XII - Esther

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Le changement de température me provoquait des fourmillements et des picotements dans tous les membres, me forçant à gesticuler comme un pantin désarticulé.

Elle se mit à rire et railleuse me lança.

"Hey! N'exagérez pas, vous n'êtes restés que quelques minutes dans ce caisson!"

Elle ajouta avec plus d'entrain: "Allez sortez donc de là! Je suis venue pour vous aider mais nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous!!

-C'est donc vous Esther?

-Et oui! En chair et en os! Allez!" Elle me tendit une main pour m'aider à sortir.

Je la remerciai avec gratitude et continua avec enthousiasme:

"Je suis heureux de vous voir! Moi, c'est Michael, je suis venu sur Krysto pour vous trouver!

-Oh arrêtez, vous allez me faire rougir, me dit-elle d'un air moqueur.

-Si,si, je souhaite réparer un robot et un homme m'a parlé de vous. Par contre, je ne sais plus où se trouve ce robot... ni ma coéquipière. Je...je ne sais d'ailleur pas ce que je fais ici! lui avouais-je tout penaud.

-Ne vous en faites pas pour ça et dépêchez vous, nous ferons le brin de causette plus tard!"

À peine extirpé de ma prison, je me rendis compte qu'il y'en avait d'autres. A vue d'oeil: une demi-douzaine. Elles se trouvaient alignées dans un renfoncement qui s'avérait être une cavité éclairée par une étrange lumière bleuâtre. En m'approchant, je vis, avec horreur, des personnes gelées et emprisonnées à l'intérieur; la plupart portaient des combinaisons blanches estampillées d'un B sur le torse et des casques noirs avec une visière trans-neon jaune: l'uniforme des Blacktrons. Je restais immobile à cette vision qui me glaçait le sang.

Esther m'expliqua qu'il s'agissait de chambres de cryogénisation. Mais elle fut brève et insista encore pour que nous déguerpissions au plus vite. Elle m'avoua que la première étape de ma propre cryogénisation allait commencer et ses camarades n'allaient pas tarder à se rendre compte de quelque chose. .

Sa voix était réconfortante mais son ton restait tendu. Elle me pria de la suivre une énième fois. J'obéis et marchai juste derrière ma protectrice qui venait de me sauver de cette horrible fin.

Après quelques pas, elle s'arrêta devant une paire de skis translucides et orangés, très courts qui scintillaient dans la neige. Elle me lança une deuxième paire qu'elle avait gardé fixée à son dos en me sondant:

"Vous savez skier au moins, Michael?"

J'attrapai les deux skis au vol et lui répondis un peu gêné:

"Euh, à vrai dire: non, pourquoi?

-C'est pas vrai?! s'exclama-t-elle. Et bien il va falloir, car c'est le seul moyen de quitter cet endroit."

Elle chaussa ses skis et s'apprêtait à me faire signe de partir lorsqu'elle me vit désemparé, à essayer de fixer les miens.

Elle prit l'air déconcerté. Les deux mains sur les hanches; exaspérée, elle secoua la tête et lâcha dans un soupir: "Et bien, on n'est pas sorti de l'auberge si vous êtes aussi empoté!"

En réponse; je haussai les épaules. Elle se décida à venir m'aider et s'avança vers moi en donnant trois, quatres coups de ski à la manière d'un canard.

Elle me débarrassa les mains brusquement et me fixa les skis aux pieds comme on le ferait à un enfant qui débute pour la première fois.

"Voila! Maintenant, vous êtes prêt. Il suffit de patiner sur le plat et dans les montées; quand ça descend: vous vous laissez aller, les skis toujours parallèles et pour freiner: Chasse-neige!! Elle joignit les spatules de ses skis pour me montrer. C'est enregistré? demanda-t-elle"

Space BrickOù les histoires vivent. Découvrez maintenant