28. Grandeur et décadence de Théa

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Bonjour tout le monde ! 

J'espère que vous allez bien. 

Ne me demandez pas comment ni pourquoi, mais j'ai écrit un chapitre de Nox. Je pense que j'ai un peu moins de soucis en ce moment. 

Bref, bonne lecture ! 

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Aitsuki jeta machinalement un torchon sur son épaule, saisit un verre derrière le comptoir, le rinça, attrapa son torchon, essuya le verre, remit le torchon sur l'épaule, rinça le verre, attrapa le torchon, essuya le verre, remit le torchon sur l'épaule, rinça le verre...

— Tu vas bien ? demanda Hayate en l'observant répéter ce manège pour la cinquième fois.

Non, elle n'allait pas bien. Physiquement tout était en ordre, mais mentalement, de nombreuses pensées s'entrechoquaient dans son esprit.

— Cela m'aide à réfléchir. Que je résume : Mon seigneur et maître de Théa est mort. Eos, en ta personne, l'a trouvé à...

— Urane.

— C'est cela oui, Urane, bien sûr, au nord. Son escorte est montée au nord c'est tout à fait logique, bien plus logique que la possibilité qu'il soit mort sur les terres de Calliope à côté de Théa.

Hayate croisa les bras, goguenard, et la toisa avec un sourire. Elle n'était pas si ingénue qu'il pouvait y paraître.

— Toi, tu sais des trucs...

— Je ne fais qu'un résumé de la situation. Mon seigneur est mort, tu l'as ramené, et personne ne sait pourquoi il est mort, ni qui l'a tué.

— Pas moi.

Elle l'ignora et poursuivit son analyse.

— Nous ignorons ce que faisait notre seigneur sur les terres interdites mais cela ne nous regarde pas, Nox et Lux en revanche semblent avoir plus d'informations que nous et ils sont partis faire je ne sais quoi. Toi, pendant ce temps-là, tu fais fermer mon auberge et fuir mes clients pour le plaisir de m'ennuyer.

— Le plaisir de ta compagnie, ma chère.

Hayate était charmeur, cependant, malgré ses flatteries et son envie évidente de continuer à l'ennuyer, il prit rapidement congé, avide de connaître le déroulement de l'affaire. Aitsuki se retrouva donc ainsi seule dans l'auberge. La Chimère lui parut bien vide, toutes ces chaises et tables en désordre manquaient cruellement de vie sans leurs habituels usagers alcooliques et louches. Conformément aux ordres du conseil de Théa, Aitsuki avait également prié les locataires des chambres de quitter les lieux. Elle était donc la seule âme qui vive dans tout le bâtiment. L'auberge comportait huit niveaux, dont deux souterrains. A moitié enlisée, la Chimère était en partie creusée dans la roche. Certaines, très rares, demeures de Théa étaient ainsi nées de renfoncements naturels qui sillonnaient les falaises. Les cavernes naturelles communiquaient peu entre elles, leurs tailles étaient restreintes, elles tenaient bien souvent plus du recoin que d'une grotte à proprement parler. Aitsuki n'en avait visité que deux ou trois, bouts de falaises un peu en retrait, transformées en commerces. La plupart des grottes de la cité, majoritairement artificielles, étaient intégrées aux demeures des plus anciennes familles de Théa, leurs dimensions et dispositions étaient des secrets jalousement gardés. Aitsuki savait que la Chimère possédait des pièces dans la roche, que Rufus réservait à ses habitués les plus anciens, aux membres les plus fidèles de la ligue clandestine, mais elle n'avait jamais pu y entrer. L'auberge, telle que la connaissait la majorité de la clientèle, Aitsuki incluse, n'était composée que d'une grande salle et d'une petite dizaine de chambres dans un étage, le tout dans une maison de bois et de pierres. Les pièces les plus intéressantes leurs étaient dissimulées. Seul un très petit nombre de personnes avait l'autorisation de passer dans les grottes. Même la chambre d'Aitsuki était dans la partie artificielle de l'auberge.

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