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CHAPITRE 6

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Je m'étais recroquevillée contre la porte. C'était après moi qu'il en avait. De ses yeux complètement noirs, luisants, il me fixait sans ciller.

« Que faisais-tu dehors ? » demanda-t-il d'un ton accusateur.

Je gémis, incapable de répondre. Je me ratatinai encore plus sur moi-même ce qui eut le don d'aggraver sa colère. Sébastien avança d'un pas menaçant.

Perdant patience face à mon silence, il gronda :« Que faisais-tu dans les bois ?! »

Comme je ne disais toujours rien, il se pencha vers moi, saisit mon avant-bras d'une poigne de fer et tira, m'obligeant à me relever pour lui faire face.

« Réponds », ordonna-t-il d'une voix glaciale, plus effrayante que lorsqu'il criait.

J'étais en état de choc si bien que je ne parvenais pas à prononcer le moindre mot. L'exaspération de Sébastien grandit. Ses doigts serrèrent plus fort et je glapis de douleur. S'il continuait, il me casserait le bras.

« Arrête ! Tu vois bien que tu lui fais mal. »

Magalie était sortie de sa torpeur et s'était élancée sur son fils, venant enfin à ma rescousse. Mal lui en prit. Comme par réflexe, la main libre de Sébastien vola à sa rencontre pour l'empêcher de l'approcher. Il cueillit sa mère au menton, et son revers de bras puissant envoya ma belle-mère valser contre le mur qu'elle percuta durement. Elle s'effondra à son pied, sa tête formant un drôle d'angle avec son corps.

Pendant quelques secondes, je crus qu'il l'avait tuée et je paniquai en pensant qu'il me ferait subir le même sort. Mais Magalie trembla légèrement, là-bas, contre le mur. Elle se redressa avec lenteur et s'adressa d'une voix sévère à son petit violent de fils.

« Elle saigne. »

Puis d'une voix plus douce, alors qu'elle se relevait tant bien que mal Magalie m'interrogea.

« Mélisandre, ma chérie, tu es blessée ? »

Je parvins à secouer négativement la tête, ma voix toujours scellée sous le regard fiévreux de Sébastien. Celui sembla sortir de son accès de rage. Ses yeux, plus lumineux, se posèrent sur le sang qui souillait mes jambes et le sol.

Ignorant sa mère, sa main glissa de mon avant-bras à ma main. Ses doigts calleux caressèrent ma peau avant de se refermer sur mes doigts, frêles en comparaison des siens. Il m'entraîna sans un mot jusqu'à la salle de bain et me fit asseoir dans la baignoire sur le rebord prévu à cet effet.

Pendant qu'il faisait couler l'eau, attendant qu'elle soit tiède, je l'observais à la dérobée. Pour une fois il évitait soigneusement de me regarder. Ses traits étaient tirés. Une légère coupure surmontait son sourcil droit, ses cheveux humides et en bataille étaient un mélange d'ocre jaune et de mèches châtain clair.

Alors qu'il se baissait pour tester la température de l'eau du doigt, mon cœur se mit à battre trop profondément. Ses cheveux rappelaient à l'identique le pelage de la seconde bête. Même dans mon état de semi-transe il m'était impossible de rater l'exacte similitude.

Lorsque Sébastien se redressa, me révélant de nouveau son visage, la coupure au-dessus de son arcade sourcilière avait disparu. Mais y avait-il jamais eu une écorchure à cet endroit ?

« Tu n'as rien ? » me questionna Sébastien tandis qu'il lavait mes jambes, en frottant doucement ma peau pour faire partir la terre et le sang désormais séché.

Sa question sonnait plutôt comme une affirmation. En effet, au fur et à mesure qu'il lavait le sang, il se rendait bien compte que je n'avais aucune blessure.

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par @SMXIII
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Suite au remariage de son père, Mélisandre découvre une nouvelle fami...
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