é p i l o g u e

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Nos respirations se calment peu à peu, mais nos sourires ne quittent pas nos visages.
Inconsciemment, peut-être, nos corps se rapprochent et bientôt, mon bras est autour de ses épaules et sa tête posée sur mon torse.
Le gazon humide rafraîchit nos vêtements tandis que nous observons le halo de lumière de la lune percevable à travers les nuages.

— Tu vois, Jimin. Tu sais encore courir.

Il m'enlace. Sa main vient saisir la mienne et se pose sur mon ventre. Son oreille contre ma poitrine, je suis sûr qu'il peut entendre mon organe vital, et qu'il comprend que ce n'est pas la course qui le fait battre si fort.

Le silence que nous avons si abruptement interrompu revient dans le parc.

— J'ai tellement peur...

Jimin se décale un peu et je me redresse sur un coude afin de mieux l'observer.
Ses yeux sont dirigés vers le ciel et à nouveau, cette lueur d'inquiétude y règne.

Alors, délicatement, je me mets à caresser ses cheveux bruns. Ils sont soyeux, et ma main glisse naturellement dans ses mèches, en espérant l'aider à se relaxer.

— C'est normal d'avoir peur du futur. On ne sait pas ce qu'il va se passer, alors forcément, ça nous inquiète.

Il prend un temps à répondre, assimilant mes mots.

— Mais ils ont tous l'air tellement prêt à l'affronter... Comme s'ils avaient hâte de tourner la page, notre page, et de passer à autre chose.

Il se mord la lèvre, reprend avec hésitation.

— J'ai peur qu'on m'oublie.

Continuant mes caresses, je le couve du regard. Je n'aime pas le voir dans cet état, apercevoir son mal-être sur les traits si doux de son visage.
Je me penche sur lui et embrasse tendrement son front. Mes lèvres s'attardent un peu trop sur sa peau de porcelaine, et quand je me relève, ses yeux sont clos et ses pommettes un peu rougies.

— Tu sais, Jimin, certaines personnes sont douées pour cacher ce qu'elles ressentent.

Je lui pince rapidement la joue et ajoute « N'est-ce pas? », ce qui le fait glousser à voix basse.

— Ne pas le montrer ne veut pas dire qu'on ne le ressent pas. Et puis, beaucoup de personnes ont peur, mais en même temps, ont hâte de découvrir leur futur.
Elles ne tournent pas la page pour autant, elles en rajoutent simplement une à leurs livres.

Il a ouvert les yeux et me regarde à présent curieusement, sa jolie bouche faisant la moue.

— Tu crois?

J'acquiesce.
Alors Jimin sourit tendrement, et je me perds dans la contemplation de sa beauté.
Son regard ne quitte pas le mien, m'observant d'une telle intensité que je sens mon cœur s'affoler et mon souffle se hacher.

Je n'hésite pas pour autant lorsque je me penche à nouveau sur lui, l'emprisonnant de mon corps en posant une main de l'autre côté de sa tête.
Nos visages sont proches mais ses traits toujours aussi parfaits.

Et je me demande ce que ça fait, d'embrasser un ange.

Nos respirations se mélangent et nous nous fixons encore, en silence. Il a un air paisible et heureux, une vue qui retire un poids de mes épaules, qui me fait sentir plus léger,
Qui me donne des ailes.

Lentement, je ferme les yeux.
Nos bouches se frôlent, se cherchent timidement, sans oser se trouver.
Je peux sentir la chaleur qui émane de sa peau réchauffer la mienne; la fragrance suave de son shampoing qui vient titiller mes narines; sa main qui vient se poser sur ma joue,

délicatement,

Très délicatement,

Comme s'il avait peur de me faire fuir.

Alors je l'embrasse pour le rassurer, pour lui dire que je resterais. Mes lippes se pressent contre les siennes, mon cœur s'affole, mes sens se perdent.
Ses lèvres sont douces, si douces contre les miennes, et je les découvre avec passion et envie, voulant goûter plus, toujours plus de ce délice velouté.

Jimin répond avec autant d'intensité, et son autre main vient terminer de saisir mon visage en coupe, me rapprochant davantage de lui.

Nous nous embrassons jusqu'à que nos têtes en tournent et que nos poumons en souffrent. Puis je m'écarte, pantelant, et dépose un simple baiser sur sa tempe,
Et son nez,
Et ses deux jolies joues,
Et un dernier sur sa bouche tentatrice.

Je reste près de lui; nos respirations haletantes se mélangent et je n'ai pas besoin d'ouvrir mes yeux pour savoir que les siens sont fermés aussi.

Je pose délicatement mon front contre le sien, souris.
Puis je m'allonge à nouveau à ses côtés et il vient se blottir contre moi, liant nos doigts comme nous venons de lier nos cœurs.

Je n'ai plus froid,
Et peut-être n'a-t-il plus peur.

— Yoongi?

— Oui?

Jimin sert ma main un peu plus fort.

— S'il te plait, ne m'oublie pas.




✩ ☽ ✩

J'espère que ça vous a plu :)

Ne m'oublie pas ʸᵒᵒⁿᵐᶦⁿOù les histoires vivent. Découvrez maintenant