Soir

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Et si c'était ma faute ?

Je me reculai d'un pas, puis de deux, joignant mes mains entre elles en maltraitant mes doigts, je me mis à fixer le côté du lit, mon regard partant un peu en biais, alors que je sentais mon nez me brûler et les larmes venir inonder mes globes oculaires.

J'entre-ouvris mes lippes, laissant un soupir tremblant les traverser, me rendant compte que j'avais bloqué ma respiration. Puis je sentis ma poitrine s'alourdir comme jamais, jusqu'à me faire mal alors qu'une larme s'échappa, glissant lentement avant que je ne la chasse d'un geste fébrile.

Taehyung me regardait avec douleur, je voyais bien qu'il ne savait pas quoi faire, surtout parce qu'il ne savait pas ce qui me prenait. Mais moi je savais... Cette culpabilité, ce déchirement, c'était juste horrible, j'inspirai bruyamment de chagrin, puis retroussais mes lèvres tremblantes en me tournant vers le mur, cachant mes yeux de ma manche.

Et si ses arrêts respiratoires étaient dû à ce que j'avais fait, étaient dû à l'amour que je lui portais ? C'était si puissant, ça me dévastait de m'imaginer loin de lui mais je ne pouvais pas continuer à lui faire du mal.

Je sentis ses doigts se resserrer autour de mon avant-bras pour me l'abaisser, laissant mes yeux rougis et humides lui apparaître. Il posa sa main sur ma joue pour me faire tourner la tête vers lui, me prenant la main de sa main libre.

<< qu'est-ce qu'il y a Jungkook... >>

<< je veux pas... Je veux pas te faire de mal. >>

Je penchai la tête en arrière, clignant des yeux, essayant de faire partir les larmes qui pointaient. Puis je dirigeai mon regard dans ses yeux, essayant de trouver une réponse à l'intérieur.

Il me regardait avec compassion, ma douleur, je la voyais aussi dans ses yeux. Il passa ses doigts dans mes cheveux, faisant dériver sa main sur ma nuque, suivant son propre geste de ses yeux attentifs.

<< le... seul mal que tu pourrais faire Jungkook... C'est de me laisser. >>

Je soupirai brusquement, d'un coup vif, laissant mon air frapper contre sa peau. J'alternai à une vitesse folle entre ses iris noires fixant les miennes, puis je vis clairement ses pupilles glisser doucement sur mon visage jusqu'à admirer mes lippes.

Je mordis ma lèvre inférieure par réflexe face à son regard brûlant, et à ce geste il remonta lentement son regard dans mes yeux. Et ce fut l'électro-choc pour tous les deux. Ce regard vibrant, agrandi, immense, plein d'amour, complètement perdu, transperçant mes yeux alors qu'il rapprochait son visage du mien, passant son nez contre le mien.

Je fermai les yeux alors qu'il prenait mon visage en coupe et je décidai de faire le premier pas, posant mes lippes sur les siennes. Directement, tout disparu autour de moi, toute peur, toute crainte, toute angoisse, toute question.

Il ne restait plus que cette douceur inouïe sur le bout de mes lèvres, alors je les entre-ouvris, venant envelopper avec gourmandise sa lippe supérieure, glissant mon inférieure entre les siennes incroyablement lisses, douces, et chaudes, comme du velours.

Il glissa une main sur ma nuque, me pressant contre lui, puis son autre main s'échoua sur mon torse, délicatement. Je vins effleurer ses joues de mes doigts, hésitant à les poser sur sa peau, laissant mes mains suspendues.

Je me mis à caresser ses lippes des miennes avec plus d'insistance, mettant plus de rythme, rythme grandissant doucement avec les picotements dans mon ventre et sa respiration saccadée.

Et à chaque fois que nous refermions nos lippes les unes sur les autres, les scellant, les laissant s'épouser comme elles semblaient faites pour l'être, nous produisions de petits bruits, le bruit de nos chairs humides se rencontrant pour se caresser avec tendresse, une tendresse passionnée.

Je fronçai les sourcils en me forçant à garder une dernière barrière, sentant la situation m'échapper. Mon esprit s'embrumait, tout devenait flou, je n'entendais que cette respiration extrêmement forte et bancale, je la sentais frapper contre ma peau de plein fouet, à un rythme incertain.

Je laissai un soupir d'aise m'échapper alors que Taehyung caressa timidement le bout de mes lèvres de sa langue, ses doigts se crispant sur ma nuque et son torse heurtant le mien dans un soubresaut.

Je ne pouvais plus me retenir, il avait trop de pouvoir sur moi. Et puis il semblait vouloir que je cède alors je devais apprendre à laisser mes peurs de côté, mes inquiétudes égoïstes au fond de mon être, et lui offrir ce qu'il voulait et qui me démangeait également.

Je pris son visage en coupe, caressant frénétiquement ses joues de mes pouces, rapprochant son visage du mien, pressant mes lippes contre les siennes, les entre-ouvrant de plus en plus, lui respirant fort par le nez.

Et complètement submergés par l'euphorie du moment, nos corps perdaient et gagnaient en force à la fois, c'était assez étrange. Tout ce qui grimpa en flèche en moi par mouvements successifs, c'était la première fois que ça m'arrivait.

Je le poussai le plus doucement possible au mur, son dos l'heurtant tout de même avec plus de force que je ne l'aurais voulu. Il se grandit un instant, détachant ses lèvres des miennes en inspirant d'un grand coup bruyant avant que nos lippes ne se rencontrent de nouveau.

Je fis glisser ma langue sans prévenir dans sa bouche chaude et humide, lui arrachant des couinements consécutifs se répétant à chaque fois que nos muscles roses se caressaient. Il parcouru mon dos de ses mains tremblantes, moi me collant fortement à son corps.

Et encore une fois
La rationalité me revint à la figure
En un éclair.

Je posai une main sur le mur, décollant mon ventre du sien et refermant mes lèvres sur les miennes de manière plus chaste, les caressant une dernière fois avant de les retirer, posant mon front contre le sien.

Il respirait tellement fort, c'était impressionnant. J'en oublié ma propre respiration qui était pourtant précipitée aussi. Nous ne bougions plus, attendant qu'elles se calment, qu'elles retrouvent leur rythme respectif.

Puis lorsque ce fut un peu près le cas, toujours les yeux fermés, je le sentis poser ses dix doigts sur mon torse et me pousser doucement, avançant et moi reculant. Mes mollets heurtèrent le lit et je tombais en arrière, ouvrant soudainement les yeux en poussant un cri de surprise.

Il atterrit sur moi, ses cheveux s'éparpillant sur mes clavicules, laissant ses bras entourer ma taille. Il posa son oreille contre mon cœur, semblant l'écouter attentivement. Nos jambes s'entremêlèrent et je laissai mon cou se détendre, ma tête partant légèrement en arrière, mes bras s'étalant sur le matelas.

Et je m'endormis,
sans avoir le temps de vérifier...



































... si tout allait bien.

sᴏᴀʀɪɴɢ | ʲᵏ ˣ ᵗʰOù les histoires vivent. Découvrez maintenant