Chapitre 39 (partie 2)

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—    Ce n'est pas de ma faute, c'est de la magie, ça marche comme ça.

—    Si tu réponds correctement à 3 questions, tu auras ton bisou.

Alex dans les starting blocks, j'aurais mon bisou peu importe les questions.

—    Tu tiens réellement à moi ?

Bon, finalement, je ne suis plus aussi confiante d'un coup. Je la regarde dans les yeux, rassemblant tout mon courage.

—    Si je ne tenais pas réellement à toi, je n'aurais pas fait tout ça. Je ne l'ai jamais fait pour personne. Je suis le genre de personne qui laisse les autres partir, je n'ai jamais ramé pour récupérer quelqu'un. Alors oui, je tiens réellement à toi.

Elle me regarde, se retenant de sourire.

—    Hum ça va, tu t'en sors bien. Pourquoi je te fais si peur ?

J'aurais dû me douter que ça serait des questions auxquelles je déteste répondre.

—    J'ai peur parce qu'avec toi je me sens vraiment bien et tu me fais ressentir plein de choses que je ne connais pas donc forcément, c'est effrayant. Je baisse ma garde, j'ai peur de faire confiance à la mauvaise personne, dis-je presque désolée.

—    Je te montrerai que tu peux avoir confiance en moi, me dit-elle la main sur ma joue.

—    Ce dont j'ai le plus peur, c'est que tu m'abandonnes, que tu réalises que je ne suis pas une bonne personne et que tu partes comme tu allais le faire.

Maintenant, c'est elle qui me regarde, l'air désolé.

—    Je ne suis pas le genre de fille à offrir plein de fleurs ou à faire des câlins tout le temps. Je ne suis pas non plus le genre de fille à faire des déclarations d'amour et à crier sur tous les toits avec qui je suis. Moi, je suis la fille chiante, contradictoire et apparemment jalouse.

—    Tu es aussi la fille gentille qui sait prendre soin des personnes qu'elle aime. La fille qui fait rire tout le monde parce qu'elle voit que ses amis ont le cafard. La fille qui a passé des heures à mon chevet à l'hôpital. Je suis d'accord avec toi, tu n'es pas parfaite, il n'est pas difficile de te trouver des défauts, mais tu as toujours pris soin de moi.

Je baisse la tête, totalement gênée par ce qu'elle me dit. J'ai l'habitude qu'on m'insulte, qu'on me donne une claque ou qu'on fasse les deux à la fois. Mais jamais une fille ne m'avait décrit d'une telle manière, avec autant de gentillesse.

Elle relève ma tête pour plonger son regard dans le mien et lire à travers moi.

—    Tu pourrais envisager quelque chose de sérieux avec moi ? Me demande-t-elle.

—    Je peux essayer ?

Ses lèvres se rapprochent des miennes, hésitantes, pour finalement se lancer dans un tendre baiser. Ses lèvres réchauffent tout mon corps et surtout mon cœur qui menace d'exploser. Je comprends alors la citation "avoir des papillons dans le ventre". Jamais un baiser ne m'a procuré autant d'émotion, de sensation.

—    J'ai oublié de dire que tu étais aussi la fille super méga sexy, me dit-elle en décollant ses lèvres rien que quelques instants avant de m'embrasser de nouveau.

Elle finit par s'accrocher à moi tel un koala, les bras autour de mon cou et les jambes enroulées à mes hanches. J'ai retrouvé ma Maya, celle qui me sourit, me regarde et rit à mes blagues. Celle que j'embête, qui en l'occurrence est celle que j'éclabousse.

Pour m'échapper, elle finit par sortir de l'eau pour se réfugier sur le rocher où sont posées nos affaires. Alors que je flotte sur le dos, me laissant bercer par ce calme, Maya me ramène à la réalité.

—    Tu comptais partir vers quelle heure ? me demande-t-elle.

—    Je ne sais pas trop, vers dix-sept heures, pourquoi ?

—    Il est dix-huit heures trente. On ne devrait pas tarder.

Effectivement, sachant que nous avons mis au moins une heure trente à l'aller, on n'est pas rentrée avant vingt heures. Je sors de l'eau puis regroupe mes affaires dans mon sac et remets mes chaussures.

—    Tu devrais mettre ton tee-shirt, avec ton sac ça va frotter, me dit Maya avec un petit air inquiet.

—    Pas bête. D'ailleurs tu as intérêt à me soigner en rentrant.

—    Tu peux toujours rêver.

Nous repartons par le chemin où nous sommes arrivées, regardant une dernière fois en arrière pour admirer ce décor somptueux.

IdioteWhere stories live. Discover now