Chapitre n°11: 1942:

Magsimula sa umpisa
                                    

- Et bien oui, il faut avouer que je...

- Chloé, sans doute ? coupa l'homme.

- Et vous, vous devez être le fameux René ? répliqua la jeune femme.

- Le fameux ? Vous m'honorez !

Il se pencha alors, prit la main de Chloé dans la sienne et y déposa un délicat baiser. S'il ne semblait pas imbu de lui-même, il aurait pu être charmant.

- Je suis venue à la suite du conseil de Mar...

- Voulez-vous bien en parler dans mon bureau ? coupa René à nouveau et pointant une double porte en bois du bout de sa canne.

Chloé ne répondit pas et s'engagea vers la porte, et pénétra dans le bureau, suivie par le propriétaire des lieux qui referma d'un coup sec derrière lui.

- Il y a beaucoup d'oreilles indiscrètes ici, mademoiselle, fit René. Evitez de n'importe quel nom ici, je pensais qu'Il vous l'aurait dit.

- Pardonnez-moi, fit Chloé, cherchant à éviter le conflit.

Elle observa la pièce dans laquelle elle se trouvait : c'était un bien joli cabinet. Dans l'entrée se trouvait quatre sièges autour d'une petite table, servant sans doute pour des rencontres peu formelles. Dans le fond de la pièce, dont les murs étaient tapissés de portraits de René ou de bibliothèques, se trouvait un bureau trônant sur une estrade. Chaque pied dudit bureau était en réalité d'imposante pattes de félin.

- Que préfères-tu ? fit René. Le bureau ou le salon ?

Chloé ne répondit pas à nouveau et vint prendre place sur un des sièges situés devant le bureau aux pattes de lion.

- Tout d'abord, sache que c'est un plaisir de travailler avec toi, Chloé, commença René en prenant place sur son siège, qui tenait plus du trône en réalité.

- Du moment que je peux me rendre utile pour une noble cause, tout me va.

- Il parait que tu as déjà travaillé dans une usine comme celle-ci par le passé, est-ce vrai ?

- Oui, même si je doute que les méthodes utilisées étaient différentes.

- Hm, et pourquoi cela,

- Je...Je travaillais aux alentours de Toulouse, improvisa la jeune femme. J'imagine que c'est différent par ici.

- Eh bien je présume que oui ! s'exclama René en riant quelques secondes.

- Qu'aurais-je à faire ici ? questionna Chloé, un peu gênée.

Je réponds à ta question : ce que tu as à faire ici est simple. Tu mets une des blouses de travail que je te donnerai, tu transportes des caisses de munitions de la sortie de la chaîne jusqu'à la pile que vient chercher le camion toutes les heures avant de les emmener vers la gare où ils sont emmenés là où les gens en ont besoin. Ton travail consiste à, de temps en temps, prendre quelques cartouches dans les boites, voir un obus si tu es la dernière à rester dans l'usine : je m'arrangerai à ce que ça arrive quelques fois. Comme tu peux le voir, je suis celui qui dirige tout ici, donc si je ne suis pas satisfait de ton travail...

- Tu me vireras ?

René sembla buter contre quelque chose d'invisible.

- D'ordinaire vois-tu, les subalternes vouvoient leurs supérieurs, fit-il remarquer.

L'avenir au passé, Tome 1Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon