- Impossible, murmure-t-il replaçant une mèche derrière mon oreille, ça reviendrait à détester une partie de moi-même. Je suis dingue de toi Angel, je n'arrive même pas à imaginer une vie sans toi.

C'est ce que je ressens aussi, mais contrairement à lui je n'arrive pas à mettre des mots dessus. Pourquoi est-ce si dur pour moi de lui dire ce que je ressens ? Pourtant c'est là, juste au bord de mes lèvres. Est-ce que c'est difficile pour tout le monde, ou est-ce que c'est moi qui ai un problème ?

Damon m'embrasse à nouveau, plus tendrement cette fois. Il ne semble pas attendre une réponse de ma part, ou il sait peut-être déjà ce que j'éprouve pour lui.


Je ne sors de la chambre que le lendemain matin, je retrouve Chris et Dylan dans le salon. Chris me regarde timidement, nous n'avons pas parlés depuis ce qui s'est passé et l'atmosphère est devenue plutôt étrange entre nous.

Je m'approche de Dylan, qui est en train de ranger des documents éparpillés sur la table. Il me voit et me sourit gentiment.

- Comment tu vas ? me demande-t-il.

- Ça peut aller.

- Et mon frère ?

- Bien, il est allé prendre sa douche. On part ?

- Oui, je crois qu'on a un peu trop d'émotion ces derniers jours. On rentre au manoir, histoire de faire une petite pause.

- On ne risque rien là-bas ?

- Les barrières autour de la maison ont été renforcées et étant donné que Nya a été blessée, je ne pense pas qu'elle reviendra de sitôt.

- Est-ce que je peux faire quelque chose ?

- Oui, il faudrait aller voir Stephen pour le prévenir. Tu peux...

Je me raidis en entendant son nom, Dylan s'arrête immédiatement et me regarde en se pinçant les lèvres.

- Excuse-moi, j'ai zappé.

- Je peux m'en occuper si tu veux, intervient Chris.

- Non, dis-je sans lui adresser un regard, c'est bon je vais le faire.

Chris n'insiste pas, il doit clairement voir que je ne suis pas encore prête à discuter avec lui. Je sors de la pièce sans rien ajouter et cherche Stephen dans toute la maison. Je finis par l'apercevoir à travers une porte vitrée, je prends une grande inspiration et entre sans m'annoncer.

La pièce est une grande serre où poussent une multitude de plantes en tous genres. Je suis éblouie par toutes les couleurs et le parfum que dégagent les fleurs. Stephen se tient debout, en face d'un établi. Il contemple un pot rempli d'Asphodèle, et les arrose délicatement.

- Tu as des regrets ? demandé-je en croisant les bras sous ma poitrine.

Stephen se tourne rapidement et me regarde avec surprise. Il ne devait pas s'attendre à me voir. Il baisse ensuite les yeux sur la plante près de lui, retirant les fleurs fanées.

- Oui, dit-il, j'en ai beaucoup même. Mais comment tu connais la signification des fleurs ?

- Mon père me les a apprises quand j'étais petite, je pense qu'il voulait nous faire un point commun.

Mon ton est plus cassant que ce que je voudrais, mais je n'arrive pas à faire autrement. À présent, quand je regarde cet homme, je ne vois plus que celui qui m'a menti et qui s'est servi de moi. Stephen range le pot à son emplacement et me regarde avec une certaine tristesse dans les yeux.

- Dylan m'envoie te dire que nous partons, dis-je rapidement, nous avons besoin de faire une pause. Pour ''digérer'' ce qui vient de se passer.

- Je comprends, mais il faudra bien qu'on en parle.

- Non, en tout cas pas pour l'instant. Je veux seulement qu'on soit tous en sécurité, et que Damon se remette de sa blessure. Je n'ai pas besoin de tes excuses, ni de t'entendre dire que je ressemble beaucoup à ma mère. Ça peut attendre.

Je me retourne, sans lui laisser le temps de me répondre. De toute façon que peut-il répondre à ça ? Je pose la main sur la poignée de la porte, mais Stephen m'interpelle.

- Angel, si...si tu as besoin d'argent, sache qu'il y a un compte à ton nom et à celui de Chris à la banque. Ta mère voulait qu'on y mette de l'argent tous les mois pour que vous ayez une sécurité financière, et je n'ai pas arrêté après sa mort. Je ne sais pas combien il y a exactement dessus, mais je pense que ça pourrait vous aider. Je suis désolé, pour tout.

Mes doigts se crispent sur la porte. L'entendre me présenter ses excuses devrait me soulager, mais c'est tout le contraire.

- Et moi je m'excuse pour ta porte, dis-je.

- Ma porte ?

J'ouvre d'un coup sec la baie vitrée, lui permettant de voir les traces de brûlures. Juste là où étaient posés mes doigts, alors que le Feu Céleste me chauffe encore la main.

Je ne rajoute plus rien et pars. Le laissant seul, lui et ses regrets.

L'Ordre des Etoilesحيث تعيش القصص. اكتشف الآن