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Je lève instinctivement mes mains pour les poser sur ma tête, ma tête qui va exploser. En plus ce « BIP BIP » et toutes ces voix n'arrangent rien ! 

? :_ Mademoiselle Mittal ? Mademoiselle Mittal ? Comment-allez vous ? M'entendez vous ? Est-ce que vous m'entendez ?

Une flemme immense m'empêchait de parler et cette douleur de tête, affreuse, me disait de me rendormir mais ce monsieur qui criait mon nom de famille en avait décider autrement, donc avec beaucoup de mal et d'effort je fini par lui répondre d'une petite voix

Moi :_ Oui... j'ai mal a la tête. 

? :_ C'est une bonne chose, elle est consciente, la partie cérébrale n'a pas été atteinte.

? :_ Ca veut dire qu'elle va bien ? Elle va pouvoir remarcher c'est ca ?

? :_ La partie cérébrale de votre fille n'est pas atteinte mais la partie inférieur de la moelle épinière a complètement été détruite, ce qui veut dire que son cerveau peut toujours envoyer de message a ses jambes mais le tact entre les deux à été couper.

[...]

J'étais encore dans les vapes mais entendant cette conversation je pus comprendre que la fille en question ne pourrait plus remarcher. Ce médecin sans scrupule venait de déclencher les cries et les pleurs de ses parents. J'ouvris les yeux afin voir qui était cette malheureuse enfant, mais à la première vue c'est la tête de ma mère que j’aperçus, en suite celle de mon père et d'autres personnes inconnues, toutes debout autour de moi, vêtues de blanc, certains entrain d'écrire, d'autre entrain de me contempler avec un classeur à la main. 

La scène d'hier me revenait petit à petit en tête jusqu'à finalement me laisser voir clair, mes yeux s'ouvrirent automatiquement grand. Je réalisais enfin... Ces parents en pleurs, c'était les miens, leur unique fille, c'était moi, j'étais dans une chambre d’hôpital entourée de médecins... Tout collait. J'avais beau retourner la situation dans tout les sens, la réponse à ma question fut toujours la même, cette fille qui venait de perdre l'usage de ses jambes, c'était moi. 

Moi :_ Q.. Quoi ? Je peux plus... marcher ? … Pourquoi ? … Pendant combien de temps ?

Un médecin :_ J'ai le regret de vous annoncer que non, et j'en ai bien peur que vous ne puissiez plus jamais remarcher.

Le monde s'écroulait. En quelques phrases, il venait de me détruit. Dire que des heures plus tôt tout se déroulait pour le mieux : nous fêtions mon anniversaire en famille dans une tranquillité absolue, Achraf allait peut-être officiellement demander ma main et là... Tout s’effondrait. En un instant cette voiture m'a bousculé et m'a retirer une partie importante de moi... Je venais de tout perdre. Depuis des années je n'avais pas mis les pieds dans un hôpital, même étant malade au plus haut point. Ces murs blanc, les perfusions, les injections et toutes autres sortes d’aiguilles pénétrant ma peau étaient ma plus grande phobie. Enfin j'étais venue une fois pour faire recoudre ma blessure au bras, mais à ce moment je contrôlais mes mouvements alors qu'aujourd'hui je me retrouvais plaquée dans un lit. L'autre jour les aiguilles passaient sous ma peau anesthésiée alors je n'avais qu'à fermer les yeux pour ne rien voir, aujourd'hui je ressentais la transfusion d'un liquide dans ma main gauche. Plein de fils m'entouraient et au bout d'un moment je me rendis compte que chacun d'eux étaient reliés à une partie de mon corps, ce qui me fit paniquer encore plus. Mon cœur se serrait et mon souffle devenait de plus en plus lourd. Parmi ces nombreux bruits ou voix qui résonnait dans cette chambre, un autre venait de rajouter : « Bip bip bip », la machine sonnait à nouveau. 

Médecin :_ Calmez vous mademoiselle, Calmez vous. Mettez lui le masque !

Chose dit, chose dût. Un masque facial me fût placé, ce qui m'endormit directe. A mon réveil, a ma plus grande et heureuse surprise c'est Achraf qui se trouvait assit près de moi, la tête baissé dans ses bras appuyés sur mon lit. Je lui passai la main dans les cheveux et il révéla la tête en posant à son tour sa main sur mon front.

Achraf :_ wesh... ca va ?

Comment pouvait-je aller bien après ce que je venais de perdre ? J'aurais voulue crier que non, crier ma peine, ma colère, ma haine, mais je me contentai de contenir tout ce lourd poids dans mon cœur car les yeux remplis de larmes et voix cassée : une tristesse immense se lisait déjà sur son visage. 

Moi :_ Ca va et toi ?

Achraf :_ Maintenant que t'es réveillée, ouais. Ca fait une semaine j'devenais ouf

Moi :_ Une semaine ?... Ca fait une semaine que j'suis la ?

Une semaine que j'étais dans ce lit d’hôpital, ces longue journées qui m'avait pourtant parues courtes tel des heures.

Achraf :_ Ouais.

Une semaine que j'étais dans ce lit d’hôpital, ces longue journées qui m'avait pourtant parues courtes tel des heures.

Achraf :_ Alors ?... Ils t'ont dit quoi ? Rien d'casser ? 

« Rien de casser ? » Il ne savait donc pas, j'hésitai a lui dire au risque de le perdre. Mais après quelques instants je décidai a le lui annoncer. Achraf m'aimait et pour rien au monde il ne me quitterait. Il me l'avait déjà prouver de nombreuse fois auparavant.

Moi :_ Je... Je.. peux plus.... marcher... plus jamais.

Achraf :_ ….............
Moi :_ Je... Je.. peux plus.... marcher... plus jamais.

Achraf :_ Quoi ?... nan... sah ?

J'hochai la tête en guise d'un « oui ». Ses mains sur son visage m'empêchait de voir sa réaction. Au bout d'un moment c'est des essoufflements qui m'indiquèrent qu'il pleurait. Oui, Achraf pleurait pour la première fois. C'est pour lui que je me contenais mais le voyant craquer, ma force allait vite s'épuiser, je le savais, je le sentais, malgré mes efforts je sentais mes larmes montés.

Avant même que j'eu le temps de réagir, la porte ouverte d'un geste brusque laissa apparaître une femme habillée en blanc : 

Elle :_ Monsieur, VOTRE TEMPS DE VISITE EST TERMINER ! Nous avons été gentil de vous avoir laisser rentrer si tard.

La réaction neutre d'Achraf énervait l'infirmière, elle persistait encore et encore mais il ne répondit rien. Au bout d'un moment il retira ses mains et se leva en mode furie 

Achraf :_ Bouge de la, ta mère !

Et la poussa dehors avant de refermer la porte. Elle me rétorqua pas, le contraire m'aurait étonner, la réaction d'Achraf avait l'air de l'avoir terroriser. Il revint s'asseoir sur la chaise et soupira avant de reprendre :

Achraf :_ Wlh j'y crois pas ! Ils se sont tromper obliger

Ma gorge se nouait de plus en plus, je ne répondais pas sinon je savais que mes larmes couleraient.

Achraf :_ Tu pleures jte nique ta race, c'bon ?

Je lui lacha un sourire car lui même avait les yeux brillants.
Il fouilla dans sa poche, sortit son samsung, échangea la puce et me le tendit.

Achraf :_ Tient, y a ta puce dedans. Ton phone il s'est péter. Si tu galère tu m'appel j'ai toujours mon deuxième tel, ok ? 

J'accepta en lui remerciant car la musique m'était primordiale dans les moments triste et il s'en était visiblement souvenu car il me donna ses écouteurs avec. A chaque fois que j'allais mal, des écouteurs ornaient mes oreilles, et ce devenu une technique au quotidien pour Achraf pour savoir mon état d'esprit. 

Moi :_ Mais pars pas steuplait

Achraf :_ asi j'reste mais rendors toi

Je me rendormis pour me réveiller le lendemain par la lumière du jour et des voix lointains. A la place d'Achraf se trouvait mes parents et des personnes en blouse blanche qui venaient de sortir.

Moi :_ Maman, je peux sortir quand ? 

Mes larmes avaient fini par couler, alors que mon visage ou ma voix ne laissait apparaître aucune triste particulière si ce n'était de la fatigue, mais intérieurement j'étais anéantie, détruite, briser, et c'est dans mes yeux que ce lisait cette triste.

Maman :_ Ca va ?

Moi :_ Ca va. Je sors quand ?

Maman :_ Tu va aller dans un centre de rééducation mais pour l'instant il y a pas de place donc tu va rentrée à la maison dans deux semaines et faire de la kiné dans une clinique.

Mes larmes se furent de plus en plus nombreux, oui certes, c'était une bonne nouvelle, j'allais rentrer chez moi au lieu d'un centre de rééducation mais deux semaines entourée de ces machines, deux semaines entourée de ces personnes inconnues, deux semaines enfermée dans cette chambre blanche, encore deux semaines... Cela me paraissait comme une éternité ! Moi qui ne pleurait que rarement, j'étais devenue une vraie faible... et me dire que plus jamais je n'aurais l'usage de mes jambes, me rendait encore plus faible. Je commençais a suffoquer, et à métouffer avec mes propres cries, ce qui alerta les médecins. 

Médecin :_ Qu'est ce qu'il c'passe ?... Mademoiselle ? Vous avez mal ? On vous remet des médicaments plus puissants si vous avez mal ?

J'essayais de me calmer et de lui répondre avant qu'ils ne m'endorment une fois de plus avec un masque

Moi :_ Noooon je veux sortir

Médecin :_ On peut ouvrir la fenêtre si vous voulez mais vous ne pouvez pas encore vous asseoir 

Moi :_ Je veux aller CHEZ MOI !

Médecin :_ Mademoiselle vous ne pouvez pas encore rentrer chez vous, c'est encore trop tôt !

« Je veux partir d'ici » voilà la phrase que je répétais sans cesse, de plus en plus fort, jusqu'à me mettre une nouvelle fois à suffoquer. A la fin ils furent d'accord, si tout se passait bien durant ses deux prochaines journées, je pourrais sortir au levé de la troisième. 

***

Je m'observe dans le miroir, une longue cicatrice se distingue sur le côté droit de mon visage, du haut de mon sourcil jusqu'à mon menton (un bout de verre m'a écorcher lors de l'accident) et des cernes noirs qui complètent le tout. Il est 3heures du matin, j'essayais de dormir mais en vain pourtant j'ai retrouver mon lit, mais aussi d'horrible cauchemars qui me rappels l'accident.

Donc après avoir tourner et retourner dans mon lit, je me suis assise sur mon fauteuil, et me voilà entrain de me contempler. En faite, j'avais appris à l’hôpital, a faire mon transfère de mon lit à mon fauteuil, en ne me servant uniquement que de mes mains, sachant que l'une d'elle était déjà sous attelles, il ne me restait donc qu'une main apte. Je me débrouillais malgré les difficultés, a chaque fois ma main me faisait mal d'une douleur atroce, et a chaque fois je pleurais de rage, de haine, et de tristesse. A chaque fois, comme aujourd'hui. 
Pour me distraire je mis les écouteurs d'Achraf, je parcours sa playliste qui se composait de Rohff, de Lacrim, Leck, Kerry James et d'autre rappeur qui m'étaient presque inconnu. Je mis donc aléatoire et une musique me marqua particulièrement l'esprit. J'appuie sur le bouton du milieu de son téléphone pour voir le titre de la chanson et l'écran laissa apparaître : Rohff - mal à la vie. 

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N'oubliez pas de mettre j'aime à la fin de la partie afin que je sache combien suivent 

Chronique d'Alisha : un compte tragique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant