Sunset |

By Seki_ra

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🔻Cette histoire est une fanfiction basée sur l'oeuvre d'Hajime Isayama, Shingeki no kyojin. CEPENDANT il n'e... More

ᴀᴠᴀɴᴛ ᴘʀᴏᴘᴏꜱ
1. Première rencontre
2. Une soirée entre amis
3. « Je te ramène »
4. « C'était sympa, à plus »
5. « Tu te joins à nous ? »
6. « Je te veux »
7. « Me compares pas à ces types »
8. « Tu es si délicate »
9. « Je t'ai fais mal ? »
10. « Je serais toujours là »
11. « Tu crois me connaître »
12. « Me regardes pas comme ça... »
13. « On pari ? »
14. « Un... ami, de longue date »
15. « Ne me pousses pas à bout »
16. « J'ai besoin de l'entendre »
17. « Parce que tu crois être autre chose ? »
18. « Dis quelque chose... »
19. « Il n'y a que toi »
20. « Te fatigues pas, j'ai compris »
21. « Je suis content qu'il te plaise »
22. « J'étais bourré, sweetheart »
23. « Je ne peux plus faire semblant »
24. « Ça me tuerait »
25. « Je ne sais plus quoi faire »
26. « Ne lui dis jamais »
27. « Fuir »
29. « Tu ne lui en donnes pas l'occasion »
30. « Je laisse tomber »
31. « Je m'en remettrais »
32. « There's nothing holdin' me back »
33. « Susumi tsuzukeru »
34. « Je t'appartiens déjà, corps et âme »
35. « Je suis un... ami »
36. « Parfait timing »
37. « ... c'est autre chose »
38. « Pourquoi lutter...? »
39. « Joue pas à ça, Eren »
40. « Ne pars pas comme ça »
41. « Je pense que ça craint vraiment »
42. « Comment tu peux dire ça ?! »
43. « J'ai satisfait ta curiosité ? »
44. « Tu es très jolie »
45. « Est-ce que tu l'aimes ? »
46. « Look how we've grown »
47. « Time to go to bed, darling »
48. « Dis moi que tu m'aimes »
49. « Je me déteste »
50. « Je t'aime, tu vas me manquer »
51. « Une partie de moi t'aimera toujours »
52. « Perds cette habitude de vouloir m'épargner »
53. Times flies
54. « Tu es bien insolente pour quelqu'un qui est en tord »
55. « Jusqu'à ce que tu me supplies d'arrêter »
56. « Je tiens vraiment à toi »
57. Fleeting happiness
58 « Quelle qu'elle soit, elle ne t'enlèvera jamais à moi »
Hors série « J'ai besoin de toi » - Aediam
59. Un long chemin vous attend
60. Isolation
61. I want to live and not just survive
62. I love you
ᴇᴘɪʟᴏɢᴜᴇ
ʀᴇᴍᴇʀᴄɪᴇᴍᴇɴᴛꜱ
Merry Christmas - Bonus.
Bonus - Our begining... from my point of view

28. « Des signes qui ne trompent pas »

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By Seki_ra


Tu prends une grande goulée d'air et regardes le paysage qui se dresse devant toi. Trost. Voilà bien des années que tu n'étais pas retourné dans la deuxième ville qui t'a vu grandir. Tu as passé ici la plus grande partie de ton adolescence, après avoir déménagé de Shiganshina et avant de rejoindre la grande ville de Stohess pour entrer à la fac.

Le trajet t'a prit la journée. Quatre heures de train, rajoutant à ça deux escales. Le soleil de cette fin de journée réchauffe ton visage et la brise ébouriffe tes cheveux. Un sourire se dessine sur tes lèvres. La petite ville fortifiée et médiévale t'a manqué. Stohess à tout de la métropole, ce qui à ses avantages, mais ici tu es chez toi. Et tu es contente d'être rentré à la maison.

Tu regardes autour de toi mais, n'apercevant personne, ni aucune voiture familière, tu pose ton sac au sol et sors ton paquet de cigarette. Tu t'en allumes une et observant les gens déambuler autour de toi. C'est une chose que tu adores faire : regarder les gens évoluer dans leur vie, ne se souciant de personne, vaquant à leur tâche ou rejoignant un point précis. Tu te rends compte à chaque fois à quel point le monde est vaste et que chaque être sur cette terre à sa vie, ses préoccupations, ses proches, tout comme toi. Ce sont des pensées peut-être étranges, mais tu te plais à les observer et à imaginer ce que peut être la vie de ces inconnus. Cette femme en talon aiguille qui attend son train impatiemment va-t-elle rejoindre son amant ? Cet homme débraillé et grassouillet mangeant calmement son hamburger, a-t-il une femme et des enfants qui l'attendent chez lui ? Cet adolescent scrollant son téléphone attend-il son train pour partir retrouver sa famille ? Sèche-t-il les cours pour rejoindre une fille ?

Le sourire aux lèvres, inventant une vie imaginaire à un homme mûr et une jeune fille, tu n'entends pas la voiture qui te klaxonne depuis la route. C'est en tournant la tête que tu les vois enfin.

Une femme élancée et élégante sort du gros SUV familial, accompagnée d'un jeune homme à l'allure sportive. La femme est rayonnante.. Le jeune homme, lui, approche de façon nonchalante, les mains dans les poches et regardant ses pieds.

- Maman, Aedan ! dis-tu en parcourant la distance qui vous sépare.

Tu ouvres les bras et les étreins maladroitement. Tes yeux s'emplissent de larmes alors que tu réalises à quel point ils t'ont manqué.

- Ma chérie, répond ta mère, la voix pleine d'émotion. Comment vas-tu ?

Tu relâches ton étreinte.

- Je vais bien.

Tu les observes un moment. Tu n'avais pas vu ta famille depuis presque deux ans. Trost et Stohess sont deux villes assez éloignées l'une de l'autre pour que des visites à l'improviste ne puissent pas se prévoir si facilement.

Tu les as quitté lors de ton entrée à la fac, il y a trois ans de ça. Tu voulais réussir à vivre par toi même, ta mère t'étouffant trop. Cette séparation t'a fait du bien, t'a fait beaucoup mûrir et tu ne regrettes pas de t'être enfuie. Le seul regret que tu as, c'est de ne pas leur avoir donné autant de nouvelles qu'ils le méritaient. Il n'était pas rare que tu passe plus d'un mois sans téléphoner à tes parents et à ton jeune frère.

Aedan est ton cadet. Agé de dix neuf ans, c'est un jeune homme à la beauté évidente. Il est grand, approchant les un mètre quatre-vingt, le teint halé, blond cendré et aux yeux à la couleur particulière. Ils sont d'un noisette presque or, et c'est très troublant au premier abord. Ses cheveux très légèrement ondulés lui retombent sur le front et sa nuque est rasée. Le visage fin, la mâchoire carrée et un nez légèrement remonté en trompette, il a tout du parfait bourreau des coeurs. Et tu ne doutes pas que c'est ce qu'il est en réalité. Il a tellement grandit depuis la dernière fois que tu l'a vu, que tu en es profondément émue. C'est un homme maintenant, pas l'adolescent que tu as quitté. Tu souris en observant son look. Un jean simple et un sweat bleu marine, sa capuche remonté sur la moitié de sa tête. Vous n'êtes pas frères et soeurs pour rien : tu es habillée de la même façon. Excepté que tu as troqué le jean pour un legging de sport, pour le confort durant le trajet. Tu ne portes pas la capuche de ton sweat trop large car tu as déjà une casquette NY noire, de laquelle sort une longue tresse, tombant sur ton épaule droite.

Malgré son bonheur évident à l'idée de te revoir, son attitude envers toi reste plus réservée. Il te fait un sourire faiblard et ne te regarde pas dans les yeux. Néanmoins lorsque tu t'avances vers lui pour le saluer, il t'enlace et t'étreint avec une force non dissimulée.

- Tu m'a manqué, Aed.

- Same, répond-il simplement.

Ta mère vous regarde sans cacher son émotion. C'est une femme entière, au caractère aussi fort que le sont ses émotions. C'est une magnifique femme aux longs cheveux blonds presque blancs, élancée et dégageant une aura éblouissante. Elle à tout de la femme mûre, bien dans sa peau et terriblement séduisante. Les clichés voudraient que ce soit une piètre mère, superficielle et absente, mais ce n'est absolument pas le cas. Bien au contraire, elle t'a toujours surprotégée et c'est ce qui t'a poussé à quitter le nid familial de façon brutale.

Simplement vêtue, elle n'en attire pas mois tous les regards. Elle porte un jean moulant, un débardeur blanc rehaussé d'un gilet à grosse maille couleur crème, une paire d'escarpin et un chapeau pour finaliser son look

Vous grimpez dans la voiture et arrivez quelques minutes plus tard dans le quartier où tu as vécu. Votre maison, comme toutes les autres, borde la longue et large rue qui traverse le lotissement. Tanya se gare dans l'allée devant le garage et tu ne peux t'empêcher de sourire en voyant cette maison que tu connais si bien. C'est chez toi. Une bouffée de soulagement s'empare de toi tandis que tu te sens déjà plus légère à l'idée de passer quelques jours dans cet endroit sécurisant.

- Papa n'est pas là ? demandes-tu.

- Non, il est encore au bureau, répond Aedan.

- Il est débordé en ce moment, ajoute Tanya, ta mère.

Ton père est cadre dirigeant dans une entreprise de télécommunication. Il adore son travail et y passe plus de temps que chez lui. Malgré ça, il n'en reste pas moins un père aimant et présent pour sa famille. En ayant prit de la maturité, tu te rends compte à quel point tu as de la chance d'avoir la famille que tu as. Une famille soudée, stable et financièrement assez à l'aise pour que ton frère et toi n'ayez jamais manqué de rien. La petite famille parfaite, en somme.

Tu grimpes rapidement à l'étage et pars poser tes affaires dans ta chambre. Elle est comme tu l'as quitté quelques années plus tôt. Une chambre d'adolescente, sobre et très personnelle. Les posters de personnages d'animes te font sourire et tu songes que au vu de tes goûts depuis toujours, la voie que tu as choisi était évidente. Comment avait tu pu songer que la littérature puisse te convenir ?

Tu redescends au rez-de-chaussée et pars retrouver ta mère qui s'affaire dans la cuisine.

- Alors, dis moi tout, dit-elle en ayant reconnu tes pas sans même lever la tête. Qu'est-ce que nous vaut cette visite ?

- J'avais juste envie de vous voir, ça trop longtemps, tu réponds en croquant dans une pomme qui trônait sur l'îlot central.

Tu tires un tabouret et t'assoie, tandis que Tanya épluche des pommes de terres.

- A d'autres, dit-elle en riant. On a pas eu une seule visite en deux ans et tout à coup tu téléphones un matin pour me dire que tu arrives.

Tu restes pensive. Tu n'as pas envie de t'étaler sur le sujet de ta vie chaotique, tu es justement venu pour la fuir.

- Attention, continue-t-elle. Ça me fait très plaisir bien sur. C'est juste que je m'inquiète pour toi.

Tu lèves les yeux au ciel en souriant.

- Ne lèves pas les yeux au ciel, c'est mal élevé.

Elle te connait si bien qu'elle n'a pas eu besoin de te regarder pour deviner l'attitude que tu avais. Tu ris.

- C'est juste qu'en ce moment... c'est compliqué, j'avais besoin de faire un break.

- Ça se passe mal à l'école ?

- « A l'école »... Maman ! J'ai vingt-et-un an, je ne suis plus une enfant !

- Oui, oui, d'accord, dit-elle d'une voix lasse. Tu m'en parlera quand tu voudras ma chérie. Mais tu ne quitteras pas cette maison tant que tu n'auras pas dis ce que tu as sur le coeur.

Tu soupires. Les conversations avec ta mère prennent toujours un chemin trop formel. Elle te connait trop et c'en est pesant. Tu enfouies dans un coin de ta tête le fait que tu devras déballer ton sac avant la fin de ton séjour, et demandes des nouvelles de ton père.

- Oh il va bien, tout roule ici. On a notre petite routine, rien de nouveau sous le soleil. Ah, si ! Il a eu une promotion il y a quelques semaines. Il est passé vice président de sa boite.

- Oh super ! t'exclames-tu.

- Oui, c'est chouette. On le voit moins mais bon, c'est comme ça.

Tu perçois un brin de tristesse dans sa voix, mais n'engages pas le sujet étant donné que tu sais que ton père ne devrait pas tarder à passer la porte.

- Et Aedan ? Comment il va ? Il m'en veux, non ?

- Il va bien, il va bien. Sa filière de droit lui plait, il est comme un poisson dans l'eau. Bon il m'en fait voir de toutes les couleurs, mais ça a toujours été, tu le sais.

Tu ris légèrement et ignore la pointe qui se forme dans ta poitrine alors que les études de ton frère te font penser à quelqu'un que tu cherches à fuir.

C'est vrai qu'Aedan à toujours été du genre fêtard et imprudent. Tu ne comptes plus le nombre de nuits que tes parents et toi avaient passé à l'attendre, en espérant qu'il ne rentre pas complètement bourré au volant de sa voiture. Tu as caché plusieurs fois ses clefs de voiture et à insisté pour le conduire sur les lieux de ses soirées. Au bout d'un moment, il en a prit l'habitude et tu n'as plus eu besoin de recourir à ce stratagème. Tu t'étais même familiarisé avec sa bande d'amis et avais assisté à quelques unes de leurs fêtes.

- Il s'est quand même calmé depuis cette époque, dit Tanya en devinant tes pensées. Il à mûri lui aussi, tout comme toi. Et pour répondre à ta question, je ne pense pas qu'il t'en veuille vraiment non... mais tu devrais aller lui parler. Vous avez besoin de vous retrouver je crois.

- Oui... je monterais le voir dans la soirée, dis-tu.

Vous avez toujours été proches, Aedan et toi, et ton départ l'a profondément attristé. Tu le regrettes, mais tu en avais besoin, c'était un passage inévitable. Tu te dis que tu trouveras bien le temps d'avoir une petite discussion avec lui le moment venu.

La porte claque et Carlyle, ton père, apparait dans la pièce. Tu descends de ton tabouret et lui saute au cou. Il éclate d'un rire franc.

- Comment va mon enfant préféré ? dit-il en embrassant tes cheveux.

Tu as une relation très fusionnelle avec ton père. D'Aedan et toi, tu es celle qui lui ressemble le plus, autant physiquement que de caractère. Il est celui qui t'a toujours le mieux comprise, celui qui a le mieux accepté tes défauts. Là où ta mère était étouffante et sur ton dos, ton père lui, te laissait l'espace dont tu avais besoin et freinait les ardeurs de sa femme.

- Crois pas trop ce vieux croulant,  d'habitude c'est à moi qu'il dit ça, lance Aedan en t'assénant un coup d'épaule accompagné d'un sourire en coin.

Tu accueilles avec joie ses chamailleries qui t'ont tellement manquées. 

- Je suis bien obligé de me contenter de toi quand ta soeur n'est pas là, ajoute Carlyle avec un haussement d'épaule nonchalant.

Aedan soupire en souriant, habitué aux taquineries de son père et toi tu éclates de rire. Carlyle embrasse de nouveau tes cheveux et tu finis par le lâcher et le laisse rejoindre ta mère.

C'est un homme de grande taille, les cheveux poivre et sel, une barbe de trois jours durcit un peu ses traits et tu es consciente d'avoir hérité de son charme naturel.

- Que nous vaut l'honneur de ta visite ma fille ? dit-il en dénouant sa cravate et en ouvrant le col de sa chemise immaculée.

- Oh j'étais dans le coin, c'est tout.

- Elle a des problèmes de coeurs, intervient ta mère.

- Quoi ? Hé ! Non !

- C'est quoi son adresse ? Je lui envoi le tueur à gage de la famille, propose Carlyle.

- J'suis sur que c'est le gars avec qui elle traine tout le temps qui lui a mit un râteau, dit Aedan de manière blasée alors qu'il t'arrache la pomme des mains.

Il t'adresse plusieurs haussement de sourcils équivoques avec un petit sourire moqueur, puis croque insolemment dans la pomme.

- Comment il s'appelle déjà ? Jean-Pierre ? Hervé ?

- C'est Jean tout court, réponds-tu nonchalamment en levant les yeux au ciel.

- Quel nom de merde, rit Aedan.

Vous vous regardez et tu tentes de réprimer un rire. Mais en vain et vous finissez par éclater de rire tous les deux. Tu surprends du coin de l'oeil le regard émue de tes parents. Tu donnes un petit coup de poing sur le torse de ton frère.

- T'es vraiment un gros naze

Quelques heures plus tard, après ta douche, tu décides d'aller voir ton frère qui s'est enfermé dans sa chambre. Tu toques doucement, mais aucune réponse.

- Aed ? demandes-tu.

Tu l'entends hurler et tu devines que malgré les années, il est toujours un joueur actif de LoL. Tu rentres et constates que tu ne t'étais pas trompée. Il ne remarque même pas ton intrusion.

Sa chambre est toujours la même qu'il y a quelques années, malgré le fait qu'elle ne ressemble plus à une chambre d'adolescent. Tu t'affales sur son lit et attends qu'il termine sa partie. Tu rallumes ton téléphone qui est resté éteint toute la journée. Tu as trois messages de Jean et deux appels manqués.

De Jean, 9:45 :

Tu n'étais pas là quand je me suis réveillé... Tu es bien rentrée ?

De Jean, 11:32 :

Chou ? Dis moi juste que tu es à la maison.

De Jean, 15:26 :

Je ne veux pas t'harceler, mais s'il te plait, dis moi que tout va bien. Je m'inquiète.

Tu culpabilises un peu de ne pas lui avoir donné de nouvelles. Il est normal qu'il se soit inquiété et tu en es touchée. Tu composes le numéro, il répond à la première sonnerie.

- Bordel c'est pas trop tôt ! J'étais mort d'inquiétude ! s'exclame-t-il.

Ca ne fait même pas vingt-quatre heures que tu n'as pas entendu le son de sa voix, mais tu sens un poids quitter tes épaules lorsque tu entends ses notes graves si familières à ton oreille.

- Hé ! Calmes toi, tout va bien !

Ta voix interpelle Aedan qui sursaute.

- Putain, j'ai eu peur ! Tu pourrais frapper avant d'entrer ! lance-t-il.

Son casque toujours sur les oreilles, il ne se rend pas compte du volume de sa voix. Tu ne vois pas Jean mais tu le sens se tendre à l'autre bout du fil, il ne dit plus rien. Quelques secondes passent et il finit par dire :

- C'est qui ?

- Aedan.

Tu entends l'imperceptible soupir de soulagement qui s'échappe de ses lèvres.

- Oh, tu es partie chez tes parents ?

- Hum.

Vous êtes aussi tendus l'un que l'autre et tu le regrettes. Mais tu n'aimes pas la façon qu'il a te fliquer.

- Tu... y restes longtemps ?

- Je ne sais pas encore, Jean.

L'agacement se lit dans ta voix.

- D'accord, d'accord, pas de problèmes. Prends le temps qu'il te faut.

Tu ne dis rien, mais ne mets pas un terme à la conversation pour autant.

- Fais attention à toi, c'est tout.

- Je suis chez mes parents, je vois pas ce qu'il pourrait m'arriver.

- Oui c'est vrai. Bon, euh, je vais te laisser du coup.

- D'accord, je t'appelle dans la semaine, ok ?

- Quand tu veux.

