14.1. Little green paper

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Deux jours plus tard, Thomas reprend les cours de surf et se comporte avec nous comme si rien ne s'était passé. Il ne dit pas un mot sur l'issue de son rendez-vous à l'hôpital et rigole avec nous - et surtout moi - comme s'il n'avait jamais été malade.

Je pense que personne ne lui a dit que je sais.

Isabelle et moi nous sommes donnés la mission de sortir Laurel de sa dépression en l'emmenant magasiner. Ce sera aussi l'occasion pour moi d'acheter le numéro de téléphone dont j'ai besoin et explorer un peu.

Quant à William ? Il n'est jamais revenu.

Liam ? Je l'évite au maximum depuis ce jour dans la cuisine. C'est plus facile les soirs où il sort avec son équipe de basket. Ils vont en boîte ? Peut-être. Je ne le prends pas du tout personnellement.

Colin ? Nan, lui, c'est un parfait petit gentleman.

Mais seulement lorsqu'il ne me pose pas cinquante fois par jour si je me suis décidée sur si j'aimais mieux les bananes ou les pêches. Genre carrément. Et l'italique est calculé.

— Mika !

— Quoi ?

— Banane ou pêche ?

— Pfff, tais-toi, Colin !

Et si vous vous demandez sérieusement si je préfère les pêches ou les bananes...

... j'aime les licornes, OK ?

Bref, les mecs ne font pas trop leurs preuves depuis deux jours. Et c'est moche.

En attendant que Laurel sorte de la douche, je suis assise sur le lit avec mon cahier de croquis sur les cuisses. Mon crayon s'agite frénétiquement sur la feuille vierge que je ne tarde pas à noircir entièrement au bout d'une vingtaine de minutes. Je ne sais même pas ce que je dessine à vrai dire. Un petit coucher de soleil. Du sable. De l'eau. OK, OK, d'accord, c'est un paysage, ne vous énervez pas.

Je dessine des petits oiseaux dans le ciel à la va-vite. Parce qu'un ciel de plage sans oiseaux n'est pas un ciel de plage. J'vous le jure.

Je saisis un crayon orangé pour ajouter une touche de couleur lorsque deux petits coups sont frappés à la porte et qu'un petit papier vert est glissé en-dessous. Je m'immobilise, les sourcils froncés.

Louche.

Je saute du lit et récupère la petite note avant que Laurel ne sorte et découvre elle même ce qui y est écrit. Parce que, d'une manière ou d'une autre, je sais que c'est Liam. Je le sens. Surtout que ce message n'est pas signé.

« J'ai un match dimanche... tu veux venir ? »

Désarçonnée, je reste clouée sur place pendant une bonne minute. Même Gauche est sciée.

Je me gratte la tête, confuse. Il est vraiment en train de me demander de venir le regarder jouer alors que je n'y connais rien au basketball. Et je pense bien qu'il n'en a absolument rien à cirer de ma mise en garde l'autre jour. Comme d'habitude, il n'en fait qu'à sa tête. Certes, des étrangers peuvent se regarder jouer, mais son propre plan tombe à l'eau. À moins qu'il n'ait aucun plan... ? Que veut-il exactement ?

Je n'ai pas le temps de réfléchir davantage que la poignée de la porte de la salle de bain tourne.

Mon premier réflexe est de fourrer le papier dans mon soutien-gorge.

Fifty Shades of a Unicorn - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant