- 8.2 - Revenir (version explicite)

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Chez Marc et Favian Thomas.

Marc vient de rentrer de Madrid, dans l'idée de développer de nouvelles sociétés en Espagne, quitte à s'implanter dans tout le pays. Cette pensée était devenue une obsession qui amuse Favian. Ce dernier, de son côté, a aussi des vues sur la péninsule ibérique. Il avait envie depuis des mois de se recentrer sur l'écriture. Suivre Marc en Espagne serait peut-être un moyen de retrouver l'inspiration. Bien sûr, ils continueraient à traverser l'Atlantique et à vivre à Paris. Mais son enthousiasme pour redécouvrir le mode de vie espagnol était grandissant.

Quoi qu'il en soit, Marc est enfin là, satisfait de retrouver son logement. Favian ne rentrera que ce soir, le temps que Marc range ses affaires. Mais c'était croire que Favian pouvait résister à son mari. Ces quelques jours de séparation, indolores pour d'autres couples, étaient un déchirement pour eux. Favian est là, couché, dénudé, avec un masque sur les yeux seulement.

Marc est tout à la fois surpris, amusé et excité. Après des années de mariage, rien n'avait changé entre eux. La vitesse à laquelle ils vivaient leur vie était un moteur, finalement. Comme si deux modes les habitaient : leurs activités – ensemble ou non, mais souvent en présence de l'autre – qui accéléraient en permanence, d'un côté, et de l'autre, leur vie de couple, comme suspendue dans le temps.

Marc avançait doucement sur son conjoint, retirant un à un les boutons de sa chemise, sa ceinture, son pantalon, son jockstrap... Bref, Favian avait réussi, malgré la fatigue, à réveiller l'envie de son mari. Telle une statue, celui-ci se laissait faire, patientant que Marc ne soit complètement à l'assaut de son corps. Pourtant, alors que ce dernier semble à présent prendre le dessus, ils savent tous les deux comment se terminera cette première fois – depuis 5 jours –.

C'est Marc qui excite son compagnon, qui saisit sa virilité pour en prendre possession, pour que son corps ne se resserre sur elle. La séparation des amants conduit toujours à cette pulsion chez Marc. Jusqu'au moment où Favian se décide à prendre les choses en mains, portant à bout de bras Marc pour atterrir ou bien sur la table ou bien sur le canapé, peu importe. L'essentiel étant que l'un et l'autre n'explosent ensemble, si possible au même moment, dans une espèce de rituel.

Après une douche à deux méritée, la discussion revient sur ce séjour hispanique. Marc ne parvient à cacher son plaisir, décuplé à l'idée de se lancer dans cette nouvelle aventure. Quant à Favian, il reste arcbouté sur son projet :

« Tu penses que l'on pourra leur en parler bientôt ?

— Laisse-moi finaliser la création des sociétés là-bas, et je te garantis que je téléphone à Julien », le rassure Marc.

***

Au même moment, au commissariat

***

« Maintenant que tu as retrouvé raison, tu vas tout nous expliquer ».

Le ton d'Isabelle était ferme, redevenu sérieux et froid après avoir fait craquer Diego. Nous n'étions plus qu'elle et moi avec lui.

« Et je te conseille d'être précis et complet, sinon on saura rajouter quelques lignes à ton CV carcéral, lui lançai-je.

— C'est bon, j'vais tout vous dire. J'ai redoublé. Tous mes potes sont passés. Y a que moi qui suis resté comme un con. Et ces connards m'ont zappé. Ils m'envoient chier quand je veux adhérer à leur asso, ils veulent même pas que je participe à l'orga. Ils m'ont humilié comme si on se connaissait pas. Alors je voulais me venger. Qu'ils plongent. Je savais que le discours passerait pas. J'ai même incité la fille-là à aller voir la directrice.

Hommes de Loi (B&B)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant