Atralean - La Dame Du Marécage

Prologue. La légende...

Au bord du marais d'Atralean, lieu riche en légendes, quelques vieilles maisons restaient habitées. Les grands parents de Tom y vivaient encore. Et c'est tout naturellement que leur petit fils était venu pour les vacances, accompagnés de trois de ses amis : Léa, Arthur et Jeanne. La nuit, tard, les quatre amis discutaient en observant le marécage. Alors Tom décida de leur raconter la vieille légende d'Atralean.

<< Il y a bien longtemps, vivaient dans un grand manoir aux berges du marais une riche famille, les Castalnera. La dame de cette famille était la fille aînée d'un seigneur de la région voisine. Elle était d'une beauté rare. On la surnommait la « Belle de Nuit », ses long cheveux noirs tombant en cascade sur ses épaules fines. Elle était l'épouse d'un gentilhomme qui avait déjà été marié une fois et avait déjà une descendance. Elle était seule et malheureuse. Alors elle se rabattit sur la seule chose qu'elle comprenait : le marais. Elle en connaissait toutes les légendes, toutes les herbes guérisseuses... et à cause de ces mêmes connaissances qui sauvèrent pourtant plusieurs vies, on l'a qualifia de sorcière. Elle dû fuir pour échapper au bûcher. Fuir le plus loin possible, fuir dans le sinistre marécage. On avait lancé des chiens à sa poursuite et elle continuait de courir pour y échapper, sa robe déchiquetée et noircie par la vase. Mais elle ne pouvait fuir. Et elle se noya. On raconte aujourd'hui que la « Belle de Nuit » règne dans ces tristes marais et qu'on l'entendrait encore chanter les soir de pleines lunes...

Jeanne explosa de rire. Les histoires de fantôme et de sorcière, elle en connaissait. Ce n'était que du vent.

- Elle chante les soirs de pleines lunes ? Comme un loup-garou ?

Léa secoua la tête. En fine connaisseuse de tout ce qui l'entourait, elle s'était renseignée sur les marécages.

- Beaucoup de personne y ont disparus sans qu'on retrouve les corps. Cette histoire ne serait pas impossible même si... Je n'y crois pas vraiment pour ainsi dire !

- Quand tu te feras dévorée toute crue par la «Belle de Nuit » tu ne diras plus ça ! la charia Arthur.

Tom répliqua furibond qu'on se moque de sa légende :

- La « Belle de Nuit » ne dévore pas les gens !

- Ça, c'est toi qui le dis!>>

Et la discussion dériva vers d'autre sujet, délaissant la vieille légende.

Ce que les quatre jeunes ne savaient pas, c'était que la « Belle de Nuit » ne s'était pas noyée. Elle n'était pas devenue la reine des marais... Non, elle connaissait bel et bien les histoires et les secrets du marais. Alors qu'elle fuyait les chiens, elle avait invoqué les Miül, des sirènes voleuses d'âme, à son secours, afin qu'elles la débarrassent de ses poursuivants. Mais alors qu'elle courrait toujours, elle s'était retrouvée face à une immonde créature de poils, de peau et d'écailles qui la fixait si étrangement qu'on aurait dit qu'elle allait la dévorer. La jeune fille savait qu'elle se trouvait face au seigneur d'Atralean, le diable du marais.

<< On ne s'enfuit pas de ces marais.>> avait grogné la bête.
Avant de se jeter sur la «Belle de Nuit».