mal de l'âme

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TW : Tristesse — crise de panique











J'ai mal au cœur

J'ai le cœur qui saigne. Littéralement. Je me sens presque ravaler mes larmes et qu'elles gonflent mon cœur. Je voudrais qu'il explose. J'ai mal au cœur. Si fort. Ça fait si mal. J'ai mal au cœur. Puis il déborde, à grands flots, des torrents. J'ai si mal au cœur. Je le sens qui déborde, qui déborde, qui explose. Des gouttes de larmes qui coulent, comme une flaque à mes pieds. Une flaque qui devient une mer salée dans laquelle je peux nager. Puis l'eau continue de monter. Et je continue de me recroviller. Disparaître. L'eau qui monte. Encore. Plus haut. La taille. Un peu plus. Le cou. Enfin, la tête sous l'eau. Pas envie de remonter ni de se battre avec les flots. J'ai mal au cœur. C'est comme un raz-de-marée qui submerge tout. Ça m'engloutit. Puis au fond de l'eau, enfin je suis bien. Recrovillée, le bruit de l'eau. Comme un cocon. J'ai si mal au cœur. L'eau qui s'incruste dans mes poumons. Ça me brûle. Mes yeux brûlent. Mon corps brûle. Quand je souffre de l'intérieur, je voudrais me blesser de l'extérieur. C'est dingue comme sensation. Et ces plaies ouvertes qui se mêlent au sel de l'eau. Si mal au cœur. Coup de poignard qui nous brise. Je tombe à genoux. Puis je hurle.
Douleur qui surprend. Passagère et enfouie. Un peu aux mêmes moments. Pour pas qu'on oublie.
J'ai ouvert la bouche. Un cri est sorti. J'ai tellement mal, ça me brise. L'eau rentre soudainement. Une noyade infinie. J'ai mal, si mal. Et le sel qui bouffe tout. La douleur qui explose. Ne laissant rien d'intact. Juste tout briser. Mon corps détruit, mon âme détruite. Je hurle dans la nuit. Les poumons remplis d'eau et brusquement, tout recommence.
Je crie pour me débattre. Mais je crois que je ne veux pas. Je m'engloutis de moi-même dans la douleur. La laissant tout casser. Si mal. J'ai mal au cœur. Des difficultés à respirer. Rien ne s'arrête. Tout se bouscule. La fin est proche. Enfin. Je me laisse aller. Une dernière bouffée.
C'est enfin fini. Je peux respirer. Jusqu'à la prochaine crise. Peut-être devrais-je m'éloigner. Je ne sais pas. Juste les cris qui se taisent. Les miens, enfin. Juste l'eau qui redescend. Juste mon corps qui se détend. Je ne suis plus repliée sur moi-même. Sourire factice.
Tout se doit de continuer.

Mais j'ai toujours mal au cœur.

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