KANE

Chapitre 51 - HJX1240

Suivre l'humain et s'arrêter en haut d'un escalier.

Il pourrait y avoir n'importe quoi en bas.

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Multiples dangers probables. Un demi-tour est préconisé.

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- Alors, tu descends ? Comme te l'a dit Owen, tu ne risques rien avec moi.

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Sa voix est assurée ; son regard, sincère.

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« Sois tranquille. Luke est un homme en qui nous pouvons avoir confiance. »

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- Je descends.

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Tandis qu'il entre un code sur pavé numérique, je franchis un nombre exact de vingt-trois marches pour le rejoindre.

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- Excepté moi, personne n'y a encore mis les pieds. Cet endroit s'apparente un peu à un jardin secret.

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Chacun de ses mots est traité en silence.

La passivité permet souvent de meilleures analyses.

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Il pousse la porte désormais entrouverte.

- Je compte sur toi. Tu as uniquement le droit de toucher ces appareils des yeux. Même si un androïde ne connaîtra jamais la valeur de l'argent, je peux t'assurer qu'ils valent une fortune !

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En explorateur studieux, j'évolue dans ce sous-sol au contenu surprenant.

Un réseau de câbles relié à plusieurs unités centrales. Des écrans juxtaposés, tous allumés sur des tableaux aux courbes fluctuantes.

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- Où est la verdure ?

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Cette interrogation le trouble, puis l'invite à sourire.

- Tu prends vraiment les informations comme elles viennent, toi !

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Ma tête oblique sur le côté.

- J'aimerais comprendre.

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- Lorsque je te parlais de « jardin secret », il ne fallait pas l'interpréter au sens littéral du terme. C'est un laboratoire... Tout ce qu'il y a de plus normal quand on sait le fouillis qui règne à l'intérieur du cerveau d'un ingénieur déjanté...

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Son rire heurte ma perplexité.

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- En quoi consistent vos tests ?

- Serais-tu capable de me donner tes ressentis face à certaines situations ?

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Un navire éventré.

Un éléphant massacré.

Un enfant famélique.

Les sessions d'Artheus redeviennent concrètent.

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- Non.

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Luke reçoit ma réponse avec un air ahuri.

- Comment ça, « non » ? Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?

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- Je refuse de me soumettre à vos expériences.

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Son visage change d'expression.

Malgré mon refus, il se montre satisfait.

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- C'est une bonne chose que tu sois libre de tes décisions. Dans ce cas, j'éviterai d'insister...

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Apprivoiser la froideur de ce lieu qui me rappelle ma détention.

Je m'éloigne examiner un recoin inconnu de mon champ de vision.

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Le buste d'un androïde à moitié démonté, placée sur le plan en inox d'une table roulante. Relié au plafond par une grappe de fils électriques, ce sujet semble prisonnier d'une inertie complète.

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Une rencontre qui me pousse à reprendre mes gardes.

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Ils ne cesseront donc jamais de torturer les nôtres ?

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- Oh ! Je vois que tu viens juste de rencontrer Bobby !

L'humain parle à quelques centimètres de mon dos.

Mes globes oculaires ne peuvent quitter ce captif estropié.

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- Il n'est pas aussi perfectionné que tu ne parais l'être. Néanmoins, je pense avoir réussi à lui apprendre les bases de l'empathie...

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- Un petit mot sympa pour notre invité, Bobby ?

L'homme produit deux claquements de doigts en se positionnant près de lui.

Le robot ouvre ses paupières, sorti de son sommeil par une action simple :

- Bonjour, Luke. Comment se déroule votre journée ?

Des lèvres abusivement étirées me font m'interroger sur ses véritables ressentis.

- Parfaite, je te remercie. À ce que tu peux voir, je ne suis pas tout seul.

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Le regard échangé ne m'évoque qu'une courtoisie surjouée.

- Bienvenue, cher visiteur.

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Sa comédie grotesque devient insupportable.

Je fuis cet endroit lugubre, sans deviner que je trouverai bientôt la nécessité d'y retourner...