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Je ne sais même pas ce que je fais ici, au bord de ce terrain où mon équipe a perdu, il y a un peu plus d'une heure. Il n'y a plus de public, plus aucun supporter. Seuls quelques techniciens et bénévoles se trouvent encore là, à défaire toutes les installations qui ont été mises spécialement pour les finales d'aujourd'hui.

Certaines personnes me regardent un peu bizarrement parce qu'il doit être rare de voir un joueur revenir sur les lieux du crime comme je le fais à cet instant. Ou alors c'est le bandage médical que Mark m'a fait qui les interroge. Dans tous les cas, je n'y fais pas attention. Je laisse mon regard balayer les lieux.

Au bout d'un petit moment, je me rends compte que je cherche quelque chose ou plutôt quelqu'un et je me mets à ricaner, me moquant de moi-même. Je m'attends à quoi ? A ce que ce mec soit ici en train d'enrouler le terrain avec les bénévoles, habillé de son beau costume noir sur-mesure ? Je suis stupide.

Je plonge ma main dans mon paquet de bonbons calé dans mon nouveau matériel – il faut bien qu'il serve à quelque chose. J'en ressors une bonne poignée de Dragibus et souris parce que je les adore. À part les noirs. Quand j'étais petit, je pensais qu'ils étaient brûlés alors je n'y touchais pas. Malheureusement cette manie m'a suivi.

- Le match est terminé depuis un moment...

Mon sourire s'agrandit malgré moi tandis que le mec de tout à l'heure s'appuie sur la rambarde devant laquelle je suis. Je profite du fait qu'il fixe les techniciens pour le détailler un peu plus qu'auparavant. J'admire sa silhouette fine et élancée, me délecte de sa chute de reins, mise en avant par sa position et imagine ses mains marquer mon corps.

Je déglutis en sentant mon corps réagir un peu trop vivement à toute cette vision et aux images que je m'invente. Je colle mon corps contre la rambarde pour ne pas faire remarquer l'effet qu'il me fait et lui réponds :

- Et la fête de ton équipe a commencé depuis un moment...

Paris est comme n'importe quelle équipe. Après la victoire à la Coupe de France, ils ont tous dû aller fêter ça dans un club. Alors si ce mec travaille pour Paris, que fait-il encore là ? Son sourire en coin fait apparaître une fossette dans sa joue. Je me mordille très légèrement la lèvre inférieure parce que ce mec est vraiment trop sexy.

- Je déteste le hand, m'avoue l'inconnu.

Aussitôt, mon rire s'élève, attirant le regard de quelques bénévoles autour de nous.

- Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?

Je ris encore un peu avant de reprendre mon sérieux. Je secoue la tête et tout en ne le regardant pas, lui dis :

- Tu bosses pour le PSG et tu n'aimes pas le hand ?

Je le sens hausser les épaules à côté de moi.

- Quand j'ai dit que je bossais pour l'équipe adverse, j'ai peut-être simplifié un peu trop les choses, annonce-t-il.

Je me tourne vers lui, un sourcil relevé dans l'attente d'un peu plus d'explications. Il pose ses mains sur la rambarde et je remarque alors ses bagues. Presque une à chaque doigt. C'est assez étonnant de voir un homme de ce style dans le milieu du handball.

- Je représente ce qu'on appelle communément... Un sponsor.

Ma bouche s'ouvre légèrement à cette déclaration.

- Le plus gros sponsor du PSG en fait.

- Quoi ?

Je me recule d'un ou deux pas en le regardant de haut en bas comme si le détailler ainsi allait m'aider à comprendre ce qu'il vient de me dire.

Hand(s) to MyselfOù les histoires vivent. Découvrez maintenant