Chapitre 26 : Surprise !

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Le lendemain matin, ravie de quitter ma prison aseptisée, je ne me méfie pas quand Jay débarque devant l'hôpital pour jouer les chauffeurs. J'aurais pourtant dû me douter que Maya ne me laisserait pas faire ce que je veux aujourd'hui.

Quelques heures plus tard, me voilà face au bâtiment abritant l'appartement des Jenkins. J'ai à peine le temps de faire un pas à l'intérieur du logement qu'une petite tête ronde accoure d'un air enjoué pour m'enlacer. 

— Joyeux anniversaire Sherlock ! s'écrit Matthew. C'est trop cool que tu viennes passer la journée avec nous !

Apparemment, l'enfant n'a pas été mis dans la confidence sur mon hospitalisation. Ses grands frères, eux, pensent que nous avons été enlevées au hasard par des hommes malintentionnés. J'espère en tout cas que Maya n'en a pas dit plus aux garçons sur cet incident.

Impossible, cependant, de trouver un moment pour lui poser la question. Toute la matinée, les Jenkins se donnent le relai pour qu'il y ait toujours au moins un frère présent avec nous.

Heureusement, après plusieurs jeux de société et un déjeuner plus copieux que nécessaire, Maya se lève soudain pour déclarer :

— Viens Sherlock, c'est l'heure de te faire chouchouter.

Même si être pouponnée par ma sœur n'est pas vraiment ce que j'aurais espéré faire de mon après-midi, la perspective de pouvoir me retrouver enfin seule avec elle me rassure.

— Allez, il est temps de s'occuper de ce chaos ! s'exclame Maya en me poussant vers la salle de bain reliée à la chambre.

Je dois bien avouer qu'une bonne douche après toute cette histoire est la bienvenue. C'est même l'environnement idéal pour mettre mes pensées au clair. Il me tarde de trouver les identités des criminels que nous avons rencontrés. Il faut également que je contacte ce lieutenant dès aujourd'hui.

— Tu crois que je ne sais pas à quoi tu penses ? me questionne Maya quelques minutes plus tard tout en me peignant les cheveux.

Je lève un œil curieux vers elle et elle cesse soudain son brossage.

— Comment fais-tu pour penser à tout ça de manière si détachée ? demande-t-elle. Je veux dire... on aurait pu mourir cette nuit...

Je finis par me retourner complètement vers elle et lui propose justement d'en parler. Je ne suis pas une experte en psychologie mais c'est effectivement le meilleur moyen de m'assurer que cette expérience n'a pas créé de troubles graves dans son cerveau.

À ma proposition, Maya baisse la tête et ses doigts se resserrent sur la brosse dans ses mains. Elle reste silencieuse un long moment et quand elle dévoile enfin son visage, ses yeux sont embués de larmes.

— J'ai vraiment cru que c'était la fin, tu sais. Le pire c'est que j'avais fini par l'accepter, par me dire que mon heure était venue, que c'est nos parents qui m'appelaient depuis là-haut. Mais non, j'étais encore là et il fallait que je cours pour survivre. Je suis partie sans réfléchir et je m'en veux pour ça. Je t'ai laissée derrière sans aucun regret, sans même penser à ce qu'il allait se passer après ma fuite. Et quand les pompiers sont revenus les mains vides, j'ai cru... j'ai vraiment cru... qu'à cause de moi... toi aussi...

Au fur et à mesure que ses sanglots s'intensifient, ses mots deviennent de plus en plus confus et incompréhensibles. Mais je n'ai pas besoin d'en entendre plus.

Ma main se referme sur la sienne.

— Tu as agi exactement comme il le fallait. Ne penses pas que ta fuite était égoïste. Ton instinct de survie a pris le dessus et tu as réagi vite et de manière efficace. Et grâce à ça, nos chances de survie ont considérablement augmentées.

MYSTERY - L'As de Pique [T1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant