27. Le bouc, les dès et les méchants / IRL n°6

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On continue avec un nouveau texte sur Mahyar ! Ce texte a été écrit à l'occasion de la Journée du Bouc, le 31 octobre 2015. C'était une journée spéciale où on se déguisait tous avec un bouc et créions autour de la thématique. Et aussi étonnant que ça puisse l'être, ça a fonctionné x) Bonne lecture !

LE BOUC, LES DES ET LES MECHANTS

Il était une fois un grand et méchant monsieur (enfin... pas si grand que ça en fait. Ni méchant.) qui s'appelait Mahyar Shakeri et qui voulait transformer tout le monde en ninja. Notre héros n'avait rien des plus grands méchants de cinéma qu'il jalousait secrètement. Il n'avait pas la carrure de Dark Vador, ni le tournevis laser du Maître, décidément pas les dents de Dracula ou le charisme de Moriarty. Non, il avait bien plus que ça. Lui, il avait un bouc.

Il avait déjà tenté de postuler du côté des méchants, mais on lui avait ri au nez, plusieurs fois. Il avait également essayé de postuler en tant que directeur de la Tour de Naheulbeuk, mais là aussi on l'avait refusé. Partout le même jugement : Pas assez effrayant. Il avait alors testé plusieurs stratagèmes. Se faire des cicatrices, des tatouages, mettre des gants, égorger une chèvre devant le palais. Rien à faire. Les portes du temple des vilains restaient obstinément closes.

En proie au désespoir, Mahyar sombra dans la démence. De plus en plus de sortilèges, de plus en plus de morts sur son passage, de plus en plus de refus. Il était en train de devenir fou, littéralement. Des rumeurs courraient dans la région. Un village brûlé par là, deux mille hommes pendus par ici, des meurtres de sang froid, des disparitions d'animaux, de café, des voisins qui se mettaient du jour au lendemain à s'entre-tuer sans aucune raison apparente. Partout où il passait, la mort le suivait de près.

Mais se faire craindre du petit peuple était une bien pauvre consolation. Mahyar rêvait de pouvoir. Il s'en foutait royalement des paysans. Un soir, alors que les étoiles brillaient, il fit une prière. Celle de devenir un jour le plus grand méchant de tous les temps. Le lendemain matin, à son réveil, il trouva deux objets étranges à côté de lui, de petite taille.

Il bondit en arrière, effrayé. C'était nouveau. Il n'en avait jamais vu avant. C'était des objets visiblement en bois, peint en noir, de formes cubiques, leurs parois couvertes de numéros. Il attrapa un bâton, et donna un petit coup dans les objets, les yeux plissés, légèrement effrayé. Un des « trucs » roula sur le côté, dévoilant d'autres numéro. C'était juste du bois. Il haussa les épaules, et tendit doucement la main vers les objets. Dès qu'il en toucha un, il se brûla le doigt. Une mini-décharge avait parcouru sa main, et il la recula rapidement, en gémissant de douleur.

« Je suis Mahyar Shakeri, grand sorcier des ténèbres, et toi, stupide chose, tu viens de me manquer de respect ! »

Il lança un petit sort, et les deux objets flambèrent instantanément. Il fit demi-tour, ravi., avant de se diriger d'un pas assuré vers le village le plus proche. Les paysans fuirent à son passage, comme d'habitude, de toute évidence effrayés par le nouvel arrivant. Sa réputation le précédait de loin. Et le village qu'il avait brûlé la veille n'était qu'à quelques kilomètres de celui-là.

Il profita du silence pour étudier les environs. Quand quelque chose capta son attention. Là, sur le rebord d'une fenêtre. Deux objets noirs, avec des nombres gravés dessus. La colère grimpa en lui. Un misérable sans-abri en train de fuir fut intercepté net dans sa course. Mahyar l'attrapa par le col, et le souleva du sol.

« Toi. Ces insanités sur le rebord de la fenêtre. Qu'est-ce ? »

Le vieillard se mit instantanément à chouiner, pour qu'on lui sauve la vie, qu'il avait une femme et des enfants, qu'il n'avait pas assez vu le monde. Exaspéré, le sorcier lui brisa la nuque d'un geste habile. Il s'approcha lentement du rebord de la fenêtre, bâton en avant, prêt à se défendre. Il poussa les objets, qui tombèrent au sol, inerte.

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