57. Wait

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Le problème, c'est que je ne connais pas l'adresse de l'appartement de Rana et d'Hélios. Quand je m'en rends compte, j'arrête de courir. Si ça se trouve je suis en train de m'éloigner de mon but. Je suis complètement essoufflé, j'ai la tête qui tourne. Mais peu importe, je me force à attraper mon téléphone et je commence à envoyer des SMS. Je demande à tous les employés dont j'ai le numéro si quelqu'un connaîtrait cette adresse. Évidemment, je me heurte à 100% de négation. On me demande pourquoi. On me dit de demander directement à Hélios si c'est très important. Je ne réponds pas. Pas le temps. Qui pourrait connaître leur adresse ? Qui était assez proche d'eux ? Je ne veux pas déranger Emma, ni l'inquiéter. Je sais de toute façon qu'elle ne pourra pas m'aider.

Mais soudain, j'ai une illumination ! Octave ! Encore et toujours lui. Mais je n'ai aucun moyen de le contacter. Alors, je demande à ma chance d'être avec moi et je cours jusqu'au NVSF. Je l'ai déjà croisé deux fois là-bas, j'espère qu'il y sera une nouvelle fois. S'il n'y est pas, il faudra que je trouve le moyen d'avoir son numéro de téléphone ou de le trouver sur les réseaux sociaux. Et si je n'arrive pas à obtenir son aide... Je ne préfère pas y penser.

J'arrive devant le bar. Je sonde du regard la terrasse qui est déjà bien remplie. Mais au premier coup d'oeil, pas d'Octave à l'horizon. En même temps, quelle probabilité y avait-il pour que je le croise ici ? Mais peut-être est-il déjà à l'intérieur. Je fais le tour de la salle rapidement, paniqué... Rien ni personne.

« Excuse-moi... je demande au serveur.

- Eh ! Asher ! Tu veux prendre quoi ?

- Non, je ne suis pas là pour boire. J'avais une question. Est-ce que tu connais un Octave ?

- Oui bien sûr ! Il vient souvent ici ! »

Et pourtant je ne l'avais jamais croisé avant...

« Est-ce qu'il est venu aujourd'hui ?

- Non désolé.

- Si tu le vois, dis lui que je le cherche s'il te plaît.

- Pas de soucis. »

Je le remercie et je ressors, dépité. A ce moment là, j'imagine que tout est perdu. Alors je me mets à penser, presque à prier, pour qu'Hélios ne prenne pas mal cette rupture. Une petite voix stupide me murmure que, peut-être, cette volonté de la part de sa petite amie le fera réagir. Le fameux déclic. Bien sûr je sais que c'est stupide. S'il l'humiliait, la frappait et la violentait, cette rupture ne peut pas bien se passer.

Mais j'aperçois Octave au loin. J'ai soudain un regain d'espoir. J'ai bien fait de venir ici et d'y croire. Jamais deux sans trois comme on dit. Il est avec des amis mais je n'en ai clairement rien à faire. Je fonce vers lui, bien que pour une fois je ne ressente aucune colère à son égard.

« Octave ! » je m'écrie.

Je le vois ouvrir de grands yeux, effrayé, puis immédiatement reprendre contenance.

« Qu'est-ce que tu veux ?

- J'ai besoin de ton aide. »

Je fais abstraction de ses potes. Je n'ai le temps de les prendre en compte.

« Et pourquoi je t'aiderais ?! demande-t-il tout à fait légitimement. Tu m'as foutu une sacré droite la dernière fois, et sans parler de tes mots.

- Attends... C'est ce connard qui t'a frappé ? » s'élève une voix dans son dos.

Mais il ne répond pas. Il a, comme moi, mis totalement de côté ses potes. Ses yeux fixés dans les miens c'est entre lui et moi. Et surtout, il sait qu'il a l'avantage pour la première fois.

Des Cendres sous les CieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant