Chapitre 31 - James

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En me levant ce matin, je me suis dit qu'il serait temps que je me remette un peu au sport. Il fait nettement meilleur dehors depuis que le printemps s'installe. Je décide de sortir courir un peu mais comme ça fait longtemps que je n'ai pas vraiment fait de sport, je fatigue vite. Les cours du lycée ne sont rien comparé à ce que je faisais il y a quelques années. Mais j'ai tout arrêté, du jour au lendemain. Je ne me voyais pas continuer, et puis je ne le pouvais tout simplement pas.

Au bout d'à peine vingt minutes je suis essoufflé et je peine à reprendre ma respiration. Je fais demi-tour et rentre chez moi. Sophia n'est pas là et je suis ravi d'avoir la maison pour moi tout seul.

Je vais continuer de me défouler chez moi, au sous-sol une pièce spéciale avait été construite. C'est encore dur pour moi de m'y rendre, mais en pensant à Anna, en pensant à tout ce qu'elle m'apporte de beau dans ma vie, je prends mon courage à deux mains et descends ces escaliers.

Rien n'a changé depuis, juste de la poussière en plus. J'allume les lumières et commence à faire le ménage. Je ne peux pas utiliser les instruments de sport s'ils ne sont pas propres. Le punching-ball me renverrait plus de poussières qu'autre chose.

J'entends mon iPhone vibrer sur la table où je l'ai posé et me dirige instinctivement dessus, pensant qu'Anna m'appelle.

Il s'agit d'un numéro inconnu, je réfléchis une demi-seconde avant de finalement décrocher.

- Allô ?

Je reconnais de suite cette voix. Charly.

- Charly ? Je réponds prudemment.

- Salut mon grand, je te dérange ?

- Non, non.

Je ne sais pas ce qu'il peut me vouloir, mais mon intuition me dit que ça a un rapport avec l'arrestation de Lola.

- Il fallait que je t'appelle, je suis désolé James, je ne pouvais pas garder ça pour moi...

- Je... ne sachant pas quoi ajouter, j'attends qu'il continue, mais il n'en fait rien. Je peux faire quelque chose pour vous ?

- Tu as sans doute dû le voir dans les journaux ou à la télé...

- Oui, j'ai appris, je suis désolé Charly.

L'air se fait lourd d'un coup et je ne sais vraiment pas quoi dire.

- Ce n'est pas de ta faute. J'ai essayé, j'ai vraiment essayé de l'aider. Mais elle n'a pas été aux rendez-vous que je lui avais pris. Elle n'a rien voulu savoir. Un soir, elle a pété les plombs. James, elle a attrapé un couteau et a menacé ma femme parce qu'elle ne voulait pas lui acheter de nouvelles chaussures. C'est parti loin, très loin. Le coup est parti...

Je suis abasourdi, ce n'est pas réellement ce qui est raconté dans la presse. Ils ne parlent à aucun moment de coup de couteau. Il me laisse le temps d'assimiler ce qu'il vient de dire, et reprend tout de suite après :

- Ma femme a eu trois coups de couteaux dans le bras. Rien de grave, je te rassure. Elle va bien.

- Mais... comment ça a pu arriver ?

- Je n'étais pas présent, je n'ai rien vu... Mais lorsque je suis rentré, le soir, la police était chez nous et ils arrêtaient Lola. Ma Lola... ma pauvre petite fille.

- Je ne comprends pas, pourquoi est-ce qu'elle ferait ça ?

- La question c'est pourquoi elle fait ça. Malheureusement, elle a voulu se débattre avec les flics, ça ne s'est pas vraiment bien passé mais aucune charge n'a été retenue contre elle. C'est grave tout ça...

On n'oublie pas [Publié en auto-édition]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant