau. Un soupir d'excitation franchit le pas de mes lèvres, et je le sentis rire contre ma chaire.
- Bah alors ?
J'allais essayer de me dédouaner, mais mon ventre se mit à gargouiller bruyamment. Il me regard d'un air amusé un sourcil relevé, voir un peu moqueur peut-être.
- Tu as faim ?
- Non...
- Ne me ments pas, petite fleur.
- Oui...
- Oui quoi ? Oui qui ?
- Oui j'ai faim Monsieur.
- Bien. Alors allons manger, il est largement l'heure.
Il se redressa rapidement et défis une chaîne qui me retenait au lit. Je ne l'avais pas remarqué celle-là... J'aurais pu paniquer comme tantôt, mais ça n'avait pas l'air de le déranger plus que ça.
Il m'aida à me lever du lit, mes jambes flageolante me faisant parfois défaut.
- Ça t'a épuisé à ce point, notre petit jeu de ce matin ?
- Je crois.
- Ça arrivera encore. Peut-être même souvent.
- Vraiment ?
- Ça n'a pas l'air de te ravir. Ne prends pas cet air dépité, ça ne te va pas.
- Je vous avoue que j'ai un peu de mal à m'adapter, c'est assez soudain...
Nous arrêtâmes notre marche au milieu du couloir.
- Regarde ton corps, Rose.
Je le fixer dans l'incompréhension la plus totale.
- Aller, ne me fais pas me répéter.
Je baissai la tête.
- Est-ce que tes pieds sont attachés ?
- Non...
- Est-ce que tes mains sont nouées ?
- Non... Monsieur...
- Ta liberté s'arrête ici temps que tu ne tente pas de fuir. Tu peux jouer sur la ps4 du salon. Tu peux lire des livres dans la petite bibliothèque. Tu peux cuisiner en dehors de mes sollicitations. Tu peux aller et venir dans tout le manoir du moment que tu ne rentres pas dans les portes interdites. Tu es captive, mais je ne vais pas m'amuser à te briser aussi rapidement.
- Vraiment...?
- Bien sûr. On ne casse pas un jouet quand on vient de l'acquérir, petite fleur.
- Ah, oui... Bien sûr...
- Allons manger, désormais.
Je me mis à le suivre alors qu'il était partie sans m'attendre, comme persuadé que je le ferai.
Me casser...
Est-ce qu'il voulait me casser... ?
Me briser...
Mais pourquoi faire ?
Les larmes me montaient aux yeux, je commençais à paniquer et je m'arrêtais par manque d'énergie soudain.
- Pourquoi vous voulez me casser, je demandais d'une petite voix ?
- Comment ?
Il se retournais vers moi. Je le regardais d'un air larmoyant.
- Pourquoi vous voulez me briser...? J'ai été vilaine...?
Je reniflais alors qu'il s'approchait de moi, semblant saisir la situation.
- Non Rose, tu n'as pas été vilaine. Tu as été très sage.
Ses mains prirent doucement mes avant bras alors qu'il saccroupissait devant moi, comme si j'étais une enfant.
- Mais parfois il faut tout raser pour reconstruire quelque chose de plus beau. Tu comprends ?
- Mais je vais avoir mal, dis-je en laissant silencieusement couler les larmes...
- Oui Rose. Tu auras mal. Mais je ferai en sorte de bien te guérir. D'accord ?
- Mais pourquoi vous voulez faire ça...?
- Parce que tu as un potentiel que tu n'exploite pas, petite Fleur. Je veux que tu te rendes compte d'à quel point tu es forte.
- Mais je ne veux pas avoir mal.
- Je sais. Viens là.
Il se leva et m'ouvrit ses bras. J'avais besoin de réconfort même si ça venait de lui, alors je me suis blottit. Ce moment je me fichais que ce fût celui qui m'avait fait du mal, j'avais juste besoin d'un endroit pour me sentir bien.
- Je te promets que ça sera pour du mieux, Rosie.
- Hmm."
Je reniflais, et je dois avouer que je ne sais pas combien de temps nous sommes restés comme ça. Autant que j'en avais besoin j'imagine.
L'odeur familière m'appaisait l'esprit, et je me disais que Maitre ferait toujours au mieux pour moi. Même si ça me faisait mal, ça serait pour du mieux. Ça serait toujours pour mon bien.
N'est-ce pas... ?
***
Après avoir séché mes larmes nous sommes redescendu dans la cuisine où je l'ai regardé cuisiné.
Il a dit qu'à l'avenir ça serait à moi de le faire, mais que pour l'instant il s'en chargeait le temps que je prenne mes marques dans tout... ça. Et je l'en remercie. Je ne sais pas si j'aurais été capable de cuisiner sans me couper en l'état actuel des choses.
Et je suis persuadée qu'il n'apprécierait pas que je me fasse mal, pas du tout...
On a continué parler des règles pendant toute la préparation. Il me donnait des informations complémentaires pour qu'il n'y ait pas d'ambiguité problématique possible. Après tout, il ne voulait pas non plus que je me retrouve coincée dans une situation délicate (pour lui et pour moi) par manque de savoir.
" Rose ?
- Hm ?
- J'ai l'impression que tu rêvasses un peu trop... Est-ce que tu serais encore fatiguée ?
- N-
Je me coupais brusquement.
Ne pas mentir.
- Si. Mais ça doit être parce que j'ai trop dormis, et avec tout ce qui se passe...
- Il y a aussi une probabilité pour que le stresse t'accable. Tu devrais te reposer ce soir. Lire un livre, par exemple.
- Ça ira, ce n'est pas nécessaire vous savez...
- Je reformule. Tu vas te reposer ce soir, lire un livre, ou regarder la télé. Je ne veux pas te voir t'animer dans tous les sens. Est-ce que je me suis bien fait comprendre, Rose ?
- Oui Monsieur...
- Bien. Assieds-toi, petite Fleur.
Il m'indiqua du doigt une chaise l'autre côté de la table et je m'y hissais en faisant attention au latex : il s'agrippait au bois. Ainsi quand mon fessier fût déposé sur le siège, j'étais incapable.
Il déposa une assiette devant moi avec des couverts. Je fus surprise d'y voir un couteau. Il n'avait pas peur que je m'en prenne à lui... ?
- Les matins tu mangeras table, tu peux rester en pyjama. Le midi ce sera dans une gamelle, au sol. Le soir, je veux que tu sois élégante. Tu peux prendre des tenues dans le dressing à côté de la chambre. En journée tu porteras la même tenue de servante que ce matin. Tu ne dois retirer la combinaison et ta cagoule que pour te laver. Ça va jusque-là ?
- Oui Monsieur. Vous allez le noter dans le carnet... ?
J'avais peur de ne pas me souvenir et de me faire punir pour mon oubli. Je ne voulais pas oublier...
- Bien sûr.
- Merci Monsieur.
- Mange maintenant. Bon appétit.
Il s'installa face à moi alors que je lui répondais, et nous nous mîmes à manger.
C'était meilleur que ce à quoi je m'attendais. C'était bon.
- Et vous, qu'allez-vous faire ce soir ?
Il me regarda d'un air interrogateur.
- M'amuser, je pense.
- Oh, d'accord.
- Tiens. C'est un yaourt au chocolat. Et aussi.... de la chantilly, voilà.
Il venait de tout poser juste devant moi, me regardant avec un sourire satisfait.
- Merci. Ça faisait m
Longtemps que je n'en avais pas mangé.
- Je sais.
Je le mangeais tranquillement alors qu'il me regardait faire. C'est comme s'il se délectait de chacun de mes mouvements.
- La poubelle ce trouve ici, et il faudra aussi laver la vaisselle. Je te laisses faire ça ? Viens me voir quand tu auras terminé.
Je me levais et commençais à agir.
- Bien Monsieur."
Il se leva et quitta le lieu, me laissant tout faire. Il ne craignait vraiment rien à me laisser ici... ?
Je finissais de faire la vaisselle par principe, mais je fixer longuement la porte du jardin non loin. Est-ce qu'elle est fermée à clef... ?
Je m'approchais à pas de velours.
Mes doigts ont lentement fait baisser la poignet en métal glacé, mais elle grinça dans la fin.
Je me retournais, mais ne voyant personne pendant de longues secondes, je franchis le pas e la porte et posais un bien plastifié sur la pierre extérieure.
Le soleil était pratiquement entièrement couché. Avec les volets fermé de la cuisine, on avait presque rien vu...