Un blanc s'installe pendant quelques secondes, mais aucun de vous ne raccroche.

- Chou ? dis-tu en te radoucissant.

- Je suis toujours là, murmure-t-il.

- Tu vas me manquer.

- Tu me manques déjà.

Tu ne peux t'empêcher de sourire. Jean raccroche et tu regardes la photo de vous deux que tu as mise en photo de contact. Elle remplit l'écran alors que l'appel se termine. C'était la fois où vous êtes allés dans un parc d'attraction près de Stohess. Vous portez tous les deux un serre tête avec des oreilles de chat et êtes habillés avec des tenues assorties. Vous riez aux éclats. Ton coeur se serre à se souvenir. Ton sourire se fane alors que tu poses le téléphone sur ta poitrine, en regardant le plafond.

Eren ne t'a pas envoyé un seul message de la journée. Et tu ne peux t'empêcher d'en être agacée. Tu voudrais te mettre des gifles. Il n'y a pas deux secondes que tu as raccroché avec Jean, que tu penses déjà a Eren. Tu devrais lui envoyer un message, quand même... non ? Juste pour savoir s'il est toujours en vie ? Sa voiture n'était plus chez Reiner ce matin... il à dût rentré et tu crois te souvenir qu'il avait bu. Oui, tu devrais au moins lui demander s'il va bien.

A Eren, 22:24 :

Tu es bien rentré hier soir ?

Bon tu aurais pu trouver quelque chose de plus original, mais rien ne t'es venu sur le moment. Tu attends une réponse qui n'arrive jamais. Quinze minutes plus tard, la partie d'Aedan se termine et il pose son casque. Il s'allonge près de toi sur son lit.

- Ça va ? dit-il en regardant le plafond lui aussi.

- Hum.

- Ça a l'air, ouais.

Il rit légèrement. Vous restez silencieux un moment. Tu as toujours apprécié la compagnie de ton petit frère. Il ne meuble jamais les silences, vous vous comprenez sans avoir besoin de parler.

- Je suis désolée d'être partie comme ça.

- C'est bon, c'est oublié.

- Je suis pas sûre. Tu m'en veux.

- Un peu, j'avoue.

Tu ne réponds pas.

- Mais c'est bon, tranquille, j'ai compris.

Il passe un bras derrière ta tête et t'attires contre lui.

- Tu m'a manqué, chuchote-t-il.

- Toi aussi.

Il embrasse ton front. Dans certains moments tu as vraiment l'impression que les rôles sont inversés. Qu'il est l'ainé et toi la petite soeur. Son étreinte fraternelle te réconforte peu à peu et tu te dis que partir retrouver les tiens était la meilleure décision que tu pouvais prendre.

- Bon, tu comptes me dire ce qui te tracasse ? lance-t-il au bout d'un moment.

Tu étais sur le point de lui dire que tout allait bien mais tu croises son regard et tu comprends que ça ne servira à rien de lui mentir. Tu décides donc de tout lui raconter. Tout depuis le début. Les détails de ton amitié avec Jean, ta rencontre avec Eren, la soirée de la veille. Tout. Il t'écoute en silence, ponctuant ton récit de « hum », « oh », « je vois », sans jamais t'interrompre, rire de toi ou se moquer.

- Voilà, tu sais tout.

- Donc... si je résume. Tu pense être amoureuse de ton meilleur ami, mais tu n'en es pas sûre, parce qu'il se pourrait que ce ne soit que de l'amitié. Mais à côté de ça, t'es dingue d'un espèce de bad boy qui à l'air d'être un gros con, mais qui semble cacher une personnalité « adorable », pour reprendre tes mots. J'ai bon ?

Tu étouffes un rire. Ta vie ressemble vraiment à un mauvais téléfilm.

- Yep.

Aedan soupire et lâche un petit rire qui ressemble trait pour trait au tien.

- Eh bah ma vieille. Moi qui pensais que j'avais une vie compliquée.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- On en parlera une autre fois.

Tu n'insistes pas.

- Du coup je me suis enfuie ici pour échapper à ce bordel. Je suis à bout de force, complètement paumée. Comment je suis sensée choisir entre les deux ?

- Tu veux mon avis ?

- Oh oui, pitié. Jean était le seul à qui je pouvais parler de ce genre de choses, mais bon là du coup... c'est compliqué.

- Franchement... j'aimerais pas être à ta place.

Tu éclates de rire et Aedan esquisse un sourire en coin, puis il fronce les sourcils, deux doigts sur le menton et le regard dans le vague.

- Honnêtement, je comprend. Dans quel bordel tu t'es foutu, sérieux. D'un côté t'en as un qui est bien, qui sera à coup sur un bon gars, mais t'es pas sûre de l'aimer. Mais tu te dis qu'après tout, pourquoi pas ? Vu la relation que vous avez, tu pourrais tomber très rapidement amoureuse de lui, c'est clair. Mais de l'autre... bah t'as ce type là. C'est sur qu'il va te faire souffrir, mais tu me dis qu'hier soir il a fait des efforts. Ça veut tout dire si tu veux mon avis. Je suis un mec moi aussi, tu vois ?

- Ah bon ? plaisantes-tu.

- Ouep. Et y a des signes qui trompent pas. Je pense que ce Eren à des sentiments pour toi. C'est même genre, super évident. Je comprends pas que tu l'ai pas capté plus tôt. Mais bon, t'as mis des années à capter pour Jean, du coup bon faut pas trop t'en demander.

- Oh ferme là, dis-tu en riant et lui donnant un coup de coude.

Tu réfléchis quelques secondes.

- Tu crois...? demandes-tu en redevant sérieuse. Je sais pas... il est vraiment pas net ce mec tu sais.

- Hum. Mais s'il te demande de lui « apprendre à être meilleur » et toutes ces conneries... C'est pas pour rien, crois moi.

- T'as l'air d'en connaitre un rayon.

- Oh, si tu savais.

Il rit en levant les yeux au ciel et tu l'imites. Lui parler t'a fait du bien. Vous restez silencieux et le sommeil commence à t'emporter. Tu as peu dormi la nuit d'avant et tu n'as pas eu une journée reposante.

- Je peux dormir avec toi ? dis-tu la voix pâteuse.

- Hum, hum, répond-il, déjà presque endormi.

Tu t'installes plus confortablement. Tu prends juste le temps d'ouvrir ton téléphone pour mettre ton réveil pour le lendemain matin. Tu es surprise de voir l'icône d'un message sur ton écran verrouillé. Tu avais complètement oublié que tu attendais la réponse d'Eren. Ça fait plus d'une heure que tu lui as envoyé le message.

De Eren, 22:46 :

Oui, bien rentré. Merci.

De Eren, 23:14 :

Bonne nuit, dors bien.

Tu ne sais pas trop comment réagir à ces messages. Il est distant, comme toujours. Mais que penser de ce dernier message ? Envoyé trente minutes après le premier et alors que tu ne lui avais pas répondu. Devrais-tu le prendre comme une perche qu'il te tend ? Ce mec est décidément trop compliqué, impossible de lire en lui.

A Eren, 23:33 :

Bonne nuit à toi aussi, essaies de dormir plus de 3h.

Tu poses ton téléphone sur la table de nuit d'Aedan, ne sachant pas si lui répondre était une bonne idée. Tu ne veux pas qu'il ait l'impression que tu lui cours après, ni que tu sauterais sur la moindre occasion de lui parler. Et tu es parti justement pour ne plus avoir à réfléchir à ce genre de choses. Mais tu n'as pas pu t'en empêcher. Au moment où tu poses ton smartphone, il se met à vibrer.

De Eren, 23:34 :

Oui madame. Dors maintenant.

Son côté autoritaire t'a toujours fait frissonner. Et ça n'y manque pas cette fois non plus. Tu reposes - et cette fois définitivement - ton téléphone sur le petit meuble et c'est bien malgré toi que tu t'endors, le ventre papillonnant. 

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