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La commande en main, nous voila assit face à face au Macdo. 

Maintenant, comment allait-je manger avec une seule main, en plus la gauche ? Telle était la question. Je bu d'abord mon frappé en réfléchissant au problématique, quand à Sofiane, lui avait déjà entamé son deuxième Filet-o-fish. 

Moi :_ Au faite, Sofiane, hmh... Merci.

Sofiane :_ Sah, pourquoi t'as fais ça ?

Moi :_ J'ai fais quoi ?

Je savais de quoi il parlait mais à vrai dire même moi j'ignore pourquoi j'avais agis de la sorte. J'avais besoin de réfléchir, et cette question inutile me laissait quelques secondes de plus.

Sofiane :_ T'es sortie de nul part zehma et t'as sauter sur le couteau, tu voulais faire quoi même ? Tu t'es cru dans les films ? T'es con ta race ? 

Le monde à l'envers ! Je venais de lui éviter un coup de schlass et en plus de ça, au lieu de m'en remercier, il m'insultait. Il venait de m'énerver ce qui fit que je dévoilai tout automatiquement sous le coup de la colère.

Moi :_ Mais je suis pas bête, j'avais eu peur pour toi !! J'ai eu peur que le couteau il te transperce, j'imaginais il t'avais planter le schlass en plein cœur... et toi.. même pas tu... pff laisse tomber...

Sofiane *les yeux écarquillés, la bouche restée ouverte prête à mordre dans son filet-o-fish * :_ ... Sah ?... Bah merci. C'est... gentil. Mais évites de faire la thug aussi !

Même s'il s'était rattraper sur sa dernière phrase, il était gêné et cela s'entendait dans sa voix. Nous avions ce point en commun de cacher ce que l'on ressentait sans forcément le faire exprès, moi par le superficiel et lui par l'agressivité. Je venais de m'en rendre compte par la manière dont il avait agit. 

Il avait reprit à manger baissant à son tour les yeux qu'il posa sur son sandwich. Je décida finalement de dé-emballer mon Mac Chicken, une fois réussie, je le pris a une main, mais même avant que je puisse en prendre une bouchée, tout s'était décomposer. J'abandonnai donc mon burger dans l'assiette et détourna mon regard du Mac Chicken. J'avais tellement faim que pour la première fois de ma vie, il m'avait l'air si bon. Mais tant pis.

A coté de notre table, se trouvait un couple de jeune avec un petit bébé ne dépassant pas les 2ans. Ils avaient l'air tellement heureux... Ils riaient au mille éclats observant leur enfant dire et faire ses premières bêtises. Ils étaient tellement beau ! C'était donc ca le bonheur ? La famille, un mari, un petit bout de sois même a nos cotés ? Les choses simple ? Ce qui était sur, c'est qu'il n'était pas la ou je le cherchais. La décision était prise : les soirées, les garçons, les mensonges, les mini jupes et robes courtes, je devais y mettre fin. 

Je remua légèrement ma tête comme pour enlever cette image magnifique de mes yeux et vit mon burger tout près de ma bouche... Non, il ne flottait évidement pas, Sofiane le tenait. Oh, non... l'embarras ! Grâce a mon teint marrons clair, je ne rougissais pas, mais je sentais mes jours se chauffer.

Sofiane :_ MANGES !!

J'approchais ma main de la sienne afin de le diriger vers ma bouche, mais j'hésitai 5 secondes avant de la poser. En faite, juste l'idée de le toucher me donnait des frissons. Un sentiment tellement bizarre m'envahissait... était ce de la haine ? Bien sur que non, il m'avait certes blessé a notre première rencontre, mais venait de me sauver d'un grand drame, donc jamais je ne pourrais lui en vouloir. Ou peut-être... non jamais je n'avais été amoureuse et jamais cela ne serait possible. Ou alors tout simplement de la gêne ?... Sûrement ! Pourtant l'approche des gars d'habitude ne me faisait strictement rien ! Sans m'en rendre compte je fixais ces yeux depuis quelques secondes, ces yeux, perçant et à la fois mystérieux... Ces mêmes yeux se dirigèrent sur mon burger me faisant signe de manger. Je chassa ces idées de ma tête et posa enfin ma main sur la sienne, qui se tenait toujours dans le vide, et je croqua enfin un bout. Très vite, je fini, et sans un mot nous re-voila dans sa BMW. 

Sofiane :_ Bon tu peux rentre maintenant, jte dépose ou ?

Je lui indiqua le chemin de chez moi avant de me souvenir d'un détail important qui s'échappa tout seul de ma bouche.

Moi :_ Nooooon.. merde, j'ai pas ma clé et mes parents ils sont pas à la maison...

Sofiane :_ Ouaaah t'es trop une hegouna toi en faite, putain !

Moi :_ Bon dépose moi chez Sirine, pas grave ! Mais non... Sirine elle dort, elle doit être fatiguée après....

Mon souffle se coupa à l'image qui venait de traverser mon esprit. Les deux monstres se trouvant sur elle dans la voiture... Je ferma mes paupières laissant échapper une larme. Et si j'avais été à sa place ? Et si Sofiane n'avait pas été la ? Putain. Sirine, elle, elle avait vécu le pire des cauchmards, mais ce qui ne lui avait pas empêcher d'avoir été la pour moi. 

Sofiane :_ Alisha PLEURES PAS, STEUPLAIT PLEURES PAS !! Elle va bien Sirine, t'as vu, elle était tranquille taleur !

Elle était comme ça, enfin nous étions comme ca. Des filles superficielles maquillée jusqu'à leur sentiments. Mais ca, il l'ignorait. Je ne répondis pas et me contenta d'essuyer ma joue, car de toute façon le lui dire ne servirait à rien.

Il coupa le moteur dans un parking souterrain, je descendis à mon tour et sous son emprise marcha systématiquement. C'est une fois dans le hall d'un bâtiment que je rendis compte que je me trouvais dans un endroit inconnu.

Moi :_ Mais, on est ou la ?

Sofiane :_ Chez moi

Moi :_ Tu vis tout seul ?

Sofiane :_ Nan

Moi :_ Elle est ou ta famille ?

Pendant mon interrogatoire, on étions montés au troisième étage à l'aide d'un ascenseur et nous nous trouvions à présent dans un appartement qui me semblait à la première vue, assez grand.

Sofiane :_ Chez moi.. Eh, ooooh zeubi casse pas les couilles c'est chez mon cousin qui est bé-tom !

Moi *d'une petite voix* :_ Bah fallait m'le dire...

Sofiane :_ au bout du couloir y a deux chambres, tu prend celle de droite et TU DORS !

Je me rendis dans la chambre comme il me l'avait indiqué. Une chambre au mur blanc, ou ce trouvait juste un petit lit. Je me mis dedans et essaya de m'endormir. Quelques minutes après le sommeil vint m'emporter. 

Après avoir dormi un bout de temps, je me sentais mieux. En sortant du lit, une petite horloge accrochée au mur indiquait les 2 heures du matin. Je pris la direction du salon mais m'arrêta sur une chambre se trouvant à droite de celle ou j'avais dormis. Sa porte entre-ouverte laissait juste vue à Sofiane entrain de dormir tel un gosse. Après lui avoir mis la couverture, je me posa par-terre au chevet de son lit le regardant dormir, dos appuyé sur le mur, et un sourire au lèvre vint automatiquement.

***

Sofiane :_ wesh qu'esstu fais par terre comme une clocharde ? 

C'est fou, même au réveil il était agressif. 

Moi :_ Moi ?... Ehm... Bah, je suis venue te voir et... euh comme tu dormais, je me suis endormi sans m'en rendre compte

Dis-je en m'empressant de me relever.

Il m'esquissa un sourire avant se redressa sur le lit. Il s'étira et me regarda pendant quelques secondes.

Moi :_ Oui ?

Sofiane :_ Rien. Bon. Bref, azi fais moi a manger.

Moi :_ A manger ? Tu veux manger quoi ?

Sofiane :_ Fais c'qu'y a dans la cuisine, mais fais le bien ! 

Moi *d'une voix triste et gênée* :_ Nan mais... Sofiane, je sais même pas faire cuir de l'eau 

Sofiane *mort de rire* :_ CUIR DE L'EAU ?? PUTAIN ELLE A DIT CUIR DE L'EAU ! 

Sous ses airs toujours sérieux, c'était la première fois que je le voyait rigoler. Et sa manière me fit lâcher un petit rire. Il reprit ses esprits et se relança dans la façon dont j'avais l'habitude de le voir : 

Sofiane :_ T'es sah la ? Une femme qui sait pas faire la cuisine ? Bah putain. Tu va jamais te mariée toi...

Moi :_ Pff, ca c'fait pas... Toute façon à une main j'peux rien faire... 

Dans ma période de remise en question sur mon être, il venait d'en rajouter une couche, ce qui m'inquiétait encore plus.

Sofiane :_ Putain, à 4 heures du matin y a rien d'ouvert en plus. 
Sofiane :_ Putain, à 4 heures du matin y a rien d'ouvert en plus. J'pas envie de remanger MacDo.

Moi :_ Bah, on attend que ca s'ouvre

Sofiane :_ On dirait j'ai l'choix avec une cas-sos comme toi

Moi :_ Pff

Et pour faire passer ce temps nous nous posâmes sur le canapé dans le salon avec des paquets de gâteaux et de chips se trouvant dans l'armoire de la cuisine. Ce temps nous laissait l'occasion de faire nos présentations basique. Sofiane : 19ans, d'origine Tunisienne, ayant précédemment travailler dans le domaine informatique quelque part à Paris, mais actuellement à la recherche d'un travail. Vivant avec une famille qui se composait de sa maman, et de 2 petites soeurs. Il était l'homme de la famille, depuis très jeune il avait eu leur responsabilité sur ses épaules, j'en déduis cette cause coupable de son caractère ferme. Il souffrait de l'absence de son père, il ne le disait pas mais cela se voyait sur son visage qui se décomposait quand il parlait de lui. Le voyant mal à l'aise, je n'osais lui demander ou il était passer même si je mourrais d'envie de le savoir. Un silence se fut dans dans la pièce ce qui n'avait pas l'air de déranger Sofiane qui textotait malgré l'heure tardive.
Plus les minutes passaient et plus l'envie de dormir pesait mes yeux. La perte sanguine, les médicaments, l'ennuie ou le traumatisme ? L'un d'eux, ou peut être tous, étaient les causes de mon sommeil excessif. Je fini une fois de plus par m'endormir contre mon gré.

Une sonnerie me tira de mon somme, mon portable n'avait plus de batterie par conclusion c'était forcément celui de Sofiane. Au réveil, mes yeux se posèrent directement sur sa tête qui se trouvait au dessus de la mienne. Je pu constater que j'étais allongée sur ce même canapé ou nous discutions plus tôt, allongée sur les genoux de... Sofiane. Je me sentais... gênée, embarrassée, déconcertée ! Et bien plus encore. 
Lui, zappait les chaines d'une main et tenait dans l'autre son téléphone.
Après m'être rassise précipitamment : 

Moi :_ Ouaah, excuse moi je me suis endormie. Je crois que c'est l'effet des médicaments !

Sofiane :_ Tranquille. C'est pour ca j'me suis retenue d'te jeter par terre

Moi :_ La gentillesse incarcérée...

Sofiane :_ T'as vu ca un peu. 

Moi :_ Oh Sofiane ? 

Sofiane :_ Quoi ?

Moi :_ Je... voulais te dire merci encore une fois.

Je voulais lui parler, lui dire ce que je ressentais à son égard mais même moi je l'ignorais. Ma tête, mon cœur, ma bouche, tous se contrariaient et s'embrouillaient intérieurement. Comme si je n'avais plus contrôle sur aucun d'eux, comme si ils refusaient de m'obéir.

Sofiane :_ Y'a rien. Y a quelqu'un chez toi à 9 heures ? Asi jte dépose.

Oui, ma mère et mon père, tout deux seraient la mais je voudrais lui dire « non » ce que me laisserait plus le temps avec lui. Les engueulades de mes parents étaient loin de me manquer. En plus, à ses côtés, je me sentais bien mieux que je ne l'étais chez moi. Mais plus je repousserais le moment de rentrer, plus l'interrogatoire et leurs cries seraient violant. Il fallait faire un choix et vite car il attendait ma réponse.

Sofiane :_ WESH REPOND MOI ! 

Moi :_ Oh mais cris pas, ouais déposes moi chez Sirine steuplait

Sofiane :_ Toute ta vie tu traine

Moi :_ Je vais pas dehors. Je vais Sirine parce qu'elle à besoin de moi !

Sofiane :_ As-y mais maintenant évites de traîner dehors parce que j'serais pas tout l'temps à pour t'sauver.

Sur ces mots, il m'ouvrit la porte, nous descendîmes et nous re-voila dans sa voiture. Pendant le trajet l'angoisse de ne plus jamais revoir Sofiane me perturbait j'essayai donc de me concentrer sur les paroles de la musique qui coulait dans la voiture, cette fois-ci c'était un chanteur à voix grave et casser dont j'ignorais le nom, qui occupait nos oreilles. Et c'est à partir de ce sujet que j'allai lancer une conversation :

Moi :_ Il chante trop pas.

Sofiane :_ N'importe quoi

Moi :_ Tu veux pas changer de musique stp 

Sofiane :_ Nan. 

Sofiane était têtu et à vrai dire, je m'attendais une réponse dans le genre, certes moins froide. J'abandonnai alors l'idée d'engager une discutions car cela était visiblement impossible. 

Après 10 minutes de trajet nous entrâmes dans le quartier de Sirine, je lui indiquai le chemin de chez elle et nous arrivâmes enfin. Je descendis de la voiture en remerciant Sofiane :

Moi :_ Merci So. Salut

Sofiane :_ So ? Sisi ma shab depuis le bac à sable. 

Il leva sa main signe d'au-revoir et démarra sa voiture. Je monte les escaliers et sonne à la porte qui s'ouvrit sur Sirine. Une nouvelle Sirine se tenait en face de moi.
Les yeux cernés et gonflés, le regard vide, habillée d'un pyjama, les cheveux en pétards, la chambre plongée dans le noir : reflétaient son état mental, triste et encore traumatisée. Une nouvelle Sirine était en face de moi. Il fallait la sortir de la et vite. Je lui proposa donc de faire une virée shopping ce qui avait toujours été un bon moyen de s'échapper de nos soucis j'espérais en conséquence que cela m'aiderais a oublier Sofiane. De plus ma garde robe avait besoin d'être refaite et la sienne aussi. 
Pendant qu'elle se préparait en silence, je brancha mon portable au charge, nous avions le même téléphone donc également le même chargeur. Je me prépara aussi du stricte minimum nécessaire pour sortir. Ensuite je pris des vêtements de son armoire, les hauts ample à manche longue étaient mes nouveaux amis, faisant mon attelles plus discrètes, une veste courte en cuir par dessus et un jean noir. Quand à elle, elle était habillée d'un sweet et d'un jean bleu dégrader. Pas de maquillage surcharger ou de bijoux tapant à l'oeil, nous étions pour une fois restées simple. De plus après ce qu'il venait de ce passer, mon physique m'importait peu, maintenant j'essayais même de me faire discrète. Voila a quel point une soirée nous avait changé... Mais à chaque mal, un bien.

Par la suite nous hésitions entre deux centre commercial : le premier tout près de nos quartiers ou nous étions en conséquence plutôt connues. Et le seconde assez loin ou nous ne risquions de croiser personne. Malgré nous n'avions envie de voir aucune connaissance nous fûmes obliger de choisir le plus proche car en fin de compte nous n'avions pas de solution pour nous y rendre. D'habitude nous nous servions de Tony ou d'autre gars dans son genre mais maintenant nous voulions nous venir le plus loin possible des garçons, de toute façon après toutes ces paroles blessantes que j'avais dis à Tony, jamais il accepterait.
Une fois dans le centre commercial, nous faisions tranquillement les magasins de tout autre style que nous avions l'habitude de faire quand en sortant de l'un d'eux, Sirine ne mit à trembler restant clouée à sa place fixant une bande de gars dans un restaurant ouvert, qui eux, trop occupés à parler et à rigoler entre eux, ne nous avaient pas encore vu. Je les reconnus, c'était....

Chronique d'Alisha : un compte tragique.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant