Chapitre quatorze.

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J'ai allumé la lumière en me redressant d'un coup dans le lit : " T'es qui ?"

- Quentin Muret.
- Sans blague.
- Je ne plaisante pas !
- Il est tard ici, j'ai sommeil. Supprime mon numéro, ne m'appelle plus.
- Non, Sarah attends !

Je me figeais, stupéfaite : " Commen--"

- Sarah, ça fait 13 ans qu'on te cherche, Juliette et moi. Je t'ai reconnue à ta voix, quand tu chantes, c'est celle de maman.

- Quoi ? Comment ça ?!

- Sarah j<<

Froidement, je répliquais : "Je m'appelle Danila."

J'ai raccrochée et suis sortie du lit. J'enfilais un pull, des chaussettes et un pantalon puis je suis descendue avec mon paquet de cigarettes.

Je fis coulisser la baie vitrée en passant, j'ai enfilé mes chaussures et j'ai allumé une cigarette dans le froid. J'ai marché un peu dans le jardin, en fumant plusieurs clopes. Les unes après les autres. Pas bien.

Ce coup de fil m'avait vraiment inquiétée, et je n'avais pas vraiment besoin d'être inquiète pour le moment.

J'allais allumer une énième cigarette quand une voix grave m'a surprise : "C'est pas très bon de fumer."

Je me tournais en souriant un peu : "Désolée Manny. J'arrivais pas à dormir."

- Moi non plus." Soupira le père de Grincheux.

Il tendit le doigt vers mon paquet : "Je peux ?"

Je hochais la tête en plaisantant : "C'est pas très bon de fumer."

Il rit avec moi, je lui tendis le paquet avec mon briquet : "Bien sûr."

Il alluma la cigarette et me rendit mes affaires : "Merci."

Il a tiré une taffe et a rompu le silence : "J'ai beau être le père de Shawn, je ne sais pas vraiment ce qu'il se passe dans sa tête."

J'aspirais une bouffée de tabac : "C'est à dire ?"

Il me lança un regard rieur : "Je n'ai toujours pas compris pourquoi mon fils ne t'appréciait pas. "

Je haussais les épaules : "Je ne l'apprécie pas non, plus à vrai dire."

Puis je me suis rattrapée : " Désolée."

Manny fit la moue : "C'est vrai que Shawn peut parfois être un tantinet désagréable, parfois."

J'ai acquiescé lentement : "Je suis peut-être pas non plus un modèle de gentillesse et de modestie... Mais c'est vrai que je ne sais pas vraiment pourquoi on se chamaille comme ça."

Il me regardait attentivement, j'ai poursuivi : "Le feeling ne passe pas depuis le début, c'est tout."

Il se lécha les lèvres et tapota sur la cigarette pour en faire tomber la cendre : "En tout cas, les filles et moi nous t'aimons bien."

Je souris : "Je vous aime bien tous aussi."

Il haussa un sourcil : "Même mon fils ?"

Je ricanais : "Sauf lui."

Il rit, c'était agréable de parler avec lui. Manny était un homme humble, sain, simple, adorable et savait être à l'écoute. Il ne m'a pas envoyée paître quand il m'a surprise à fumer dans son jardin, ni quand je lui ai dit que je ne portais pas son fils dans mon cœur.
Il a au contraire fumé une cigarette avec moi et ri de mes différents avec son fils.

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