Chapitre 9 Tyler

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À ces heures du matin, le parking du lycée était complétement vide. C'était souvent à ce moment-là que je faisais mes échanges.

Les deux grammes de coke étaient dans ma poche et pesaient énormément. Je n'aimais pas en avoir sur moi, préférant m'en débarrasser au plus vite, alors si ce connard de Schmidt ne se pointait pas dans cinq minutes, ça n'allait vraiment pas le faire.

Ce débile arriva deux minutes plus tard dans son SUV Mercedes couleur argent et se gara à côté de ma moto.

Je le regardai de travers, étant donné qu'il arrivait avec cinq minutes de retard. C'était toujours ainsi avec les fils à papa, ils te disaient une heure et finalement, ils débarquaient quand ils le voulaient, pour bien te faire comprendre que leur temps était beaucoup plus précieux que le tien.

Il était à peine 7h25 du matin et Schmidt portait des lunettes de soleil, alors soit il avait un cocard, soit il avait la gueule de bois. Et je penchais plus pour la deuxième option. Les fêtes que Schmidt donnait étaient réputées pour être de véritables beuveries, coucheries et tout ce qui s'en suit.

J'étais allé à l'une d'entre elles il y a quelques mois... ou plutôt, je m'y étais rendu pour lui vendre de la came parce que monsieur voulait pimenter la fête.

Je ne savais pas ce que les joueurs de foot faisaient à ces raves et je n'avais pas envie de le découvrir, mais le fait qu'ils fassent des orgies ne m'étonnerait même pas. C'étaient de véritables dégénérés.

Cassidy ouvrit sa portière et sortit, tout en me regardant de son air suffisant. Je n'en avais rien à faire, ce n'était pas moi qui me droguais, n'ayant jamais touché à cette merde. Et il fallait être bien con pour le faire.

Tout en prenant le sachet transparent, je lui tendis la main pour la lui serrer et lui, il me donna l'argent. Une fois que chacun eut sa marchandise, je comptai discrètement les billets et il inspecta la coke. Les $200 étaient là. Il s'agissait de quatre beaux billets de Ulysses S. Grant.

— C'est de la bonne ? demanda-t-il en mettant son auriculaire droit dans la poudre pour ensuite le passer sur ses dents. Elle a intérêt à être bonne, vu ce qu'elle me coûte.

Je soupirai, crispé. C'était la même poudre de fée blanche qu'il m'avait acheté deux semaines auparavant, alors oui, elle était bonne.

— T'inquiètes, tu en as pour ton argent. Fais-moi confiance.

J'essayai de me montrer affable avec eux lors de nos échanges commerciaux, mais s'il fallait que je leur casse la gueule au lycée, je n'allais pas me gêner. Même si j'essayai de me retenir la plupart du temps.

— Dis, Mendoza ?

Il rangea le petit sachet à l'intérieur de sa voiture et referma la porte pour venir discuter avec moi. À mon plus grand malheur.

— Quoi ? demandai-je, blasé.

J'avais envie d'en terminer avec ce mec. Mis à part son argent, je ne voulais rien savoir de lui.

— Tu ne vendrais pas d'autres drogues dures par hasard ?

— Tu comptes refaire une de tes fêtes légendaires, Schmidt ? ironisai-je, sachant qu'il ne pouvait s'agir que de ça.

Son père était juge et son fils faisait absolument tout ce qu'il voulait, après tout, papa était toujours derrière lui pour nettoyer son merdier.

— Ouais, tu me connais bien, Mendoza, rigola-t-il. Vendredi prochain c'est le premier match de la saison et il faut bien fêter ça !

Tout le lycée y serait, pas seulement l'équipe de foot comme dans tant d'autres fêtes que donnait Cassidy. Cette fois, ce serait une célébration collective, la maison du juge Schmidt serait en mode portes ouvertes rien que pour cette nuit. Même les plus gros loosers pourront y assister, c'était la phrase d'accroche de ce tocard pour ce genre de soirées.

Paradis Secret (Tome 1) ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant