Aïda et le courant d'Erh

Erh 18

La capitaine retira le tricorne pirate de sa tête et attacha ses dreads entre elles.

Elle s'assit à son bureau et indiqua à la corsaire de s'asseoir.

Daïa pris place dans un fauteuil confortable couvert d'un cuir noir usagé mais propre.

-Laisse nous Vazili. Indiqua sèchement la pirate. 

-Tu es sûr que... Vazili n'argumenta pas d'avantage voyant le regard glacial de sa supérieur lui faire face.

Celui-ci quitta les lieux, laissant les deux jeunes femmes seules dans la pièce.  

-Ça fait des mois que le royaume m'envoie des  espions pour infiltrer mes troupes. Car il est vrai, je recrute régulièrement, mais leurs espions sont si crédules et pathétiques...commença la capitaine. 

-Les 3/4 ne m'ont pas suivi depuis le paradis pirate. Le quart qui m'a suivi a refusé de monter sur mon embarquation de luxe et les 3 qui ont accepté ce sont chier dessus avant même de comprendre sur quel navire ils étaient, la peur des pirates est un grand handicape pour un espion qui doit faire tomber la plus grande pirate du royaume non? S'étonna la capitaine.

Daïa fixa la capitaine du regard mais ne répondit rien de sa remarque.

La capitaine poursuivit, le sourire aux lèvres. 

-" Daïa Dunk" ou plutôt Aïda Ranid n'est ce pas ? un simple anagramme  pour une lieutenant Cors'Erh ? 
-Je m'attendais à mieux j'avoue.
- Peut être as-tu été pris de court ? 
-Qu'importe. Depuis le début. Depuis le premier jour je savais qui tu étais et puis entre nous, tu es la seule femme du continent aérien à avoir des cheveux rouges, et je ne suis pas une capitaine ignorante comme tu semblais le penser. Je connais mes ennemis et je connaissais la réputation de la lieutenant Corsaire qui voulais se servir de sa prime pour intégrer l'armée royale. Je connaissais ta réputation et ton surnom de " lieutenant rouge". Je savais le risque que je faisait courir à mes hommes en te faisant monter à bord du V'Storm et je l'ai pris.

-C'était ma seule occasion de faire passer l'ennemi de notre côté et de faire savoir la vérité. J'aurais pu te tuer à de nombreuses reprises et te laisser mourir bien des fois. Mais je ne l'ai pas fait. Réfléchis bien à ça.  Aïda.
Indiqua la pirate en laissant le calme planer suite à son monologue.

- Venez en au fait. Déclara la corsaire en se levant de sa chaise dans une posture presque militaire.

-Tu connaîtras la vérité en temps voulu, pour l'heure j'ai besoin de mon mousse. Indiqua la capitaine en mettant un tricorne sobre sur sa tête et en sortant de sa cabine.

Aïda réfléchis quelques instants puis sorti à la suite de la capitaine marchant dans ses pas.

Le V'Strom  venait d'amarrer dans un port clandestin sur une grande île perdu.

- Je vois que le navire brille. Bon travail! Quartier libre nous partagerons le butin ce soir. Déclara la capitaine d'une voix forte avant de marcher en direction de l'auberge du port.

La capitaine se présenta sous le nom de " Juliette Malagar", elle récupéra un sac et prit une chambre puis invita la corsaire à la suivre.

La capitaine referma la porte derrière elles, posa le sac sur le lit, ferma les rideaux, alluma la lumière, retira sa veste et commença à déboutonner sa chemise. 

Aïda s'étonna puis tourna le dos à sa supérieure.

-Que fait-ont ici?

Aida eu pour seule réponse, le bruit de ceinture et de pantalon qui tombe au sol.

-Détend toi. Affirma la capitaine en venant poser ses mains sur les épaules de la corsaire et masser celle-ci tout en collant sa poitrine au dos d'Aïda.

Cette dernière se crispa net et retira les mains de la pirate de sur elle, s'éloignant de plus belle de celle-ci, se trouvant désormais à l'autre bout de la pièce toujours dos à elle.

La capitaine exclama un rire avant d'ouvrir le sac.

-Change toi. Déclara la capitaine en balançant une des robes sur le dos d'Aïda.

Aïda récupéra la robe et l'observa, la vulgarité de cette robe était frappante.

-Hors de question.  Assura la corsaire en  lachant la robe au sol.

La capitaine ne répondit rien, elle soupira et balança une nouvelle tenue à la corsaire.

Aïda la saisit et se retourna avec horreur face à la pirate.

-C'est une blague ! ? Jamais je ne porterai une telle chose ! Déclara sèchement la lieutenant Cors'Erh.

Tous en finissant de remonter la fermeture de ses bottes, la capitaine leva les yeux aux ciels et soupira une fois de plus.

-Soit. Alors si tu ne veux pas obéir à ta capitaine, il va falloir que je règle ça moi même.  Déclara la capitaine en ce saisissant de son poignard.