𝐏𝐎𝐈𝐍𝐓 𝐕𝐈𝐑𝐆𝐔𝐋𝐄 [ �...

By LinaDreamer1

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« Quand un auteur utilise un point virgule, cela veut dire qu'il aurait pu terminer sa phrase, mais qu'il a p... More

𝘼𝙫𝙖𝙣𝙩-𝙥𝙧𝙤𝙥𝙤𝙨
𝙅𝙤𝙪𝙧 𝙓
𝙅𝙤𝙪𝙧 𝟏
𝙅𝙤𝙪𝙧 𝟐
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟹
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟺
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟻
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟼
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟽
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟾
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟿
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟷𝟶
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟷𝟷
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟷𝟹
𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟺𝟺

𝙹𝚘𝚞𝚛 𝟷𝟸

39 5 1
By LinaDreamer1

Septembre, nous sommes en septembre. 

Il fait déjà très, très frais à Londres. Mais la ville a sorti les magnifiques teintes automnales de sa palette artistique. L'automne est de loin ma saison préférée. Les couleurs me fascinent, l'atmosphère devient plus légère et c'est l'occasion de sortir de jolis vêtements, des bottes et des manteaux. En automne, j'ai souvent l'impression que toute la nature meurt pour laisser place au vide, à une trêve entre la mort et le renouveau. 

J'aimerais bien un automne dans ma tête. 

Je suis allongée sur mon lit, scrutant le mur sur lequel sont accrochés des tableaux comme tout droit sortis d'un rêve. Je repense soudainement que l'automne n'est pas seulement une merveilleuse saison mais qu'il est également synonyme de reprise et rentrée scolaire. 

Renouveau, ma parole ! 

Au même moment que je me lève, la sonnette retentit dans toute la maison. Personne n'est là, je m'empresse de mettre mes pantoufles et de courir vers la porte d'entrée : 

— Qui est-ce ? je crie à l'autre bout. 

— C'est Tony, le portier ! Il y'a du courrier pour vous mademoiselle Miller, de la provenance de votre lycée... 

J'ouvre la porte et arbore un grand sourire à Tony qui me le rend en me tendant l'enveloppe tamponnée, provenant du « Lycée d'excellence Elizabeth II ». Mon père m'y a inscrit en fin Août et j'ai été acceptée. 

— Merci Tony, désolée pour la gêne ! 

Il touche sa casquette en signe d'au revoir et quitte le long corridor. Je referme la porte d'entrée et vais en cuisine en inspectant l'enveloppe de la lettre, en la tournant et en la retournant, j'y découvre quelques mots :

 « Emploi du temps et liste des élèves de la seconde 1 internationale. 

Filière : sciences expérimentales.

Option : anglais »

Je suis impatiente de découvrir mon emploi du temps. Je déchire soigneusement le papier et en extrais deux documents, un troisième m'échappe. Je m'empresse de le ramasser, c'est un mot, signé de la direction du lycée : 

Mademoiselle Miller, 

Nous sommes heureux de vous accueillir dans notre établissement, votre bulletin de notes nous ravit. C'est un grand atout d'avoir une élève aussi brillante que vous. Nous espérons que vous trouverez bonheur, succès et épanouissement au sein du lycée Elizabeth II. 
Cordialement, 
La direction. 

 Une vague de joie me traverse le corps, je plie soigneusement la lettre et la remet dans son enveloppe puis la dépose sur le bureau.

Je lance un coup d'œil à la cuisine dont les murs sont éclaboussés par les derniers rayons solaires d'un jaune anémique. Je m'avance, mes pas raisonnent contre les parois dorées. Je verse un grand verre de lait dans une casserole et ouvre le frigo pour y récupérer une boîte de chocolat. 

— Zut. Il n'y en a plus. 

J'éteins la plaque qui chauffait le lait et me dirige vers l'entrée. Je saisis une grosse écharpe de l'un des porte-manteaux et enfile des bottines. De retour dans la cuisine, je gribouille sur un post-il en forme de fleur : 

« Je suis descendue acheter une tablette de chocolat à la superette au coin de la rue. Parce que je ne peux pas faire de lait au chocolat sans chocolat. »

Je l'accroche fièrement sur la porte de la cuisine, de sorte qu'il soit bien visible et je me dirige d'un pas nonchalant vers la sortie de l'appartement. Quand je referme la porte derrière moi, je sens comme une sorte de peur. Tout mon corps est traversé par une chair de poule intense. Je ne sors presque jamais de chez moi, encore moins toute seule. 

Je descends les marches une à une en m'accrochant à la rambarde. Je noue mon écharpe quand je sors du hall et un vent glacé me fouette le visage. En septembre, il fait déjà froid. Les trottoirs ainsi que les faces grisonnantes des buildings sont éclaboussés par une faible lueur anémique. Le soleil colore la ville d'un filtre paisible et orangé. 

Je me mets à sillonner les ruelles, et contourne Hyde Park pour aller à la supérette la plus proche. Je passe devant un terrain de basket sur lequel mon regard s'arrête une fraction de seconde. Des garçons dont les corps ont des proportions surdimensionnées se battent et courent derrière un ballon qu'ils essayent d'enfoncer dans un panier. Le match est assez violent. Charmant.  

Lorsque je détache le regard, mes yeux tombent brusquement, de manière inattendue sur deux pupilles marron essayant de capter mon attention. Un maillot avec marqué dessus le nombre 11, aux couleurs du lycée Elizabeth II. Je reconnais tout de suite Ethan qui, en un rien de temps jette le ballon et se dirige vers moi, en sueur. Mes membres sont paralysés, j'essaye de bouger pour continuer mon chemin mais mes jambes refusent d'obéir à mon cerveau. 

Lorsque, d'une démarche sûre d'elle, il s'approche de moi, je me surprends entrain de le fixer, et pire encore : Je le trouve beau. Il s'essuie la sueur sur son front à l'aide de son maillot, j'entrevois des abdominaux comme sculptés dans du marbre. Son teint basané contraste avec le blanc de son maillot et les rayons du soleil fatigué le flattent. J'essaye tant bien que mal de chasser ces pensées de mon esprit déjà embrumé quand il arrive à ma hauteur. Comme la dernière fois au bal, il fait deux têtes de plus que moi et son sourire étire encore ses lèvres charnues. 

— Miller, je suis surpris de te voir dehors, seule en plus. 

Sa voix est rauque, essoufflée, je me surprends entrain d'admirer les veines de ses avant-bras. Bon, il est vraiment très beau garçon... 

Je prends quelques secondes à analyser ce qu'il vient de dire et reprend enfin contrôle des muscles de mon visage, comme un déclic :

— Je viens de rentrer en ville, et puis, on ne fréquente pas les mêmes endroits. 

Je me touche le bras maladroitement et lui se gratte le cou nerveusement en regardant autour de lui. Un silence gênant s'installe, je fixe le bout de mes bottines en daim.

— Pourquoi tu ne répondais plus ? 

Sa question est brutale, elle brise le silence qui s'était meublé entre nous deux. Je prends du temps pour y répondre, ne savant vraiment pas quoi dire. 

— Des problèmes avec ma famille, et puis je ne voulais pas m'imposer, tu avais l'air occupé cet été, je bredouille. 

— Non, je ne suis jamais occupé pour toi Catherine. 

Sa réponse me fait instantanément lever le visage pour le regarder, les sourcils levés de surprise. Il l'a dit avec une spontanéité qui m'a littéralement déstabilisée. 
Voyant que je ne dis rien, il demande :

— Tu... Tu veux que je t'accompagne là où tu vas ? 

Un brin de sourire étire ses lèvres, j'hoche la tête timidement. Il se retourne, fait signe à son ami pour lui crier :

— Brandon, remplace moi, je reviens. 

Il pose timidement une main dans le creux de mon dos pour me faire avancer en murmurant un "on y va". Mes jambes me guident d'elles-mêmes, sans trop savoir ce que je suis entrain de faire. Si mon père me voit... 

Une vibration de mon téléphone m'arrache un sursaut. Je le sors de la poche de ma veste et constate que c'est message. Je décide de le lire plus tard et range l'appareil. Nerveuse. Ethan marche toujours tout près de moi, j'ai les yeux baissés, je ne sais pas comment engager la conversation. Dans mon silence, je suis sûre qu'il entend quelque chose. 

— Alors tu... As décidé dans quel lycée tu fais tes études cette année ? 

Je m'éclaircis la voix avant de rétorquer :

— Au lycée Elizabeth II, je viens de recevoir mon emploi du temps... Et toi ? Je suppose que tu y vas aussi, vu le maillot... 

Il s'arrête net, brusquement, les yeux écarquillés. Je lui demande ce qui ne va pas d'une toute petite voix, tandis  que son sourire s'agrandit :

— On y va ensemble Catherine ! C'est super ! on se verra souvent ! 

D'un geste brutal et imprévu, il me prend dans ses bras et me serre fort contre son torse. Je n'ai aucune réaction sur le coup, il m'a prise de court. Ethan, tu es trop tactile... 

Il relâche la pression et s'éloigne d'un pas :

— Désolé, désolé, je suis juste, trop content... 

C'est définitif, je ne sais pas comment je dois agir maintenant. Il faut absolument que je revois mes talents en sociabilité. 

Je me sens lourde, comme compressée dans un volume plus petit que mon propre corps. Ma cage thoracique se rétrécit et me comprime la poitrine. Est-ce que je n'aime pas le contact humain ? Oui. Je me sens mal, ma peau me démange, je suis complètement étourdie. Je ne sais pas si je dois me sentir heureuse, triste ou mal à l'aise. Car le tempérament de ce garçon change aussi vite que la météo à Londres. Mais il a l'air de m'apprécier, sinon, il ne serait pas venu en courant. Si ? 

Je n'ai aucun jugement, on arrive à la supérette et il rentre s'acheter je-ne-sais-quelle boisson dégoûtante que boivent tous les basketteurs. Je traverse les rayons, et me dandine au rythme de la petite musique propagée par les hauts parleurs. Je le croise de rayon en rayon et c'est comme si nous jouions à cache-cache. J'essaye une sorte de démarche gracieuse pour aller avec la musique au piano. Il fait de même et nos deux corps valsent l'un loin de l'autre, comme deux étoiles en collision. La supérette est vide, et le rayon est vaste. Nous tournons l'un autour de l'autre. 

— Bon, tu l'achètes ce chocolat ? fit-il d'une voix amusée.

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