Mercredi 17 octobre

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Je me rends compte qu'écrire ces lettres, ce sont mes nouveaux mots, ma nouvelle façon d'écrire. C'est très différent de ces petites histoires, de ces poèmes, que je gardais pour moi, pour m'évader. Ces lettres représentent mes tracas, ce que je veux voir s'éloigner de moi. Ces feuilles pleines d'une écriture non réfléchie, non travaillée, sont mes états-d'âme.

Et ça me fait un bien fou de m'en libérer. Écrire, coucher sur papier, est libérateur. Ça allège le poids sur mes épaules, ce poids de solitude et de tristesse.

Et ça me permets de me débarrasser de mes soucis.

C'est stupide, parce que c'est purement métaphorique, mais le fait de mettre ces feuilles remplies d'écriture dans des boites aux lettres me donne l'impression d'éloigner ce poids de moi. Alors je plie ces feuilles pour qu'elles aient la forme d'enveloppe, puis je les mets dans les boites jaunes de la poste. Comme si je les envoyais à l'autre bout du monde. Ou, à défaut, juste suffisamment loin de moi.

Et puis, comme il n'y a pas d'adresse sur ces petites lettres-enveloppes, personne ne les recevra. Donc personne ne lira jamais tout ça. Personne ne saura ce que j'ai pu écrire.

Je poste donc des lettres à personne. L'idée me semble drôle, et me plait. Ça me parait très paradoxal. Mais j'aime bien.

Alors, très cher personne, merci de ta non-écoute attentive à mes problèmes personnels, qui doivent pourtant paraitre si dérisoires par rapport au monde qui nous entoure.

Les lettres à personneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant