/86/ Dégager de chez elle

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-Sors! Dégage de chez moi! Prends tes affaires et pars! MAINTENANT!
-Ok, ok, mais attends. S'il te plaît. Calme toi.

Bazile est quasiment recroquevillée sur elle même, nue et fragile, dans un coin du salon. Elle ne hurle plus, et la colère a l'air d'avoir quitté son visage. Elle est simplement dévastée. Détruite. Ses larmes sont celles de la tristesse la plus profonde. Elle entrouvre ses lèvres et murmure, la gorge serrée, n'arrivant presque plus à parler:

-Laisse moi. Je veux simplement que tu me laisses...

Orion recule alors lentement et retourne dans la chambre simplement le temps de prendre ses vêtements. Il enfile son boxer et son pantalon puis revient dans le salon, sa chemise sous le bras, en train de remettre sa ceinture.

-Je vais partir mais avant il faut que tu me promettes quelque chose.

Elle relève alors ses yeux gonflés et rougis pour le foudroyer du regard:

-Je n'ai rien à te promettre connard!

Il ignore son insulte et reprend d'un ton calme:

-Tu ne diras rien n'est-ce pas... à Béatrice. Et aux autres. Tu sais que ça la détruirait...

Sa rage reprend alors aussitôt le dessus:

-Pendant des mois j'ai cru que lui parler de nous la détruirait parce qu'elle devait cacher qu'elle était lesbienne. Alors qu'est ce que j'en sais que cela la détruirait?! Peut être qu'elle serait heureuse au contraire de savoir à qui elle est mariée! De savoir par qui elle s'est laissée engrosser!

Cette dernière phrase fait passer un éclair dans le regard d'Orion.
Il prend un air détaché et, tout en enfilant sa chemise, articule distinctement:

-Je te rappelle que toi aussi tu t'es laissée engrosser ma grande.

Cette phrase fait disjoncter Bazile.
Elle part du coin du salon pour venir au centre, en face de lui, à quelques centimètres de son corps tandis qu'il referme les boutons de sa chemise de manière totalement détendue.

-Répète ce que tu viens de dire enfoiré!
-Mais tu as parfaitement compris...

Elle recule de nouveau d'un pas, les poings et la mâchoire serrés.

-Et celles dont tu m'as parlé. Ces femmes. Celles avec qui sois disant tu étais avant moi. Elles n'ont jamais existé n'est ce pas?
-Bien sur que si. Mais elles en voulaient plus. Toujours... La gente féminine est tellement prévisible et laçante à force. Tu te doutes bien que je n'allais pas gâcher mon mariage pour leurs jolis yeux... ou leurs jolies mamelles...

Une expression de dégoût absolu couvre alors le visage de Bazile:

-Tu es un porc. Tu me dégoûtes.
-Tu ne disais pas la même chose il y a encore quelques heures il me semble. Lorsque tu me suppliais de ne pas te quitter. Au final c'est exactement ce qui est en train de se passer, mais merci de m'avoir permis d'avoir tiré une dernière fois mon coup. Tu n'es pas bien maligne mais bon comme on dit « plus c'est gros plus ça passe »... enfin sauf quand c'est dans ton cul bien-sûr.

Bazile Où les histoires vivent. Découvrez maintenant