L'année se passe très bien. Je m'intègre bien dans ma classe même si on me traite parfois de « Toyeman », c'est vrai que j'étais assez nonchalante nak.
Je me plais dans la série littéraire et je m'en sors aussi pas mal dans les matières scientifiques mais je n'y étais pas forte non plus. Plus tard je voudrais faire des études poussées en droit et en sciences politiques.
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On était en Décembre et il faisait vraiment très froid à Dakar, entre temps Awa avait fêté ses 18ans.
Comme d'habitude nous étions tous ensemble dans le salon en train de regarder « Télé Variété » animé par Maguette Wade sur la télévision nationale RTS. Maman ne ratait jamais cette émission et était fan de l'animatrice. Ces moments qu'on partageait en famille étaient vraiment symbolique. Papa et maman était assis sur un des fauteuils. Ma Awa, Mame Roky et moi étions de notre côté.
Vers 22 heures, nous recevons un appel de Mounir, il doit être 18h à Toronto où il suit des études en Informatique. Nous parlons tour à tour avec lui.
Comme partout ailleurs, notre lycée allait accueillir de nombreux élèves à l'occasion de nos journées culturelles. J'étais membre du staff du gouvernement scolaire, autrement dit, j'étais chargée de ramener les cartes d'invitation, louer des chaises, accueillir les invités et beaucoup d'autres choses, porter un badge, se dandiner de gauche à droite, donner des ordres. Les fêtes se déroulent bien et les invités sont bien entretenus. Les élèves du lycée des filles de Gorée et des garçons du prytanée militaire occupaient de petits appartements juste à côté du lycée, l'administration a tout pris en charge.
Ce soir, il y a un grand bal, évidemment Awa et moi voulons y aller.
-Bon, on y aller mais c'est toi qui parle !
-Mais c'est ta mère si tu lui parle elle va accepter.
-Je sais ce que je t'ai dit si tu lui demande elle va accepter.
Nous sommes à présent dans la chambre des parents. Maman était en train d'arranger quelques trucs et papa était sur la natte de prière.
-Tata
-Oui les filles qu'est-ce qu'il y a ?
-Tu sais que nous sommes des membres du gouvernement scolaire de notre lycée ?
-Oui je sais et je sais que aujourd'hui il y un bal et que vous voulez y aller.
-Oui ! oui ! oui ! alors on peut ?
-Non
-Mais maman, pourquoi non ?
-Ce n'est pas sûr Dakar la nuit, il y a beaucoup de personnes malintentionnées
-On fera attention c'est promis Tata.
-Non les filles, pour aujourd'hui, je vous permets d'utiliser l'ordinateur jusqu'à l'heure que vous voulez mais pas de sortie.
Mon père qui avait fini sa prière depuis un moment intervint:
-Aminata laisse les enfants s'amuser, bi nga siy tolou danga dane dokhi ba heure boula nekh, bayil khalé yi niou bali.
-Birame voyons ! Ceux sont des gamines ! Regarde les.
-Ne t'inquiètes pas elles sont intelligentes et conscientes. Les filles vous pouvez y aller.
Nous sommes tellement contentes que nous sautillons de tous les côtés. De retour dans la chambre, nous parlons et discutons:
-Mane d gorou prytanée yi rek la beug guiss, ils sont tellement beaux et éloquents, Mon Dieu !
-Tu es folle, moi j'y vais seulement pour m'amuser et rien d'autre.
-ioe Fatima lou takh nga sof ? Sa toy bi la beug mou dak akh li lanla ni ?
-Bref, qu'est-ce que tu vas porter ?
-Une robe.
Elle me montre sa robe, c'était une robe rouge, qui lui arrive à mi-cuisses.
-Ay ma Awa li gat na deh sa podj yeupa ngisi biti.
-Legui nak ?
-Tout le monde va te regarder dehors, beut bakhoul deh !
-Moh ! Ce n'est pas mon problème si les garçons s'excitent devant des cuisses.
-Niaw nga lamign deh.
-Et toi qu'est-ce tu vas porter ?
-Un jean, un t-shirt, des baskets.
-JEANN, T-SHIIIIRT, BASKETTT !!!!!!
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-On a dit bal pas cours de Tennis, tiens met ça dina la diap, tu as une belle forme.
J'essaie la robe en question, elle est très belle mais je ne me sens pas à l'aise avec.
-Tu es charmante comme ça, porte la et fais moi plaisir.
-Bon c'est d'accord.
-Super ! Alors préparons-nous.
Ce n'est que vers 20 heures que nous quittons la maison. Papa, maman et ma grand-mère étaient devant la porte, cela me faisait rire parce qu'ils agissaient comme si il se passait quelque chose de grandiose.
Nous avons pris un taxi qui nous déposa juste devant le portail de l'école. Elle était déjà pleine à craquer. Cette soirée promet, moi qui étais un peu réticente, je suis à présent excitée à l'idée de m'amuser sans mes parents dans les parages.
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