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Azriel Caelum n'avait reçu qu'un seul ordre : voler le cœur du Roi Adaryn Oriens afin d'anéantir sa Dynastie, de voir tomber à genoux cet homme réputé inébranlable. Mission perfide et pourtant vitale pour un peuple pauvre et mourant.
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— Bienvenue dans la Première Dynastie. J'espère que vous avez fait bon voyage.
Azriel resta silencieux quelques secondes, détaillant le visage du noiraud. Il resta figé devant ses yeux brûlants, ses longs cils et sa tache de naissance. Fascinante, elle se dessinait avec délicatesse sur sa pommette droite, au coin de son œil. Légèrement rougeâtre, à peine plus sombre que sa peau diaphane, elle prenait la forme abstraite d'une flamme en mouvement, s'accordant avec son propriétaire, flamboyant. Il se tenait droit, les bras croisés, le menton relevé, et la tête légèrement inclinée sur le côté. Tout était déjà magnifique chez lui, de son apparence à sa gestuelle... L'imaginer tomber à genoux brisa le cœur du blond, qui revint à lui lorsque Lyan lui pinça légèrement le bras.
— Oh... Oui, merci beaucoup. J'aimerais vous exprimer notre plus sincère gratitude, vous nous sauvez la vie, votre Altesse.
Il s'inclina poliment, les mains dans le dos pour suivre les coutumes de la Sixième Dynastie. Le Roi face à eux les fixa quelques secondes, silencieux. Il ne se donna pas la peine de les saluer en retour, atone. Aucune émotion ne transparaissait sur son visage, il était vide de vie, de sentiment. Il était impossible de deviner ses pensées, ses ressentis. La chose fut aussi déstabilisante qu'intrigante ; Azriel n'avait jamais vu si peu de mouvement sur un faciès. Dans cette insondabilité résidait sans toute sa force. Au premier abord, personne ne pouvait deviner à l'avance ce qu'il songeait, ressentait.
— J'espère que la situation dans votre Dynastie s'arrangera. Il m'est difficile de songer que vous puissiez déjà être confrontés à la dure réalité des choses.
Lyan voulut préciser qu'en vérité, ils s'étaient déjà écrasés contre la « dure réalité » douze années auparavant, mais il s'en abstint, se rappelant son nouveau rôle. À la place, il se redressa, tout comme Frewen et Azriel. Ce dernier voulut d'ailleurs ouvrir la bouche pour remercier le Roi, seulement quelqu'un le devança.
— Votre Altesse ! Bon sang, mais attendez-moi !
Le souverain gagna un léger sourire malicieux avant qu'un petit ricanement ne lui échappe. Un grand jeune homme aux cheveux noirs et bouclés descendit les marches en quatrième vitesse. Il prit le temps de s'incliner poliment en suivant les lois de sa patrie – main gauche sur le cœur et main droite dans le dos –, puis il se redressa et siffla quelques mots secs :
— Vous allez vous faire tuer, un de ces jours. Arrêtez de filer lorsque j'ai le dos...
— Présente-toi, plutôt, malpoli.
Le bouclé grogna et pinça les lèvres, se retenant de rouler des yeux, visiblement irrité par le comportement du monarque. Ce dernier ne fit que sourire, ne quittant pas son petit rictus narquois une seule seconde. Les rumeurs ne mentaient pas, il semblait arrogant au possible...