Tournant la tête sur la gauche, je vis une autre maison de l'autre côté du jardin.
Prise d'une décharge d'adrénaline, je m'apprêtais à y courir dans l'espoir de... Je ne sais pas quoi, mais dans l'espoir de quelque chose. Mais c'était avant qu'un bras me saisisse au niveau du ventre, et qu'il ne me plaque contre son torse.
"Où croyais-tu aller, petite fleur.. ?
Je déglutissais péniblement.
- Euh, je... J'aime bien les fleur, en bas. Ce sont des fleurs d'hiver vous pensez ?
- Tu es allergique au pollen, Rose...
Son ton agacé ne me donnait pas de seconde chances pour me trouver une excuse.
- Ah, oui... Ha ha...
- Oui Rose, "Ha. Ha".
Il avait tellement articulé entre les deux "Ha" qu'une sueur froide coula lentement le long de mon dos, et que des frissons d'appréhension avant parcouru mon corps tout entier.
- Vous allez me punir... ?
- Tout dépend de pourquoi tu as voulu t'échapper.
- Peut-être que je ne voulais pas m'échapper ?
- Tu vas me faire croire que tu voulais faire un petit tour de jogging en tenue de latex et en plus au coucher du soleil ?
Je me tût un long moment.
- Et si je cris... ?
Sa main descendit lentement de mon bassin et passa sous le t-shirt. Je frissonnais sous le PVC alors que ma respiration s'accélérait.
- Regarde, Rose. Regarde la voisine qui est dans son jardin. Peut-être que c'est une cliente que tu as eu au téléphone, et qu'elle reconnaîtra ta voix... ? Alors si tu veux crier, petite Fleur, je te donnerais une bonne raison de le faire.
À l'instant où un de ses doigts entra dans ma fente à découvert, son autre main se posa sur ma bouche quand un gémissement de surprise tenta d'en sortir.
- Ammf !
- J'ai essayé de me montrer indulgent, Rose. Mais tu ne m'aides pas beaucoup dans ma tâche.
- Hmhmm !
Son doigt s'animait en moi et mes mains posaient sur son poignet tentaient vainement de le retirer.
- Fais attention, Rose. Ce serait vraiment bête qu'elle nous voit sur le pas de la porte dans cette situation, habillés comme nous le sommes.
Son pouce se mit a torturer mon clitoris tandis que je me tordais de plaisir, me perdant de ce que je ressentais. J'étais encore fatiguée de ce qui s'était passé plus tôt, et c'était un mixe particulier qui m'épuisait encore plus.
Je ne pouvais pas m'empêcher de fixer cette femme se déplaçant dans son jardin et arrosant ses plantes.
A tout moment elle pouvait se retourner pour nous saluer. A tout moment, elle pouvait voir comment il me toucher, et penser que nous le faisions exprès. A tout moment, elle pouvait croire que... C'est ce que je voulais.
J'étais perdue entre le plaisir et mes réflexions quand il arrêta tout, et qu'il me lâcha.
- Maintenant rentre. Va dans la bibliothèque et prend un livre. Tu n'auras qu'à le lire en attendant que j'arrive.
Je le regardais, interloqués par ce changement.
- Est-ce que j'ai l'air de pouvoir attendre, jeune fille ?
- Non Monsieur.
- Alors qu'est-ce que tu attends pour obéir ? Une invitation en bonne et du forme peut-être ?
Je me précipitais rapidement à l'intérieur sans me retourner, et je me glissais dans la pièce.
Si au début j'étais paralysée par la panique, je me suis souvenue après coup que je devais choisir un livre, et vite.
Je pris le premier qui me passait sous la main et me m'installais rapidement dans un fauteuil, faisant mine de lire.
Je ne sais pas combien de temps j'ai passé à attendre son retour, mais quand je vis ce qu'il avait entre les mains je me suis dit que ce n'était pas assez.
- Oh non...
- Oh que si, jeune fille."
_-_-_
Bien le bonsoir !
Comment allez vous ? Bien, je l'espère.
Voici un autre chapitre tout frais dont j'espère que vous aurez aimé la saveur.
Au plaisir de vous retrouver ultérieurement,
Votre Servante Dévouée,
Hera.