France, Paris
Cela faisait plus d'un mois que j'étais retournée à l'appartement de maman. Toujours aussi vide est grand. Elle était partie encore pour un de ces voyages quelconques. Bref, j'étais bien seule.
Je finis par sortir de l'appartement, pour tomber sur le voisin de palier. Un jeune homme que je connaissais déjà depuis un moment. Nos parents étaient des amis proches bien avant le divorce des miens. J'étais assez surprise cependant, de le voir dans le même immeuble que maman.
— Cléoeudre ? fit-il aussi surpris.
Je fis oui de la tête avec un énorme sourire ne sachant pas quoi lui répondre d'autre.
— Tu es devenue une très belle femme. Mais que fais-tu ici ?
— Oh ! je suis revenue vivre pendant un temps chez maman, et toi... ? demandais-je , en essayant de retrouver son nom.
— Cédric.
— Ah oui, pardon, j'ai eu un trou de mémoire.
— Pas de problème, alors comme ça tu reviens vivre avec ta mère. Ca fait un moment que je ne l'ai pas revu, ni toi d'ailleurs. Comment va ta santé ?
— Pas vraiment mieux, hélas. Suis désolée, mais tu dois certainement avoir plein de choses à faire.
Curieusement, il se mit à rougir puis à sourire, pour finir par me dire « non ».
Nous avons finalement passé presque toute la journée entière, à flâner dans les rues de Paris, à ce souvenir du bon vieux temps. J'appris alors qu'il était étudiant en lettres à la Sorbonne, mais que sa passion était le dessin et qu'il venait de rompre avec sa fiancée qui l'avait fait cocu à plusieurs reprises.
Cédric, jeune homme tout à fait charmant à mon goût. Brun, cheveux courts, il ressemblait à un véritable étudiant, surtout avec ses lunettes, qui pour une fois, lui allaient bien, sans oublier une certaine timidité , ce qui n'était pas pour me déplaire.
Au lendemain de cette journée, je ne savais pas trop pourquoi, mais je n'avais qu'une idée en tête : revoir Cédric. C'était une grande première, moi qui n'avais pas cessé de penser à Alex. J'avais enfin réussi à l'oublier.
Je fus surprise quand on sonna à la porte. Je me levais sans plus attendre, dans mon vieux pyjama, quand j'entrouvris la porte d'entrée.
— Des croissants, ça te dit ? Me dit Cédric me pointant un sac en papier.
— Cédric ?
Je crus sur le coup que c'était un rêve, à tel point que je me cognai le pied à la porte. Je finis par le faire entrer. Je n'en revenais pas. Il entra, s'installant dans la salle à manger, puis alla à la cuisine, afin apparemment, de chercher le reste du petit déjeuner. Quant à moi, je filai , ni une ni deux dans la chambre afin de me changer, puis revins dans la salle à manger, où Cedric avait déjà tout préparé.
— Oh merci, mais comment as-tu su où se trouver les bols et tout le reste ?
— Ta mère m'a quelques fois demandé de venir... enfin voilà, c'est prêt.
Nous nous assîmes donc à table et prîmes notre premier petit déjeuner ensemble.
Je crois que je n'avais jamais eu un petit déjeuner aussi long. Nous parlâmes de tout et de rien, c'était très plaisant. Puis, il finit par s'excuser pour partir en cours. Avant cela, il me donna son numéro de téléphone, sois disant pour le « cas où... ». J'en étais ravie. Il partit.
Mais le téléphone fixe sonna à ce moment-là, et la réalité reprit son cours. Je décrochai, maman allait revenir d'ici quelques jours, et pas seule.
« La journée avait pourtant bien commencé, fis-je »
Donc je me mis à faire le ménage et ranger le reste du petit déjeuner, comme la maison, quand je me rappelai alors la phrase que Cédric m'avait dit « Ta mère ma quelques fois demander de venir. »
Qu'est-ce que cela pouvait bien dire ? Surtout que jamais elle ne m'en avait parlé ou même mentionné. Peut-être savait-elle que j'éprouverais quelque chose pour lui, et qu'en fin de compte elle avait tout manigancé. Sachant ce dont elle est capable, ceci ne m'étonna point.
La journée passa vite. J'avais hâte de le revoir. J'avais même hésité à lui téléphoner, de peur qu'il ne comprenne quelque chose peut-être ? J'étais stupide.
Malheureusement il ne vint pas me voir et ne téléphona pas.
Quelques jours étaient passés depuis ce petit déjeuner, et toujours aucune trace de lui ni de gestes. J'avais beau me promener et aller en catimini vers la Sorbonne, histoire de pouvoir l'apercevoir , rien n'y fit, et la jalousie me vint alors, quand après trois jours de recherche, je le vis au bras de ma mère , quand elle entra le lendemain au soir.
On sonna à la porte ce soir-là. J'entendais des rires. Je finis donc par me lever avec mon téléphone portable à la main, pour attendre ce geste, quand j'ouvris la porte d'entrée, et vit Cédric et maman. Cédric portant les bagages de cette dernière.
— Ah Clé, désolée, je ne savais pas que tu étais encore à la maison, me dit maman.
— Bonjour à toi aussi. Oui, j'attendais ton appel !
Maman me bouscula et entra, suivie de Cédric.
— Merci, Cédric, d'être venu me chercher. Tu peux rester si tu veux, tu connais la maison de toute manière, lui dit-elle en s'étalant dans le canapé.
— Désolé, mais pas ce soir, j'ai encore beaucoup de choses à faire, à une prochaine fois sans doute.
Cédric sortit en me regardant, puis baissa la tête en fermant la porte derrière lui.
— Tu devais rentrer hier ! Et comment se fait-il que tu connaisses Cédric ? demandais-je en colère.
— Houla ! ma fille, tout cela ne te ressemble pas. Qu'est-ce qui t'arrive ? Serait-ce que Cédric te plait ?
— Ne change pas de sujet ! J'étais inquiète et non en colère.
— Parce qu'il ne t'a pas appelé ?
— J'en étais sûr, tu as tout manigancé depuis le début. T'es pas possible.
— Pour une fois je n'ai rien fait du tout, c'est le hasard. Et puis, pour une fois que tu changes de disque, je ne vais pas m'en plaindre. As-tu été voir ton père ? et quand vas-tu retourné chez toi ?
— Du hasard ? Mais bien sûr. Quant à mon père, il est encore parti avec sa nouvelle copine, et oui, je repars dans deux jours.
J'étais tellement en colère, que j'ai fini par claquer la porte de la chambre. Maman avait raison. J'étais belle et bien jalouse, et surtout, je tenais bien plus que je ne l'aurais cru à Cédric.
Maman finit par me voir et nous commençâmes par parler de Cédric et d'Alex. Je finis d'ailleurs par m'apercevoir que j'en connaissais plus sur Cédric en deux jours, qu'Alex en plusieurs mois.
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Alex.
FantasyUne jeune femme , malade, va aider et faire la connaissance d'un sans domicile. Suite à cela, elle n'imaginait pas un seul instant tout ce qui allait se produire.
