I'm addicted to you (En Pause)

Chapitre 4

Bon le moins que l'on puisse dire c'est que ça commençait mal... Je n'avais pas la moindre idée de comment je pouvais me comporter avec Lauren. Après mon attitude de ce matin, j'avais peur de faire une nouvelle gaffe et je voulais éviter ça à tout prix. Nous allions devoir travailler ensemble et si nous voulions des résultats, il allait falloir que nous soyons soudées un minimum. Malgré mon attitude parfois désinvolte, j'adorais mon métier et je veillais à être toujours très professionnelle. J'allais récupérer le carton contenant mes affaires et regardait le bureau vide de Trick. Mon ancien partenaire était parti à la retraite quelques semaines auparavant après 20 ans de bons et loyaux services au sein de la SVU. C'était un inspecteur à l'ancienne, qui ne lâchait jamais une affaire, scrutait les moindres détails et qui n'hésitait pas à bousculer les suspects. Même s'il était toujours à la limite de franchir les limites, au point que j'avais parfois été obligée de le canaliser, c'était un homme droit et honnête. Il était devenu une sorte de légende au sein de la division et sa réputation avait même dépassé les limites de la SVU si bien que j'avais été ravie quand j'avais appris qu'il allait être mon équipier à mon arrivée. Mais cette belle époque était belle et bien terminée. J'allais devoir me faire une raison et travailler avec Lauren Smith, pour le meilleur et surtout, visiblement, pour le pire... Je posais ma boite sur le bureau de Richard, l'ancien partenaire de Lauren, et commençait à disposer les quelques objets précieux à mes yeux qu'il contenait : une photo de mes parents, une autre des mes deux frères et une dernière de mes neveux et nièces. J'étais très proche d'eux. Je suis issue d'une famille italienne arrivée aux Etats-Unis il y deux générations maintenant. Mon père, Gianni était pompier. Il était devenu légendaire au sein de sa caserne pour avoir sauvé deux enfants d'une mort certaine dans un incendie qui ravageait un immeuble d'habitations et dans lequel il était entré malgré le refus de son chef qui estimait la situation désespérée. L'immeuble s'était écroulé au moment où il réussissait à sortir les deux enfant et, à quelque seconde près, il ne serait sans doute plus parmi nous. Sévèrement intoxiqué par la fumée, il avait ensuite passé plus de 3 semaines à l'hôpital avant de retourner au feu dès qu'il avait été rétabli. Il avait pris sa retraite il y a 2 ans et se consacrait maintenant à sa famille. Ma mère, Antonella, était femme au foyer. Elle nous avait élevé, mes deux frères et moi, en veillant à ce que nous restions toujours sur le droit chemin. Mes parents vivaient à Brooklyn depuis toujours et avaient vu le quartier se détériorer au fur et à mesure des années. Il était facile de tomber dans la délinquance et l'argent facile mais nous n'avions jamais succombé à ces tentations grâce à la présence attentive de notre mère qui nous a inculqué, tout au long de notre enfance et notre adolescence, les valeurs que nous défendons aujourd'hui. Mes frères et moi avions d'excellentes notes ce qui nous ouvrait des perspectives de carrière intéressantes puisque nous avons tous les trois obtenus des bourses pour les meilleurs universités. Mon frère ainé, Sam, a choisi le droit et est devenu avocat. Pour ma part, je suis entrée dans la police parce que je voulais de l'action. Quant à mon dernier frère, Antonio, il a décidé de devenir pompier et travaille aujourd'hui dans la même caserne que celle où mon père a fait toute sa carrière. Ils sont tous les deux mariés à des femmes extraordinaires et j'ai aujourd'hui la chance d'avoir deux neveux et deux nièces avec lesquels j'essaie de passer le plus de temps possible.

Lauren avait les yeux fixés sur ses dossiers mais je remarquais qu'elle suivait avec attention mes faits et gestes et qu'elle tentait de regarder discrètement les photos que je disposais avec soin sur mon nouveau bureau :

- Tu peux regarder si tu veux, dis-je avec un sourire, après tout nous sommes partenaires maintenant...

- Et pourquoi ça m'intéresserait ?

- Peut-être parce que tu jetes des coups d'oeil discrets sur ce que je fais depuis tout à l'heure...

Elle rougit légèrement :

- Je suis juste étonnée de constater qu'une fille comme toi puisse avoir un attachement pour quelqu'un...

Une fille comme moi ? Mais de quel droit se permettait-elle une telle remarque alors qu'elle ne me connaissait pas ? D'accord, je l'avais cherché mais n'exagérons pas, on ne touche pas à la famille ! J'allais repondre quand la voix de Philmore, notre chef, retentit au milieu de la pièce où se trouvaient les bureaux des inspecteurs de la division :

- Smith ! Scali ! Dans mon bureau !