Dis-le moi, Gus

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17 Novembre 1978.

      « Mon Seigneur, aujourd'hui je me confesse.

- Qu'as-tu donc à confesser mon garçon ?

- J'ai péché, mon Père.

- Le Seigneur pardonne aux pécheurs qui se confessent, ta faute sera purifiée sans iniquité. T'es-tu déjà confessé ?

- Non, mon Père.

- Avais-tu déjà péché ?

- Oui, j'ai menti à plusieurs reprises.

- Avais-tu des raisons de mentir ?

- Oui, j'avais faim et je voulais des bonbons. Alors j'ai menti à ma mère et j'ai mangé les bonbons.

- La gourmandise est un vilain péché auquel nombreux gourmands s'enlisent dans la sauce.

- Je m'excuse, Mon Père.

- Tu es pardonné, mon enfant. Quel est donc le péché qui t'emmène aujourd'hui ?

- Je suis amoureux, mon Père.

- Il n'y a pas de mal à aimer et à chérir autrui.

- Je suis amoureux d'un autre garçon.

- Es-tu toujours amoureux de ce garçon ?

- C'est pour ça que je suis là. Il faut que je vous parle.

- Soit, le Seigneur entendra ta prière.

- Mon Seigneur pardonnez-moi car je vais pécher. Aujourd'hui, j'ai embrassé un garçon. Et demain, je l'embrasserai encore. Je l'aime au plus profond de mon âme, alors pardonnez-moi. Aimer autrui n'est pas un pécher. Je sais que « les hommes qui couchent avec des hommes n'hériteront pas du royaume de Dieu ». Mais que voulez-vous ? Nous sommes jeunes et encore insouciants. Nous nous aimons parce que nous sommes plus forts à deux, parce que comme la Terre et le Soleil, l'eau et l'oxygène, la plume et le poète, nous ne pouvons pas vivre l'un sans l'autre. J'implore votre pardon. Vous êtes bon, Seigneur, vous êtes aimant et compréhensif. N'avez-vous jamais été amoureux ? D'une belle femme au cheveux d'or et aux formes voluptueuses ? N'auriez-vous pas renversé des montagnes pour elle ? N'auriez-vous pas souhaité la mort plutôt que de vous en séparer pour toujours ? Et je pense que vous ne voulez pas la mort d'un de vos «enfants» sur la conscience. Alors pardonnez-moi mon Seigneur car je vais pécher. Car j'aime et j'aimerai jusqu'à ce que je ne sente plus mon cœur crépiter dans ma poitrine et que mon corps s'éteigne après une étincelante vie. Pardonnez-moi. Je l'aime et je vais pécher afin de ressentir encore son souffle contre mon cou, sa voix dans mon oreille, ses lèvres contre mes lèvres, son sourire à travers mes yeux, ses yeux à travers mes yeux. Lui à travers moi. Tout comme moi à travers lui. Et si vous me condamnez à abandonner tout son être, je serai contraint de vous désobéir encore. Parce que « Aimer l'Éternel de tout son cœur, de toute sa pensée, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. ». Alors je me sacrifierai pour l'aimer sans retour et jusqu'à ce que de mon souffle je ne respire plus.

Pardonnez-moi, Seigneur, car je vais pécher. J'aime Gabin Rainbow.

[...]

- Tu es pardonné, mon Fils. »

L'invitation au VoyageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant