[PARTIE 3 : Mythologie(s)] Chapitre 32 : En fuite

Depuis le début
                                    

Bien, cela avait attiré l'attention des monstres. Les Cyclopes tout particulièrement, qui tournèrent vers elle leur gros œil humide.

- Ohé, fit l'un deux. Tu sors enfin, petite peste. Tu vas payer ce que tu as fait à mon camarade !

Quel camarade... ? songea vaguement Åna. Bon, elle avait certainement eu une embrouille avec un Cyclope à un moment ou un autre, depuis qu'elle était dans la Cloche. Pas de temps à perdre en broutilles. Elle ignora simplement le Cyclope – qui s'avançait vers elle en brandissant une hache – et s'avança de branche en branche avec prudence. Au bout d'un moment, elle avait pris le rythme et passait d'une branche à l'autre avec l'agilité d'un singe, se hissant par les bras, balançant son corps pour prendre plus d'élan. Elle distança la plupart des monstres, seuls les Cyclopes et quelques Lestrygons continuaient de la poursuivre. Ana commençait à se dire que c'était bien parti –

Mais à un moment elle trébucha, sa main glissa sur la branche verglacée, et elle ne parvint pas à se rattraper.

Åna eut l'impression de tomber au ralenti. Elle voyait passer devant elle les branches auxquelles elle aurait pu s'accrocher, sans réagir assez vite pour le faire –

Et elle s'écrasa sur le sol. Par chance il était recouvert de poudreuse, alors elle tomba sur une sorte de matelas glacial.

Elle se releva. Son dos était douloureux, mais elle n'avait rien de grave.

Les Lestrygons et les Cyclopes l'entouraient.

Il devait y en avoir cinq en tout. Si les Cyclopes faisaient trois mètres de haut, les Lestrygons étaient bien deux fois plus grands. Tous brandissaient des armes – hache, épée – et contractaient leur montagne de muscles. Si Åna les attaquait avec son arc, elle risquait de ne leur faire aucun dégât. Même les flèches explosives ne pourraient pas grand-chose contre leur carcasse épaisse.

Alors elle choisit un sport qu'elle aimait bien aussi : le combat au corps-à-corps.

Elle lança des flèches normales et des flèches explosives sur quatre de ses assaillants, assez rapidement pour qu'ils ne les esquivent pas. Puis elle se lança sur le cinquième, attrapa son bras et grimpa dessus. Le Lestrygon la balaya d'un revers de main, et elle tomba dans la poussière. Mais elle se releva et repassa à la charge.

A cet instant, elle regretta de ne pas avoir d'épée. Elle lacéra le Géant avec plusieurs coups de couteau, mais les autres s'étaient approchés d'elle. Elle se glissa sur le côté pour esquiver un coup d'épée, puis envoya de nouvelles flèches explosives, qui les firent gémir de douleur.

Elle en envoya également sur le cinquième, et profita de l'avoir déconcentré pour monter sur son dos. Elle planta son couteau dans la nuque du Géant, et tira avec force pour déchirer sa chair. Le Géant se débattait. Elle finit par réussir à lui ouvrir la nuque, et le Géant s'évapora.

Åna retomba au sol. Quatre ennemis l'entouraient encore. Elle pouvait retenter la même technique, mais elle n'était pas certaine de réussir une seconde fois.

Il fallait qu'elle s'attaque aux Cyclopes. Si elle pouvait les aveugler, elle aurait un net avantage sur eux.

Elle tira des flèches normales vers les yeux des trois Cyclopes, mais ils n'étaient pas bêtes : ils esquivèrent et se lancèrent tous en même temps sur elle. L'un d'eux la souleva par son T-Shirt et la balança encore quelques mètres plus loin. Quand elle se releva, Åna avait la tête qui tournait.

Les trois Cyclopes s'avancèrent vers elle, mais cette fois-ci, elle était plus alerte. Elle se tourna vers le Lestrygon restant et banda son arc dans sa direction. Elle sentait les Cyclopes arriver dans son dos, mais elle fit mine de ne rien remarquer et resta bien concentrée sur sa flèche. Au dernier instant, alors qu'un Cyclope levait son arme sur elle, elle se retourna et lui planta une flèche dans l'œil. Il se tordit en deux en poussant un cri strident.

Plus que trois ennemis, pensa Åna. Les deux Cyclopes restants s'approchaient d'elle, le Lestrygon également. Il fallait qu'elle réagisse vite.

- Éborgner un Cyclope, mais n'as-tu pas honte ?! Hurla l'autre Cyclope. Tu vas le payer !

Eh bien donc, se dit Åna. Si je payais à chaque fois qu'ils me menacent, je ne donnerais pas cher de ma peau.

Ha, ha.

Åna reprit sa respiration. Elle envoya des flèches aux monstres, mais elles venaient se figer absurdement dans leur carcasse sans qu'ils ne réagissent. Ces trois-là étaient plus solides que les précédents, réalisa-t-elle. Le Lestrygon l'attrapa à mains nues et la souleva en l'air. Dans la poigne du géant, Åna pouvait à peine respirer, et elle ne pouvait pas esquisser un mouvement.

Les deux Cyclopes s'approchèrent, et ils tendirent les bras pour la prendre aussi. Ce n'était qu'une question de secondes pour que l'un d'entre eux la fasse éclater comme une vulgaire baie entre leurs doigts. Åna commença à paniquer, la situation lui rappelant étrangement le moment où elle était emmaillotée dans un cocon de la toile d'Arachné.

Elle chercha une issue. Avant de mourir étouffée. Avec son couteau, elle essaya de transpercer la main du Géant, mais si son espèce de sang doré, l'ichor, coulait le long de son bras, celui-ci restait impassible.

C'est alors que d'autres animaux surgirent. Le reste des monstres avait fini par les retrouver.

Une espèce de lion énorme se jeta sur le Lestrygon, et lui mordit l'épaule. Sous le coup de la surprise, le Géant desserra son poing. Åna en profita pour se dégager, et attrapa une branche. Elle se hissa dessus et grimpa le plus haut possible.

Une fois hors de portée des monstres, elle souffla et observa la situation. L'arbre était entouré de monstres – dont un Lestrygon armé d'une hache. Si elle restait ici, elle n'aurait que quelques instants de répit. Mais si elle s'éloignait, ce serait en quelque sorte se fatiguer pour rien – parce qu'il y aurait toujours quelques monstres pour la suivre. Restait la possibilité d'abattre les monstres à distance, avec son arc, mais elle n'était pas sûre d'être aussi bonne archère. Plus que ça, il y avait les Ogres de Terre qui se régénéraient et contre lesquels ses flèches seraient inefficaces.

Une fois de plus, elle était revenue à la case départ. Elle était coincée en haut de cet arbre –

Un serpent tomba des branches hautes. Il s'avança vers elle en sifflant. Åna recula –

Elle dérapa et tomba en arrière. Sauf que cette fois-ci, elle n'atterrit pas sur un matelas de neige, mais sur de la mousse froide.

Elle se redressa et leva les yeux. Elle se trouvait dans un espace fermé et sombre qui sentait l'humus et le bois humide. Au-dessus d'elle, une ouverture assez large faisait tomber un rond de lumière sur le sol.

Åna mit quelques secondes à réaliser qu'elle se trouvait en sécurité – une sécurité temporaire, certes, mais c'était bien mieux qu'en haut de cet arbre.

Alors, une forme se distingua dans l'ombre. C'était une femme jeune, habillée en robe, avec de longs cheveux noirs et bouclés.

- Sacrée chance de tomber sur cet abri, pas vrai ?

Elle s'avança dans le rond de lumière et sourit à Åna.

- Vous êtes... Fortuna ? demanda celle-ci.
- Tout à fait, répondit la déesse. Bonjour, Åna. Ça fait longtemps, pas vrai ?

Nemesis Hogwarts Project [HP-PJ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant