Après avoir était mise à la porte par sa tante, Léna a été pris en charge par la famille de Seynabou.
Ces derniers ont quitté le village pour fuir la pauvreté. Ils se sont installés dans une bidonville à Dakar.
En compagnie de Seynabou, Léna parcours les carrefours pour faire la manche.
La bidonville où elle s'est installée avec les parents de Seynabou est d'une insalubrité incroyable.
Il y'a pas d'eau courante, ni d'électricité.
Quand il pleut tous leurs affaires sont mouillés et ils sont obligés d'être éveiller jusqu'au petit matin.
Des flaques d'eau entourent les baraques. Il s'agit de l'eau verte nauséabonde qui stagne là depuis l'hivernage passé.
Une petite palissade leur sert de toilette qu'ils partagent avec les habitants des autres baraques.
Chaque matin au réveil il faut faire la queue pour faire ses besognes et se laver.
Les soirs, ils sont obligés d'allumer une bougie pour partager les restes de repas qu'ils ont pu récupéré en ville.
Ils vivent dans une seule pièce et la maman de Seynabou met un rideau pour permettre à Léna et à Seynabou de dormir dans un coin tandis qu'elle et son mari mettent une natte dans l'autre coin pour dormir.
D'ailleurs, dans ce lieu il est très difficile de fermer les yeux car chaque soir des ivrognes, et d'autres délinquants se mettent à se battre dans la cour jusqu'à l'aube.
L'insécurité règne dans ce quartier.
Dès leur arrivée, les habitants ont averti la famille de Seynabou de l'insécurité.
Ainsi après le coucher du soleil, personne ne sort de la petite chambre.
Dans ce bidonville, les gens vivent dans un ensemble de baraques de fortune où sont installés de nombreuses familles, les unes plus pauvres que les autres.
Léna ne se plains pas car même si ce lieu est horrible elle se dit qu'elle a au moins un toit où vivre et une famille.
En effet la famille de Seynabou est bienveillante avec elle et malgré leur pauvreté elle prend soin de Léna qui pour la première fois se sent protégée et aimée.
Les voisins sont très sympathiques même s'ils sont très curieux car ils n'arrêtent pas de poser des questions sur Léna.
Ils sont tous intrigués par ses yeux.
Léna fuyait les regards des gens, elle ne parle qu'avec Seynabou. Elle est toujours timide et apeurée par les inconnus.
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Léna
Ce matin en me rendant au centre-ville puis vers le quartier bourgeois qu'on appelle les Almadies , j'ai comme l'impression que deux mondes cohabitent à Dakar.
Le contraste entre le centre-ville et les Almadies et notre bidonville est tellement énorme et visible.
Ces quartiers huppés est habités par des gens riches et ces derniers ne semblent pas avoir de soucis dans leur vie.
J'ai remarqué que les maisons dans ces quartiers sont très différentes de ma bidonville. Elles sont immenses et très jolie à l'extérieur.
Tout ça m'émerveille. Très nouveau pour moi. Je ne me lasse pas de regarder tout ce que je vois autour de moi.
Un jour, Seynabou a failli oublié car j'étais entrain de contempler les fleurs dans jardins publics.
Par contre, je suis très apeurée par tout ces gens qui courent et gesticulent bruyamment au centre ville.
Seynabou est toujours obligé de me tenir la main pour qu'on se perd pas de vue.
Parfois, elle est obligée de me tirer par la main pour traverser les rues à chaque fois car j'ai trop peur de traverser.
Je pense que les voitures qui roulent vive allure vont m'heurter.
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Avec leurs cartons, Seynabou et Léna s'installent à un feu rouge pour faire la manche quotidiennement.
Il y a des jours où, les jeunes filles reçoivent des choses agréables comme des habits en bon état, des miches de pain, des fruits, du cola....
Elles reçoivent parfois des pièces de monnaie et occasionnellement des billets de banque.
Il y a un vieux monsieur qui s'arrête chaque jour à l'angle de la rue où elles sont installées pour leur donner des billets qui varient à chaque fois.
Ainsi dès qu'elles s'aperçoivent sa voiture, Léna et Seynabou se mettent à courir pour récupérer ce que Seynabou finis par appeler leur dépense quotidienne.
Les autres mendiantes qui étaient dans la même rue qu'elles avaient commencé à les jalouser. Elles les accusent d'empiéter leur territoire.
Elles forcent Léna et Seynabou à s'installer à l'autre côté de la rue.
Seynabou avait repérée un coin tranquille et depuis avec Léna, elles se sont installées là-bas et à leur plus grand bonheur, le vieux richard venait les retrouver pour leur filer chaque fois un billet de mille francs.
Il venait chaque jour et les jeunes filles étaient toujours contentes de le voir jusqu'au jour où le vieux commence à devenir très entreprenant.
Il est allé même jusqu'à demander aux jeunes filles de monter dans sa voiture.
Il leur a fait une proposition très indécente.
Depuis ce jour, Seynabou et Léna ont décidé de changer de lieu.
Elles se sont parties s'installer loin pour continuer à faire la manche tranquillement.
Dans leur nouveau coin, Seynabou et Léna continuent de recevoir diverses choses et c'est au moment de renter, qu'elles font le tri afin de voir ce qu'elles vont ramener à la maison.
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Léna.
Depuis que je suis en ville, j'ai vu les gens faire toutes sortes d'offrandes et certaines sont très bizarres.
Un jour, une dame a offert à Seynabou et à elle des aiguilles et un monsieur nous a donné un tissu percale tout blanc.
On a même reçu juste une chaussure gauche en guise d'aumône. Seynabou après avoir bien rouspété a jeté la chaussure.
Je suis très étonnée par tous ces gens et leurs offrandes.
Seynabou m'a fait savoir que les gens sont très accrochées à ces choses car ils sont prêts à donner n'importe quoi pour voir leurs soucis se dissiper.
Je suis choquée de voir comment ces gens bien habillé et parfois avec leur grosses voitures peuvent avoir des problèmes dans leur vie?
Seynabou doit sûrement se tromper, ces gens doivent être heureux car ils ne sont pas dans les mêmes conditions que Seynabou et moi dans son bidonville.
Ils sont bien habillés et sûrement bien nourris et bien logés. Quel problème peuvent ils avoir ?
Devant mon air incrédule, Seynabou me dit:
-détrompes toi Léna, parfois ces gens qui habitent dans les belles maisons avec tout ce qu'il faut sont parfois les plus malheureux. Ils ont plus de problèmes que nous qui sommes dans la misère parfois....
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Le soir, les pieds poussiéreux Léna et Seynabou, se dirigent vers leur bidonville.
Aujourd'hui, elles sont revenus presque bredouille. Elles n'ont pu ramener à la maison qu'un billet de cinq cent francs que leur a donné un jeune homme après avoir murmuré des choses incompréhensibles sur le billet de banque.
Léna s'interroge sur l'opportunité de ce geste. Seynabou lui souffle à l'oreille que c'est sûrement une recommandation et que à coup sûr ce jeune homme a fait cette aumône avec l'espoir que ses souhaits se réalisent c'est à dire trouver du boulot.
En effet vu comment le jeune homme est habillé, il part pour un entretien.
Compte tenu de la maigre somme que Seynabou et Léna ont eu aujourd'hui, elles décident de renter à pieds.
Mains dans la main, elles prennent le chemin qui mènent vers leurs baraques.
Sur le chemin de retour,Seynabou se met à raconter à Léna ses rêves.
Elle lui dit qu'elle rêve un jour vivre dans une grande maison comme celle qui se trouve dans la rue où elles s'installent chaque matin pour faire la manche.
Malgré sa condition sociale, Seynabou se voit dans un avenir proche être riche et rouler dans les grosses voitures qu'elle voit en ville.
Elle se dit qu'elle va se donner les moyens et qu'elle va prier fort pour avoir une vie sociale épanouie.
Léna pour sa part s'interdit de rêver. Elle se dit que la vie ne lui a réservé jusqu'ici que la galère, la tristesse, donc elle n'espère pas grand chose de l'avenir.
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✨Le Cheikh & Soraya ✨ (Destins ⚡️Croisés)
Roman d'amourChez les africains, un enfant né hors mariage est systématiquement rejeté, il n'a droit à aucun droit et si par malheur c'est une fille se sera une tâche indélébile durant toute sa vie.... Elle est condamnée à payer pour une faute qu'elle n'a pas co...
