Plus l'homme à l'habitude, moins il est libre et indépendant.

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Plus l'homme à l'habitude, moins il est libre et indépendant.

Emmanuel Kant.



L'ami eut l'impression de se faire arracher la peau quand il revint enfin à lui, tout son corps le brulait il eut l'impression d'avoir la chaire à vif. Il regarda tout autour de lui tout en se concentrant sur son cœur et son souffle, il était enfin de retour chez Ana. Pour s'en assurer, il se leva brusquement en faisant tomber sa chaise et se précipita dehors. Il soupira d'aise en se frottant le torse en se rendant compte qu'il était bien chez eux et que tout avait l'air d'aller bien.

La même rue en terre, les mêmes murs en bois et toujours cet idiot de corbeau sur le haut du toit d'en face. Oui, il était bien de retour chez eux.

En refermant la porte, il se mit à jurer autant de grossièreté qu'il put sans reprendre son souffle.

- Bordel d'Ebat' ! Et tu veux que je fasse quoi de tout ce merdier à la con moi ? Merde !
Tout en rugissant, il allait et venait d'une pièce à l'autre sans se fixer. C'est à peine s'il prit le temps de relever la chaise.

Où voulait en venir Ana ? Que voulait-elle vraiment ? Ces deux questions tournaient et viraient dans son crâne sans pour autant trouver une réponse.

Le colosse ne supportait pas être dans le flou, il lui fallait des réponses au plus vite !

- Dire que j'sais même pas ou t'es... Gronda ce dernier tout en abattant son poing contre le mur du couloir. Rien ne se brisa. Sauf son cœur.

Anton respirait de plus en plus fort, il fallait qu'il bouge. Qu'il sorte d'ici avant d'exploser de rage. Tout aussi rapidement qu'à l'aller, il rentra chez lui pour passer quelques affaires sur le corps plus correctes. Elle lui avait demandé de mentir pour elle, de dire à tout le monde qu'elle allait rentrer. D'accord, enfin non ! Elle allait rentrer comme toujours ! Elle le devait ! Sinon pourquoi resterait-il ici ? Sans elle rien de tout cela n'aurait pu voir le jour.

Tout en claquant sa porte d'entrée, il se jura de faire comme d'habitude. D'ignorer le pincement de son cœur et de faire bonne figure. Juste parce qu'elle le lui avait demandé.

- Toi j'te cramerais. Promit le colosse au corbeau perché en face de chez eux, la future victime se contenta de le regarder s'éloigner sans émettre un seul bruit.

Tout en enchaînant les pas sans faire attention à sa direction, il se demanda ce qu'il faisait en temps normal quand elle n'était pas là. Pour le coup, il eut envie de s'exploser la tête contre le premier mur venu. Depuis quand il se posait ce genre de question ? Depuis quand se questionnait-il tout court ? Le colosse était pragmatique, il faisait ce qu'il devait être fait sans se poser plus de questions. Cela lui avait évité de nombreuses nuits blanches contrairement à Ana.

Anton s'immobilisa puis fit demi-tour. Normalement le matin, il partait toujours en direction du grand mur. Par habitude, il jeta un regard sur la pleine quand il passa devant. Non elle n'y était pas. L'ami serra les dents.

Le grand mur était un rempart immense fait de pierre et de métal qui les séparait et protégeait de la frontière. Il y en avait deux comme celui-ci, ici et totalement à l'opposé. Le second était entre eux et le clan neutre. Chaque jour, plusieurs équipes les entretenaient et solidifiaient pendant que plusieurs soldats faisant des rondes.

Jusqu'ici, ils avaient bien essuyé quelques attaques, surtout provenant du clan neutre, sans vraiment avoir eu du mal à les repousser. Un peuple nourri avait toujours eu un certain avantage.

Vybor Kosilki, le choix de la faucheuse. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant