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CAMERON
"demi lovato - nightingale"

***

Un an après l'épilogue...

Quand Heaven est arrivée, en pyjama, les yeux rouges et les cheveux ébouriffés, devant ma porte, je l'ai prise dans mes bras sans vraiment comprendre. Entre ses larmes, elle insultait Wazter, disait qu'il ne méritait même pas de dormir sur le canapé depuis trois jours – là, aussi je n'ai pas cherché à comprendre – elle m'a aussi dit qu'il avait une petite bite, mais juste après, elle a levé les yeux vers moi, encore plus triste, en sanglotant : « C'est pas du tout vrai, mais faut bien que je lui trouve des défauts, d'accord ? Hein dit, que tu es d'accord ?! » elle hurlait presque quand je lui ai dit de se taire. Il était quatre heures du matin, et Tyler et moi avions eu une soirée... chargée...

M'enfin bref !

Nous avons discuté tout le restant de la nuit sur mon canapé. Je n'avais jamais vu Heaven pleurer autant pour un mec. D'habitude, elle lui aurait dit d'aller se faire foutre, aurait prit sa moto et se serait barrée pour la nuit dans un endroit calme. Ça, c'est du Heaven tout craché. Mais là, elle arrivait à peine à parler entre toutes ces putains de larmes qui dégringolaient de ses beaux yeux.

Je ne vais pas faire durer le suspens plus longtemps. En gros, les deux ne s'entendaient plus très bien depuis une bonne semaine quand Heaven a découvert que Wazter avait appelé Nilz, qui croupit en prison. Elle a pété un câble, Wazter a commencé à hurler des trucs du style : « Oh ! Excuse-moi d'avoir voulu tourner une page de ma vie ! Mon meilleur ami est mort à cause de ton ex psychopathe et je n'ai pas le droit de vouloir des explications ? Wouah, Heaven ! J'apprécie ton putain de soutien ! » et Heaven s'est barrée sans même mettre des chaussures à ses pieds.

Bon, leurs réactions ont été excessives. Aux deux. Mais Wazter a pas du tout assuré en rejetant la mort de Frist sur le dos d'Heaven. Elle aussi, elle l'adorait. Comme tout le monde.

Bordel, des putains de larmes me montent aux yeux alors que je prépare le café, tout seul dans ma minuscule cuisine. Y'a des fois, quand je me rappelle de tous ces moments complètement fous – et cons – en compagnie de Frist, et que j'ai envie de pleurer comme un gros gamin, je m'en empêche aussitôt. Parce que oui, c'était mon ami, mais je n'ai pas le droit de pleurer. Parce que des gens comme Wazter, en ont le droit. Pas moi. Moi, je n'ai pas été grand chose, dans la vie si trépidante de Frist Reynolds. Mais au moins, j'en ai fait parti. Voilà mon petit lot de consolation. J'ai fait parti de sa vie, et ça me suffit.

Je prends une grande inspiration, et verse mon café infecte dans ma tasse. J'ai toujours préféré le thé, mais l'épicerie d'en bas ne semble pas en être très fan. Du coup, je me force à boire ce truc tout merdique tous les matins. Tyler, lui, adore ça. En plus, il le boit sans sucre, complètement brut, et ça me donne la nausée de le voir boire cette chose.

Alors que je grimace à cette pensée, Heaven arrive au petit bar en se frottant les yeux comme un bébé. Ses yeux sont toujours aussi rouges, et ça me rappelle nos soirées de lycée, les joints qui tournaient, l'alcool, les Action ou Vérité, les colorations à gogo... Pensif, je passe une main dans mes cheveux redevenus bruns. Quand j'ai intégré l'université de New-York, j'ai décidé de revenir au naturel, pour tourner une page, celle qu'à été mon adolescence. Heaven n'était pas vraiment d'accord, mais mon argument, sorti au moment où nous sommes entrés chez le coiffeur, l'avait faite sourire : « De toute façon, je crois qu'il ne reste plus vraiment de couleurs que je n'ai pas essayé ».

Paradise [bonus]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant