Notre petite Sigrid avait repris du poil de la bête. Bien qu'elle reste encore fragile, elle avait de plus en plus de force et il y en avait tout autant dans sa voix, qui portait de plus en plus loin. Elle avait tant de puissance que même Ace se faisait réveiller par elle. Il passait ensuite son temps à grogner et allait la voir pour passer une gueulante mais à chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour crier aucun son ne sortait et il finissait par la refermer.
Cela faisait bien rire les personnes présentes car il n'arrivait pas à gronder un bébé, lui qui était si fort et si fier. Mais même si Sigrid l'énervait on voyait bien qu'il tenait à elle finalement. Il semblait s'attacher à l'enfant plus qu'il ne le voulait, mais ne voulait jamais la prendre dans ses bras au contraire des autres qui passaient leur temps à réclamer à porter l'enfant. Ils en prenaient soin à chaque fois que je m'endormais. Même Marco avait l'air d'avoir fondu devant la frimousse de la petite fille si mignonne. Ils avaient tous hâte de la montrer à Père. Ils voulaient tous qu'elle fasse officiellement partie de la famille. Elle était leur « petit rayon de soleil ».
J'étais sur le pont avec la petite dans les bras. Félix était à mes côtés et nous regardions l'horizon. Dans quelques heures nous allions être sur le bateau de Père avec les autres et nous allions également lui présenter la petite Sigrid. Elle était là avec moi en train de gazouiller dans mes bras. Félix jouait avec elle, mais elle semblait le bouder pour une raison quelle conque.
Cela me fit rapidement sourire. Elle avait repris du poil de la bête et était vraiment une petite fille avec un caractère fort. Elle n'allait pas se laisser marcher dessus par quelques pirates. Preuve étant, elle résistait même aux pirates de Barbe Blanche.
- Astra, tu me la prêtes quelques minutes, yoi ? Me demanda Marco en s'approchant de nous. Il faut que je l'ausculte pour voir l'évolution de son état, yoi.
- Hum...
Je n'aimais pas me séparer d'elle. C'était plus fort que moi, je ne la sentais vraiment en sécurité uniquement dans mes bras. Je soupirais et la tendit à contre cœur à Marco sous ses rires et ceux de Félix. A chaque fois que je la laissais aux autres je détournais le regard pour ne pas la voir s'éloigner, c'était bien plus fort que moi.
Je les suivais du regard, s'éloigner de moi et aller dans le navire. Une fois qu'elle ne fut plus dans mon champ de vision je commençais à me ronger l'ongle de mon pouce avec angoisse. Je n'avais qu'une seule hâte que Marco me la rende. J'avais besoin d'elle et elle avait besoin de moi.
- Astra, Marco sait ce qu'il fait. Calme-toi, essaya de me rassurer mon ami.
- Mais...
- Les gars, la maman poule est de retour, se moqua Ace au loin.
Je me retournais vers lui rapidement pour le fusiller du regard alors que les autres riaient avec gaieté. A chaque fois que Marco venait me la prendre ou quelqu'un d'autre, il était là pour sortir une phrase bien placée. C'est donc comme à chaque fois que je me mise à le courser sur le pont. Je n'étais pas une mère poule, juste une femme inquiète pour un enfant en bas âge, ce n'était pas exactement la même chose.
Nous passâmes donc deux heures à nous courser et à jouer. Bien évidemment, notre brun était si doué qu'il se prit les pieds dans un tas de cordage et tomba à l'eau et comme toujours je dû plonger pour le remonter à bord. C'est Félix qui se colla à lui faire recracher toute l'eau salée qu'il avait absorbé dans l'océan. Il ressemblait à une fontaine ce qui était assez drôle. Cela faisait vraiment du bien de retomber en enfance assez régulièrement.
Puis l'homme qui était de surveillance dans la vigie se mit à crier. Effectivement, nous pouvions voir le Moby Dick au loin. Nous étions bientôt à la maison. Et père allait rencontrer notre nouveau membre. J'avais vraiment hâte de voir leur tête à tous quand ils verront ce bout de chou dans mes bras.
Ce fut sans surprise que Marco revint vers moi pour me tendre la petite Sigrid, que j'acceptais avec grand plaisir. Quant à lui il prit sa forme de phénix pour rejoindre le pont principal du Moby Dick et prévenir de notre arrivée afin que tous se préparent à décharger notre navire.
Je dus donc prendre le commandement et tous avaient du mal à me prendre au sérieux avec Sigrid qui me bavait dans le cou en dormant confortablement dans mes bras. Je comprenais que la situation prêtait à ce genre de réaction et aussi à de la tendresse mais nous devions nous préparer c'est donc en sachant que j'allais probablement la réveiller et la faire pleurer que je dus durcir ma voix et crier pour que mes frères m'écoutent.
- Assez plaisanté les gars, au boulot et plus vite que ça ! On a besoin de sérieux pour amarrer le bateau au Moby Dick ! On est parti pour réapprovisionner les calles et chercher de quoi réparer le navire mère pas pour lui causer plus de dégâts en le rejoignant !
- Oui ! Pardon !
Ils m'avaient tous répondu d'une seule voix avant que chacun parte à son poste. Ils replièrent les voiles et sortaient les rames pour plus de sécurité. A ma plus grande surprise Sigrid n'avait pas bouger d'un poil et était restée profondément endormie dans mes bras.
Marco l'avait changée, elle était maintenant avec un body en forme de tigre blanc et je devais l'avouer que cela la rendait absolument adorable et à croquer. Avec ces habits j'étais sûre qu'elle allait faire craquer père et le mettre dans sa poche.
Quand nous fûmes suffisamment proche Marco revint sur le navire pour reprendre les rennes.
- Tu devrais aller dans la cabine avec Sigrid, il va y avoir pas mal d'agitation, yoi.
- Tu as raison, laissons-la dormir un maximum avant de la présenter à père et aux autres. Il est inutile de la faire pleurer avant l'heure, n'est-ce pas ?
- Exactement, yoi. Quant aux autres ne laissez pas échapper cette information avant que nous ayons montré Sigrid à père, yoi.
Tous acquiescèrent ayant bien trop hâte de voir la réaction des autres sur le navire. Je pus même voir quelques-uns sortir des appareils photos pour immortaliser tout ça. Je fis alors discrètement signe à Ace de me rejoindre rapidement alors que je me dirigeais vers les cabines.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Me demanda-t-il avec un ton complètement détaché.
- J'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi.
- Si c'est garder la boule de bave, non.
- Non, rassure-toi, rigolais-je. J'aimerais que tu immortalises la tête de père et celle des autres commandants avec mon appareil photo.
Ma phrase le fit rire et il approuva de suite ma demande. Je savais qu'avec lui j'avais trouvé mon partenaire de crimes. Je rentrais, alors, dans la cabine que je partageais avec Marco et fouillais dans mes affaires assez difficilement à la recherche de mon appareil avec la petite dans mes bras. Quand je l'eus en main, je le lui tendis avec un regard complice et remplit de malice, regard qu'il me rendit avec joie. Il le rangea dans la poche de son short, à ma grande surprise l'appareil rentrait sans problème et passait presque inaperçu, et il partit à ses occupations. Son short devait vraiment être trop grand pour lui. Je me demandais même s'il ne l'avait emprunté à Oz Junior.
En pensant à lui, je me dis qu'il ne fallait pas que Sigrid finisse dans ses bras. Oz était vraiment une crème mais il ne contrôlait pas vraiment sa force et avait tendance à être un peu trop brutal. J'hésitais même à la confier à père. Lui aussi avait tendance à être trop brutal. En fait je me demandais qui pourrait s'occuper de ce petit cœur autre que Marco, Félix et moi. J'avais du mal à les imaginer prendre soin d'un nourrisson tout de même, j'hésitais tout de même avec Izou.
Je décidais de m'allonger sur le lit avec Sigrid toujours contre moi quand j'entendis du raffuts, signe que l'on était amarré au navire mère. Il fallait attendre bien sagement que tout cela passe. C'est environ une heure plus tard que j'entendis quelqu'un toquer à la porte et entrer. Sans grande surprise ce fut Marco qui me fit signe de le suivre pendant que des hommes de nos flottes s'occupaient de ramener nos affaires sur le Moby Dick.
Marco dut m'aider à monter sur celui-ci étant donné que je portais encore la petite et donc que je ne pouvais que dégager un seul de mes bras pour ne pas la faire tomber. A mon grand étonnement personne ne faisaient attention à nous. Ils étaient bien trop occupés à faire l'inventaire de ce que l'on avait ramené pour les ranger où chaque chose devaient aller.
- Les gars, c'est bien d'avoir ramené du lait en poudre sauf que vous vous êtes viandé, c'est du lait pour nourrisson, fit remarquer le cuisinier à la banane.
- Du coup on n'a pas de lait ?! S'exclamèrent certains pirates. Et notre purée alors ?!
- Vous en faites pas, il y a aussi du lait en poudre normal, répondit un des hommes de la troisième qui rangeait les provisions.
Sauf qu'à leur grand étonnement tous les hommes de la première et deuxième division se mirent à rire à gorge déployée. Même moi j'avais du mal à garder mon calme et Marco... Il riait, il était même plié en deux et se cachait derrière un de ses hommes pour essayer de passer inaperçu.
- Thatch, si je te dis que ce n'est pas une erreur tu me crois, yoi ? Demanda Marco en s'approchant de lui et en faisant signe aux autres de me cacher.
- Hein ? Mais pourquoi on aurait besoin de lait maternité et dans d'aussi grande quantité ? A ce que je sache on pas de bébé à bord ?
Et ce fut une nouvelle vague de rire qui lui répondit à son grand désarroi et celui des autres. Il se mit alors à scruter les autres complètements perdus. A sa tête je pouvais clairement lire ses pensées qui étaient : "qu'est-ce qu'ils leur arrivent encore à ceux-là ?". Je voyais aussi Ace le mitrailler de photo et également les autres. Il aurait presque pu être journaliste ou photographe dans une autre vie !
Alors que tous les hommes de la première et de la deuxième division rigolaient, je sentis la petite commencer à s'agiter dans mes bras. Il était vrai que nous n'étions pas loin de l'heure de manger pour elle et aussi qu'il y avait bien plus de bruit et d'activité qu'à l'accoutumé. C'est donc sans étonnement que je la vis grimacer quand elle ouvrit les yeux et commencer à chouiner puis à pleurer tout en faisant porter sa voix de plus en plus fort.
De suite, je vis les pirates qui m'accompagnaient se tendre et se taire tout en se retournant vers moi et la petite avec des têtes toutes penaudes de l'avoir réveillé. Ils étaient décidément trop choux avec elle. Ils s'excusèrent tous silencieusement alors que tous les autres cherchaient d'où pouvaient provenir les pleures de bébé. C'est donc tout en berçant l'enfant que je m'avançais sur le pont avec Marco et Félix à mes côtés.
- Je vous présente Sigrid. Nous l'avons rencontré sur l'île où on est allé se ravitailler. Je n'ai pas pu résister et je l'ai prise avec moi.
- Ma fille, je conçois que ton enfant te manque et encore plus maintenant que tu nous as avoué ce qu'il lui était arrivé, mais nous ne faisons pas dans le kidnapping d'enfants ! Tonna père.
- Non, père, ce n'est pas ce que vous croyez !
- N'essaie pas de te justifier, nous allons retourner sur cette île pour la rendre à ses parents !
- Père, cette enfant est orpheline, yoi. Son père est un pirate de passage et sa mère a été lynchée en place publique, yoi. Sans l'intervention d'Astra, la petite serait déjà morte, yoi.
- Est-ce vrai Marco ? Tu ne la défends pas, n'est-ce pas ?
- C'est vrai, le spectacle était insoutenable et à fendre le cœur, tout le temps où nous sommes restés sur cette île elle n'a fait que pleurer et s'époumoner de faim, yoi...
Je vis le regard de Marco s'assombrir et regarder la petite avec douceur mais aussi avec pitié. Il avait du mal à croire ce qu'il avait vu sur cette île et encore plus à rester calme.
- Si jeune et déjà si mal traitée par la vie, soupira père. Astra, approche avec elle et Thatch va donc préparer un biberon pour cette enfant, elle doit avoir très faim.
Je vis mon ami banane partir en vitesse vers les cuisines avec une boite de lait en poudre accompagné de Félix qui avait en main un biberon. Quant à moi, je m'approchais en douceur de père tout en continuant à bercer la petite, sous le regard tendre de ce dernier. Il m'aida à monter sur ses genoux et regarda Sigrid de plus près. Tout l'équipage était devenu silencieux et nous regardait avec beaucoup d'attention. Je sentais même mes amis de la première et de la deuxième être stressé par ce qu'allait dire père.
Il approcha un doigt vers la petite avec douceur et lui toucha la joue avant de sourire heureux en la voyant s'arrêter de pleurer et rire en lui tenant le doigt. Décidément, la petite Sigrid était la plus forte de tout notre équipage, même Barbe Blanche ne pouvait rien faire contre elle.
- Ma fille, tu as bien fait de sauver ce nourrisson. Je vois que vous vous en occupez bien. Elle est encore un peu maigre mais je vous fais confiance pour me la remplumer et de faire d'elle la plus heureuse des petites filles. Tu pourras compter sur tout l'équipage pour prendre soin d'elle et t'aider dans cette tâche. Mais je m'inquiète pour toi tout de même. Arriveras-tu à dormir, toi qui dors déjà si mal ?
- Ne t'en fais pas père, étrangement, j'ai l'impression de mieux dormir depuis que je m'en occupe.
- Je confirme, j'ai bien l'impression que ses heures d'insomnies correspondent exactement à celles où la petiote a besoin de manger ou d'être changée, yoi. Astra réussi même à s'assoupir en même temps que la petite quand elle fait la sieste, yoi.
- Je vois, alors si Marco le dit alors je n'ai rien à redire, à part : Bienvenue sur le Moby Dick, Sigrid !
Tous crièrent de joie avant de rapidement de se taire en voyant la petite recommencer à pleurer. Bien évidemment cela fit bien rire père qui fit remarquer qu'il fallait qu'il y ait un bébé à bord pour que tous se taisent et se calment.
Quelques minutes plus tard, Thatch arriva avec le biberon de lait et je pus la nourrir. Il resta non loin de moi pour voir le petit bout manger goulument. Je voyais à son visage qu'il était hypnotisé par le bébé.
- Cela faisait longtemps que nous n'avions pas eu d'enfant à bord, yoi.
- Depuis les enfants d'Oden, soupira Joz en la regardant avec nostalgie. On se marrait bien avec la famille à cette époque.
- J'ai hâte de voir la tête que va tirer Izou quand il rentrera de mission. Il dit détester les enfants mais en même temps, il passe son temps à les aider quand il en voit un perdu quand on accoste sur une île, se moqua le cuisinier toujours en fixant le paquet que j'avais dans mes bras.
- On va devoir faire attention qu'elle ne prenne pas les manières des pirates ! La pauvre elle va être aussi belle qu'un cœur mais aussi polie et délicate que nous vous imaginez la catastrophe ? Ajouta un des pirates en rigolant doucement entrainant celui des autres.
- Parle pas de malheur, on a déjà Astra comme charretière !
Forcément, ces paroles ne passèrent pas inaperçues et tous se turent effaré par les paroles d'un de leur frère. Certains étaient même déjà en train de prier pour son âme et ils avaient raison. Je donnais la petite Sigrid à Marco avec le biberon et partis rapidement mettre une raclée au malheureux qui avait osé dire ça, soit Ace.
- Répète un peu la flammèche ?
- T'es pas féminine pour un clou dans ton comportement !
- Et toi tu crois que tu es plus galant ?
- Je sais toujours plus me tenir que toi en ce qui concerne les bonnes manières !
- Ah et c'est pour ça que tu passes ton temps à aller voler dans les réserves ?
Forcement nous finîmes par nous battre entre nous sous le rire de tous et même Sigrid qui frappait dans ses mains, heureuse de nous voir nous battre.
Je crois bien que le monde des pirates a déjà commencé à déteindre sur elle. J'étais sûre qu'elle allait être une fière guerrière et très séduisante jeune femme. Je voyais en elle cette lueur qui disait qu'elle ne se laisserait jamais mettre à terre sans se relever immédiatement.
Ce ne fut que plusieurs longues minutes plus tard que nous arrêtions de nous chamailler. En réalité, ce fut quand Marco commença à partir avec la petite que je me dépêchai de les rejoindre pour la garder. Tous se mirent à rire face à mon comportement et encore plus quand je repartis chercher des puces à Ace avec la petite dans les bras.
Ace, quant à lui, me fuyait comme la peste, ne voulant pas s'occuper de Sigrid. Cela me faisait bien rire. Il refusait catégoriquement de la prendre dans ses bras. Il voulait bien la surveiller de loin ou nous apporter des choses pour elle, mais pas de la toucher ou de l'approche de trop près.
- Ace aurait-il peur des bébés ? Le charia Thatch.
- Non ! Je déteste juste ça ! Ça pleure, ça braille, ça put et on les comprend pas, en soit c'est chiant alors les bébés c'est ok mais loin de moi ! Répondit-il en se réfugiant en hauteur.
Tous rigolèrent de sa réplique, tous sauf moi. Je sentais qu'il ne disait pas tout. Qu'il y avait anguille sous roche. Son comportement était bien trop étrange. Il était toujours le premier à venir me voir en pleine nuit quand elle pleurait, il venait aussi régulièrement la nuit ou pendant les heures de sieste. Je savais quand douce il venait nous voir. Je l'ai même surpris une fois à vouloir la toucher alors qu'il la surveillait, puis se raviser à quelques centimètres.
Il semblait vouloir s'occuper d'elle, mais c'était comme si une barrière avait été mise en place et l'empêchait de l'approcher. Une barrière invisible épaisse et infranchissable... Il avait beau savoir mentir, il ne le faisait pas assez bien pour me duper. Cela allait peut-être faire peu de temps que nous étions dans le même équipage mais j'étais proche de lui surtout à force de se battre l'un contre l'autre. Je savais que forcer les choses n'allaient sûrement pas faire bouger les choses voire même faire tout l'inverse, mais j'espérais à chaque fois qu'Ace prendrais le taureau par les cornes se laisse approcher de la petite.
Ce ne fus non sans un soupir que je partis dans mes quartiers avec Sigrid pour la faire jouer sur mon lit pendant que je rangeais ses affaires dans mon armoire. J'étais triste de voir à quel point Ace était comme prisonnier de quelque chose... en vrai il me faisait beaucoup penser à moi qui était incapable de passer au-dessus de la perte de mes proches.
J'ouvris ma fenêtre une fois que j'eus terminé mon rangement afin d'aérer et aussi pour profiter de la brise marine que j'affectionnais tant. C'est là qu'un oiseau au plumage noir avec des reflets vert fit son entrée. Je tendis le bras et le corbeau vint se poser sur celui-ci. Je le reposais sur le matelas non loin de l'enfant et caressa son plumage.
- Sigrid, je te présente Oro, mon corbeau. Dans ma langue cela veut dire message. Si un jour nous sommes séparés c'est lui qui nous permettra de communiquer. Tu sais, c'est grâce à lui que je peux communiquer avec mon père. C'est même le seul cadeau qu'il m'ait fait, même si aujourd'hui il me sert plus d'oiseau de compagnie plus qu'autre chose.
La petite se rapprocha et vint tapoter le plumage lustré de mon ami avec beaucoup d'admiration. En effet, Oro pouvait communiquer avec tout le monde. Hélas, je ne pouvais plus communiquer avec les deux personnes avec qui je voulais le plus communiquer.
- Pourquoi m'avoir fait ce cadeau après ce qui leur est arrivé père de tous ? Demandais-je doucement en regardant le ciel d'un air nostalgique. Je n'ai plus personne à qui envoyer des messages...