Intermède 4

32 3 5
                                    

« Je te demande ton nom.

D'un souffle, il devient mien.

Effroi, est-ce le destin ?

Persuades toi que non.

Le mariage de nos vies.

L'union de nos deux corps.

Pour toi, est-ce sans remords ?

Persuades toi qui oui.

L'être du poète devient

Une chose partagée.

Ta connaissance donnée ?

Ô saches qu'elle m'appartient.

De la rosée sur ta face.

Dors, Paisible villageois.

La nuit arrive pour toi.

Saches que les larmes lassent.

Je suis maintenant ta voix

Je suis maintenant ton corps

Je suis maintenant ce Toi

Ta copie ô mon trésor !

L'érudit reclus s'en va !

L'ermite n'est plus ce soir.

Saisi par le noir, le rat.

Saisi par le froid, par moi.

Le double va subsister.

Tas de sang, l'autre n'est plus.

La fin d'un poète doué.

Nourrissant ! Je suis repu.

Chasse, mon amour je viens.

Chasse, mon cœur je suis là.

Passion des passions, béguin

Ô je me marie à toi. »


- Bon, tu vas finir de le bouffer ce type ? On est des change-formes, pas des humains à l'âme poétique.

- Faut bien que je me mette dans mon personnage !

- Oui, bin la poésie et la culture humaine tu la gardes pour le village.

- Si je veux passer incognito il faut que je répète.

- A trop être ou ne pas être, tu en perdras de vue la chasse.

- Alors t'as même pas écouté mes vers ? Ils sont dédiés à l'ironie de cette chasse.

- C'est la dernière fois que tu bouffes un troubadour qui moisi dans un coin paumé !

- Oui, mais maintenant on va pouvoir entrer dans ce village.

Les Terres Reculées - I - Le monolithe noir [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant