Maison

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Je me fais réveillé avec des légères caresses sur ma joue. J'ouvre les yeux et je vois le visage de Thomas penché en avant.

Thomas : On est arrivé...

Il me sourit puis je me redresse. J'ai dormi sur ses genoux et je vois dans la nuit noire Hugo qui se grille une cigarette. Je frotte mes yeux avant d'ouvrir la portière et sortir de la voiture. On est à quelques rues de la maison, pour pas effrayer Valentin.

Hugo : Bien dormi ?
Damien : Désolé pour toute à l'heure...
Hugo : C'est passé t'inquiète, heureux de t'avoir retrouvé.

Il sourit et commence à avancer quand Thomas atteint notre niveau, jetant sa clope et préparant son arme.

Thomas : Eh !

J'ai à peine le temps de me retourner que j'attrape au vol une M16.

Thomas : Go.

Il me dépasse et lui aussi se met en garde, arme sur l'épaule. Je garde l'arme le long de mon corps, doigt sur la gâchette et le suis, discrètement. Je suis choqué de l'attitude sérieuse de Hugo, qui se sent parfaitement bien avec une arme dans les mains et j'ai l'impression qu'il la connaît par cœur. Puis je me souviens qu'il a fait ça pendant un an alors ça me semble logique. Ils tournent à droite, se collent aux murs, marchent courbés, ne parlent pas. Tout est très militaire. Je les suis. Soudain je vois l'immeuble en question, une longue voiture garée devant. La porte d'entrée est entre-ouverte. Hugo trottine, Thomas le suit. On entre dans la maison, doucement. Sur la chaise devant la fenêtre on voit Valentin, la tête entre ses mains. Je m'assois sur la chaise en face de la fenêtre, Valentin contre le mur de gauche.

Damien : Bordel Val'...

Je pose mon arme au sol et fonce sur lui. Il pleure, laissant ses sanglots remplir la pièce. Revenir ici me fou une boule au ventre.

Damien : Ça va aller, je te promet...

Je m'agenouille à côté de lui et l'entoure de mes bras. Il ne répond pas.

Valentin : C'est pas des promesses que je veux D-Damien...C'est lui que je veux.

Il me regarde, je peux apercevoir ses pupilles malgré le noir qui nous entoure. Ce qu'il me dit me brise le cœur en deux. Hugo s'approche et pose sa main sur le dos de Valentin.

Hugo : Tu nous as jamais rien dit à propos de vous...
Valentin : Car j'arrive pas à mettre des mots dessus. C'était bien trop puissant pour arriver à expliquer ne serait-ce qu'un fragment de ce qu'il représente...représentait pour moi.

Il a dit ça dans un souffle. Thomas s'accroupi à côté de moi.

Valentin : Je veux juste rentrer à la maison. Avant, on passer nos temps dans un bar, dans une soirée, en ville ou à l'étranger. On pouvait passer des heures à regarder la télé ou passer des heures devant un jeu. Ce qui faisait la beauté de notre amitié c'était la simplicité qui nous entourait. Alors ouais, je me suis plus rapproché de Maxime. Car avec lui je me sentais mieux qu'avec personne d'autre. Avec lui je rigolais pendant des heures, je le regardais pendant des heures.

Il parle, une pointe de nostalgie dans la voix, ça me fait pleurer ces souvenirs qu'il m'envoie à la gueule.

Valentin : On s'efforce à vivre alors qu'on pourrait juste le rejoindre. C'est trop tard de toute façon.
Thomas : C'est jamais trop tard. On abandonnera pas. Valentin, tu seras à jamais incomplet...Mais nous on restera avec toi. On est venu te chercher pour t'emmener te battre avec nous. On va rentrer chez nous.

Je souris discrètement en le regardant et il se redresse, regardant loin dans la maison.

Thomas : Partout où on ira on mourra. Sauf que ça a assez duré. On va reprendre une vie correcte.
Hugo : Et Hella est de la partie apparemment...

On se retourne et on voit, dans l'encadrement de la porte la fille aux cheveux blonds. Elle a un petit sourire et une mitraillette dans les mains.

Hella : Je serais pas la seule conne de votre bande à mourir. On part quand ?

Elle s'assoit sur la chaise en face de Valentin de l'autre côté de la table. Valentin ricane et se lève. Je me lève alors aussi, ramassant à mon tour mon arme.

Valentin : On part maintenant.

Je souris aussi et sors de la maison après lui.

Hugo : Et c'est reparti pour un tour.

Je lance un regard à Hugo et le suis jusqu'à notre voiture pendant que Valentin et Hella montent dans la longue voiture. Ils démarrent, klaxonnent, baissent la vitre. On voit la main de Valentin sortir, nous faire un doigt.

Valentin : Essayez de nous rattraper les filles.

Et il accélère. On rigole et nous rentrons dans la voiture. Je m'assois à la même place, Thomas aussi. Hugo démarre.

Hugo : Attachez vos ceintures guys.

Je rigole en attrapant la main de Thomas. Ouais, c'est reparti pour un tour.

@Consciencesse.

_Hey
•c'est bien l'amour aussi

Stone {Terminé}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant