Lettre 8 : Loic

28 5 2
                                    

17 février
18h45, Paris, France

Bonjour Naho,

C'est vrai, que j'apprécierais savoir parler Japonais mais je ne vais pas te déranger avec cela. Tu dois avoir autre chose à faire, qu'apprendre une langue à un étranger.

J'aurais aimé avoir un frère ou une sœur, et qui plus est, un jumeau aurait été génial. Je me serai senti, peut-être un peu moins seul.  Il y a bien la gouvernante mais à part les jeux de carte ou le scrabble, elle n'aime pas grand chose. Après heureusement qu' il y a mon groupe, on se retrouve souvent le week-end pour répéter et tout. Alors cela passe le temps.

Tu sais quoi ? Je vais te proposer quelque chose. Je suis allé ce matin, avant les cours, échanger des euros contre des Yen. Ça va surement te paraitre fou mais ça me fait plaisir, alors accepte. J'espère qu'il y en a assez, avec ça tu vas pouvoir aller visiter les ruines de Sannai Maruyama et tu pourras me les décrire. Et je pense que cela te fera du bien de sortir un peu. Tu le mérites.

Et pour ce qui est des cours, si tu veux je pourrais t'en donner quelques uns ? Après je ne sais pas si les cours au Japon sont les mêmes qu'en France. Mais ça ne me dérange pas, puis je ne me débrouille pas si mal quand même. D'ailleurs, tu souhaites faire quoi plus tard, il ne me semble pas t'avoir demandé ? Car je t'ai parlé de moi, mais j'ai carrément oublié de te demander.

Je te mets également un CD de mon groupe. Je ne pense pas que ce soit un super CD, mais bon. Quand j'ai demandé aux autres de nous enregistrer, ils m'ont pris pour un fou. À vrai dire, je n'ai dis à personne que je parlais à une japonaise, je ne sais pas si toi tu en as parlé ?

Je trouve cela nul, le comportement des gens parfois ! De juger seulement sur une condition sociale. De ranger les gens dans une catégorie. Ils n'apprennent même pas à connaitre la personne telle qu'elle est.
Ne t'inquiète pas, je reste souvent seul aussi, mais après tout ça ne me gêne pas plus que ça. Puis en dix-sept ans, j'ai appris à connaitre les gens. Des gens qui ne jugent que sur un regard. J'ai peu d'amis, les seuls sont les membres de mon groupe et toi maintenant, non ?

Je trouve ça très beau Asahi, c'est beaucoup moins ridicule que mon Flocon. J'aimerais beaucoup avoir un deuxième chat mais mes parents ne sont pas pour. Un chat, ça suffit me disent-ils. En y pensant heureusement que Flocon et Pistache sont là, ils font vraiment partis de la famille maintenant.

À bientôt,

Loïc

CorrespondanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant