complex Wor(l)d

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Contexte: une salle de théâtre, onze élèves en devenir, assoiffés de connaître ce monde inconnu et de le porter en leur âme et conscience
Tous aligné au mur, avec le dessein de faire un jeu: un deux trois soleil

Ne riez pas!

Aucun d'eux ne veut être soleil, les yeux se croisent mais ne sont pas d'accord, alors la contrainte tombe; arrivé au mur d'en face sans course. Ensemble.

Alors entre en scène celui qui n'a pas de nom, se met en face de l'un d'entre eux et lui quémande confiance avec les yeux, les mains posées sur les siennes pour guider dans la pièce à une place précise l'enfant assoiffé.

Un par un, ils se voient attribuer des rôles dans ce tableau vivant...des binômes se forment, des gestes sont figés et appliqués, et lorsque le Sans Nom ouvre la bouche, on l'écoute

Écoutez enfants...écoutez parce qu'ici et maintenant vous formez chacun une vie réelle, à deux ou seul, voici des miroirs, appréciez le spectacle mis en scène devant vos yeux...et puissiez regarder sans œillères la réalité de nos choix.

L'un est aveugle aux souffrances  de celle qu'il dit aimer mais qui pourtant souffre de sa main, aveugle à son propre désespoir de ne pouvoir arrêter...de ne pouvoir se voir dans un miroir

L'autre est une Mort arrogante et suprême à genoux devant le mur, se cachant derrière ce masque de cruauté pour cacher sa douceur dérobé par la vie...Mort assoupie, Mort abolie. Vous êtes éternels

Un enfant devient roi et porte en lui l'essence de ce groupe un peu perdu, les épaules bien trop étroite pour porter seul un fardeau...mais n'est-ce pas ce que nous faisons aux adultes? Les adultes n'existent pas

Deux autres forment l'union éternelle, qu'importe le sexe, c'est l'union qui compte le Sans Nom a dit...qu'importe la couleur et les tourments, nous somme fait pour aimer

L'amitié suit, pas trop loin, entre une grande ficelle et une petite baraqué...la différence règne en maître dans la salle

Vient ensuite le suiveur, celui qui se contente de suivre le SansNom, sans conviction ni volonté....

"Vous n'avez pas de volonté! Vous ne faites que suivre...bandes de moutons!"

L'esseulé au coin du mur ne peut voir personne...est-ce là enfin la face du monde que personne ne veut voir?

...Sans doute

Et enfin...la mère spectatrice.

Le Sans Nom court et défile entre eux, libérant des mots, des paroles sans le moindre sens pour passer le temps, débloquer les esprits...mais jamais, au grand jamais ils n'ont compris les tableaux.

Quelle tristesse...et pourtant, pourtant mes enfants...ils vous sont propre.












Alors, ce texte n'est pas fictif, cette scène s'est réellement passé avec mon groupe de théâtre et je ne leur ai jamais expliqué ce que je leur ai fait quand je les ai placé :') j'ai juste dis "au feeling", ils n'ont pas cherché plus loin

L'auteur

EncréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant