Chapitre 44 : Karla

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Elle n'osait pas bouger, de toute évidence c'était ce qui l'avait fait fuir la dernière fois, mais lorsque Anaële posa la main sur sa joue, elle ne put s'empêcher de fermer les yeux de plaisir à son contact et inconsciemment, elle s'était même rapprochée davantage. Leurs corps s'épousaient maintenant parfaitement l'un l'autre et la tension entre les deux jeunes femmes monta encore d'un cran. Karla était à bout, elle la désirait comme elle n'avait jamais désiré personne. C'était probablement le résultat de la distance qu'avait instauré la festivalière entre elles et la frustration grandissante que cela avait engendré mais l'issue était la même : chaque parcelle de sa peau, de son être, la réclamait. Alors quand leurs lèvres se joignirent enfin, ce fut une délivrance. Leur baiser devint rapidement passionné et leur langues entamèrent une danse endiablée. Chacune s'accrochait à l'autre comme si sa vie en dépendait, Karla sentait les mains d'Anaële qui s'imprégnaient délicieusement dans sa peau, l'une sur le bas de sa hanche, l'autre un peu plus haut dans son dos. Enivrée par sa peau, son parfum, ses lèvres, la jeune milliardaire ne répondait plus d'elle-même. Elles ne s'éloignèrent qu'un moment plus tard à bout de souffle. Elles s'embrassèrent encore quelques fois puis elles ne parurent plus si décidées à partir.

Anaële jeta un rapide coup d'oeil à son téléphone et fronça les sourcils, Karla n'avait pas besoin de poser de question, elle savait que Maria avait également dû harceler la festivalière. Pour toute réponse à ce subit changement d'humeur, la milliardaire lui déroba son portable des mains, activa le mode avion avant d'ouvrir la portière de la Ferrari et de glisser les deux téléphones dans la boîte à gants. Anaële la regarda faire sans émettre aucune objection.

-Très bien alors pour la suite de cette soirée, je te propose un resto puis un verre dans un bar sympa et enfin, un petit tour en boîte, suggéra-t-elle, de nouveau souriante.

Karla se ravit de cette proposition même si une partie d'elle s'attendait à ce que la festivalière se sauve d'une minute à l'autre. Elle savourait sa présence, admirait la profondeur de son regard de glace, contemplait la perfection de ses traits et rêvait de son corps sublime.

Appuyée contre la portière de la voiture, la jeune milliardaire attrapa Anaële par la taille et la ramena contre elle. Elle déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de répondre dans un murmure :

-C'est parfait...

Le restaurant dans lequel la festivalière l'avait conduite n'avait absolument rien à voir avec le petit italien de la dernière fois. L'ambiance conviviale et familiale avait été remplacée par quelque chose de beaucoup plus distingué et élégant, plus caractéristique des endroits que Karla avait l'habitude de fréquenter. Elle pensa d'ailleurs un moment qu'Anaële avait dû le faire exprès. Néanmoins, cette idée lui passa rapidement, au milieu du repas, un grand brun, la quarantaine, s'approcha de leur table avec un sourire immense et des yeux rieurs. Il semblait vraiment ravi de voir Anaële et la brune apprit quelques instants plus tard, au cours des présentations, qu'il s'agissait du propriétaire du restaurant. De toute évidence, la festivalière était une habituée.

-Il fut un temps où tu représentais un beau pourcentage de mon chiffre d'affaire ! Blagua-t-il.

Il ne prêtait pas beaucoup d'attention à Karla, c'était à peine s'il l'avait regardée mais elle n'y voyait aucune condescendance, il était simplement focalisé sur Anaële. Il reprit toujours en riant :

-Puis tu as disparu et il a fallu que je trouve de nouveaux clients pour compenser ton absence ! Peut-être que tu as oublié mais tu mangeais ici au moins une fois tous les deux jours. C'est bien que tu reviennes dans le coin.

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