Watashi no sutaa (Mon étoile)

2. Début du cauchemar

Ça y est.

C'est la fin.

C'est la pause avant la fin de l'école. Mon téléphone avait vibré, un message de Kae.

J'aurais jamais dû regarder...

Je l'ouvris, un message banal, je lui répondit.

-Pfff! C'est quoi, ça, fit une voix derrière mon épaule. Regardez, les mecs!

C'est trop tard.

Je fermai mon portable et me retournai. C'était Tatsuo, merde! Le gars populaire que tout le monde aime. Le gars qui se permet d'insulter tout le monde puisqu'il est le chouchou du prof et donc qu'il n'intervient pas. Le gars qui vient de voir que j'aime les filles.

-T'es pas sérieuse?! fit-il avec dédain. T'es comme ça? Gouine?

-Peuh, fit son ami, arrivant à côté. C'est dégeulasse!

-Non, non, c'est pas ça, mentis-je. C'est ma meilleure amie.

-Bien sûr. Comme si on appelait son ami comme ça. Comment tu la surnomme, déjà? "Ma chérie ❤❤"?

Quelques personnes se rameutèrent autour de moi, chuchotant entre eux. Et merde! Qu'est-ce qui m'avait pris de lui donner ce surnom?!

-Non, c'était... C'était un gage, inventai-je.

-Ah, disons-lui, alors, dit quelqu'un en m'arrachant mon téléphone des mains.

Il se mit à écrire à Kae en disant ce qu'il écrivait.

-"Ça me dégoûte de sortir avec toi, sale gouine, c'était un gage qu'on m'avait donné de faire semblant de t'aimer. Après tout, qui voudrait être en couple avec toi?"

Il me tendit mon téléphone et je le prit.

-Voilà. Une bonne chose de faite!

-Non... C'est pas vrai!

-Oooooh... T'es triste? Peut-être qu'avec ça, tu vas te décider à retourner du bon côté!

Je me retournai dans tous les sens, cherchant un regard amical. Mais non, ceux que je voyais étaient tout sauf amicaux. Dégoût, colère, égocentrisme, et même peur. La seule personne dérogeant à ce verdict était Chihiro, la fille qui est toujours seule à lire ou dessiner, la froide, la mystérieuse, aux cheveux courts. Elle était assise à sa place, et m'a regardé une fraction de seconde, les sourcils froncés. Je ne fut pas capable de savoir si c'était de la pitié, du dégoût, ou peut-être de la compréhension.

Non, je délire.

Je reçus une claque sur la joue, qui me laissa une marque rouge dessus.

-Oh non, désolé! Je t'ai dérangée quand tu matais Chihiro!

-...

Plus la peine de dire quelque chose. Ils ne comprendront jamais.

Jamais.

Plus jamais ma vie ne sera comme avant.

Je sentis mes larmes couler sur mes joues, et je pris rapidement mon sac à dos et courut en bousculant ceux devant mon chemin. Je devais partir, rapidement, je dois m'en aller de ces jugements.

Tandis que je me dirigeais vers mon casier pour prendre mes souliers, la cloche sonna, annonçant la fin de la journée. Meeeeeerde, ils vont arriver! Je me mis à courir, des larmes coulant encore sur mes joues.

Vite, je dois me dépêcher!

Je bousculai deux filles aux cheveux bleus et roses, ce qui me fit tomber. Je murmurai un vague "Désolé", me releva puis recommança à courir.

-Hé! Attends, dit une d'entre elles.

Elle doit m'en vouloir... Désolé, désolé, désolé! Leurs regards pesaient dans mon dos, mais je m'en foutais, et je continua à courir.

Arrivée à mon casier, je pris mes souliers rapidement, puis me fondit dans la masse d'élèves pour retourner chez moi, espèrant ne pas me faire remarquer.

Devant la porte d'entrée, je séchai mes larmes avant de rentrer comme si de rien n'était. Je ne voudrais pas inquiéter mes parents pour rien...

-Je suis rentrée!

-Bon retour, me dit ma mère.

Je passai rapidement et m'enferma dans ma chambre. Je me jetai sur mon lit et commença à pleurer. Puis je pleurai, pleurai, et pleurai encore...

"Ça y est. C'est la fin. J'aurais jamais dû regarder..." pensai-je.

Je reniflai, me résignant. À quoi bon?

"C'est trop tard."

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