Il en fallut, des rencontres improvisées ou non, au gré de leurs emplois du temps.
Des confidences posées au creux de l'oreille, penchés sur les bouquins du CDI, au milieu du brouhaha des autres lycéens.
Les parents de François, des Français expatriés en Grande-Bretagne, étaient revenus pour une année dans leur pays natal. Lui n'avait connu que Londres, c'était sa première année ici. Il ne savait pas encore s'il s'y plaisait, ses amis lui manquaient.
Noah lui présenta Ava, sa seconde moitié, comme il l'appelait.
Ils se lièrent d'amitié.

Auprès de François, tout semblait différent.
Adieu le juste milieu. Il passait en première position dans le cœur de quelqu'un.
Et il appréciait cela.
Il ne réalisa pas tout de suite, la particularité de ce qu'il ressentait pour lui.
Noah ne connaissait pas l'amour.
À vrai dire, cela ne l'avait pas vraiment travaillé, à l'inverse de ses camarades. Peut-être n'avait-il, finalement, pas encore rencontré la bonne personne.
Était-ce vraiment de l'attirance, après tout ? Comment pouvait-on définir leur relation ?

Il obtint sa réponse au fond d'un couloir, à l'intercours.
François fit le premier pas. L'air gêné et les joues rouges.
Il commença par un léger baiser sur la pommette.
Et comme Noah ne le repoussait pas, il posa sa bouche sur la sienne.
En douceur, presque timide.

Le jeune homme se sentit bien gauche. Lui qui n'y avait jamais goûté se félicita d'avoir la peau assez sombre pour cacher les rougeurs sur ses joues.
Et cette délicieuse présence, là sur ses lèvres,persista bien après qu'il se soit éloigné.

NoahOù les histoires vivent. Découvrez maintenant