18. Pont aux âmes

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Toujours dans le salon, je réfléchissais encore et encore à tout cela.

En quoi tout cela était lié à Alex ? Cela me semblait complètement fou. De toute manière, depuis le début, tout cela était fou.

Mais contre toute attente, Alex redescendit à ce moment-là, toujours enfoui dans sa capuche. Il resta ensuite accolé à la fenêtre.

Je les regardais tous les trois voulant comprendre ce que nous '' attendions '', quand Alex se mit à sourire. La porte d'entrée s'ouvrit, deux hommes arrivèrent, don l'un avec une mallette. Une fois dans la salle, ils mirent un genou à terre face à Alex.

— Je pense que tu as la preuve, fit Zack prenant la mallette.

L'un des hommes parla en Roumain. Alex affirma, reprenant la mallette avec lui, se dirigeant vers l'étage.

— Qu'est-ce qui se passe ? Finissais-je par demander.

— Nous sommes cordialement conviées au domaine, pour l'Alpha du centaure.

— Très bien et ensuite ?

Ensuite, les deux hommes reprirent la fameuse voiture qui les avait amenés jusque là, quand Alex redescendit en costume d'homme gris foncé, très chic. Là, une seconde voiture se gara juste devant la porte.

— Une limousine ? Fis-je surprise

— Là, c'est clair, elle nous attend de pied ferme ! remarqua Zack.

Ils s'y rendirent, montèrent à l'intérieur. Je finis par les suivre, non sans une certaine appréhension. Dans quel pétrin je mettais encore fourré ? Et la nuit commença à tomber.

Nous roulâmes pendant un petit moment, jusqu'à entrer dans une forêt et ainsi aboutir au domaine. Une immense muraille pour nous accueillir dans une ville en fête. La question était : que fêtions-nous ?

— La paix des morts, me répondit Zack, ce qui m'intrigua de plus en plus.

— Premier novembre.

J'écarquillais les yeux comprenant enfin. Tout comme en France, mais en plus festif. Plus de cortège, jusqu'à percevoir ce château, enfin forteresse devrais-je dire, perdu dans la brume. Les tous éclairés par des candélabres et flambeau. Puis, je le vis ; le pont aux âmes. Long, larges et scintillant. Mon cœur se mit à battre la chamade.

Et nous voilà dans l'avenue principale, menant au pont comme à la forteresse, dont on ne voyait que les plus hautes tours.

— C'est maintenant que tout va se jouer, remarqua Zack sur ses gardes.

Alex ferma les yeux, crispant les mains sur ces jambes. Droit et stoïque , ne laissant rien paraître, tout l'inverse de moi qui étais totalement pétrifiée. Et soudain la question, comment allais-je recevoir l'aide de maman ?

Nous traversâmes alors la foule, qui remarqua notre véhicule. Je croisais quelques regards, voulant me faire aussi petite qu'une sourie. Et voilà, nous roulâmes sur le pont, approchant de cette brume. J'avais beau regarder les alentours, à part ces lampadaires à huile, je ne voyais rien d'autre. Puis, la brume, et pour finir...

— Une herse ? fis-je.

Face à nous une immense porte en fer forgé, qui s'ouvrit au fur et à mesure que nous avançâmes. Et sans vraiment m'en rendre compte, nous traversâmes aussi un pont levis. C'est au bruit que j'en m'en suis rendue compte.

Un piège ?

Voilà tout ce qui m'est venu en tête à ce moment-là, jusqu'à ce que l'on entre dans une immense cour, où étaient déjà garées pas mal de voitures, le tout face à un superbe escalier en marbre. On nous arrêta, nous ouvrant les portières. J'étais impressionnée, malgré une face assez épurée, parsemée de meurtrière et autre fenêtre à barreaux.

Alex et Zack passèrent devant, montant l'escalier sous les yeux des gardes. Je les suivais entrant dans un grand patio, don quelque tapisseries et tableau ornaient ces grands murs froids. Là, une domestique arriva, leur parlant certainement en Roumain, indiquant la marche à suivre. Et nous continuâmes cette petite visite sous le son d'un opéra.

Nous entrâmes enfin dans une immense salle ou un tas de convives étaient et déjà là, en tenue de soirée. C'est aussi à ce moment-là que tous reluquèrent Alex. Puis, les commérages reprirent. Nous allâmes alors vers ce qui semblait être le bar ou le buffet. Il faut dire que j'avais une faim de loup. Et le temps passa assez normalement, jusqu'à elle. Elle ? Éléonore, la maîtresse du château. Sans attendre d'ailleurs, elle se rendit à Alex qui resta autant sur ses gardes que silencieux.

— Tu n'as pas changé ! lui fit-elle.

— Et pourtant... vous êtes donc, demanda Alex.

D'un geste dans ses cheveux, elle lui répondit :

— En chaire et en os. Je vois que tu es toujours accompagné par le célèbre Zackari, mais... fit-elle en me reluquant.

— Une amie, mais cela ne vous regarde pas pour le moment ! répondit Alex sur la défensive.

— Soit ! Parfait. Vous êtes donc mes invités, fit-elle un clin d'œil à Alex.

— C'est moi ou je trouve cela trop facile ? Demanda Zack

Alex ne cessa alors de regarder cette fameuse Éléonore. Qui était-elle pour lui, pour eux ? Suite à cela, on nous proposâmes d'aller nous reposer. Ce que nous fîmes. Nous suivîmes une domestique, qui nous montra nos chambres, et fut particulièrement enjouée quand elle ouvrit celle du roi, la proposant à Alex.

Alex.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant