K-Pharnaum [OS Kpop]

Fallacy [WonTaek]

Igeon Beautiful lie

Nae majimak geojismal
Jugeul mankeum apado
Neoreul wihae nan

Gamyeon soge nareul gamchune

La lumière du soir s'infiltrait dans la grande pièce blanche, cœur de ce manoir abandonné. Cette pièce était vide comparé à sa superficie : un piano en son centre, quelques statues recouvertes de draps, des tableaux décrochés et posés à même le sol. Les lieux étaient poussiéreux, les draps étaient presque gris, les tableaux étaient sales. Seul le piano qui trônait dans la pièce était propre. D'un noir éclatant, il reflétait la lumière des astres nocturnes qui illuminaient la pièce. Ce lieu délaissé semblait presque comme un sanctuaire au calme pieux. Mais ce soir là, une mélodie venait résonner entre ces murs comme depuis quelques jours sans interruption déjà.

De fins doigts d'un teint presque blanchâtre courraient sur les touches tout aussi pâles. Si l'ombre n'avait pas donné du volume à ces bâtonnets de chair, il aurait été impossible de les discerner du piano dont ils caressaient le clavier au gré des notes qu'ils connaissaient par cœur. Impossible de faire une quelconque erreur sur cette mélodie pour le musicien qui se donnait en concert dans cette salle sans public ni personne aux alentours pour écouter cette magnifique mélopée chargée en sentiments.

Cet air avait son histoire. Son père le lui avait appris alors qu'il n'avait que six ans et il s'était appliqué à le reproduire pour le rendre fier de lui. Malgré de nombreuses incertitudes dues à son jeune âge certainement il avait sut reproduire la mélodie à l'oreille simplement. Et quelle ne fut pas la fierté de son père, pianiste renommé dans le monde entier, que de voir que sa progéniture avait ce talent, voire même ce don de pouvoir retrouver les bonnes notes grâce à une unique écoute du chant d'un instrument. Cette faculté pour le moins rare qu'il possédait, ils l'avaient par la suite exploitée. L'enfant prit des cours de solfège, dût choisir un instrument de prédilection pour s'y consacrer corps et âme, continua son apprentissage au cours des années. Mais lors de son douzième hiver, son père mourut tragiquement des suites d'une maladie dont il avait connaissance depuis fort longtemps, laissant derrière lui un jeune pianiste aguerri qui avait soif de savoir. Cette quête de connaissance musicale pris fin suite au décès si soudain de son paternel. Longtemps, il abandonna son instrument et se referma sur lui-même, ignorant le monde, sa famille, tout ce qui pouvait l'entourer. Ses pensées étaient devenues aussi noires que ses cheveux de jais alors qu'au contraire sa peau était devenue blanche tant il restait enfermé dans son aile de l'immense manoir qu'ils avaient toujours habité. Cette mélodie qu'il avait apprise, associée à tout ces moments de plaisir qu'il avait passé avec son père, avait pris un goût amer, désagréable. Hors de question de se remettre à la jouer.

Pourtant, quand il essaya de se remettre au piano, ses doigts tremblaient, hésitant sur ce qu'ils devaient faire ou non. Bien vite, cette ritournelle revenait à son esprit et venait se jouer naturellement, comme si ses mains n'étaient destinées qu'à jouer sans cesse cet air qui lui était si cher, comme si jamais il ne l'avait oublié ni même ne pouvaient songer un jour à l'effacer de sa pensée. Pourtant, tout ne redevint pas comme avant ainsi qu'avaient pu l'espérer les membres de sa famille. Le pianiste n'était plus que l'ombre de lui-même, un pâle souvenir de ce qu'il avait été, une coquille vide dont tout sentiment s'était retiré. Et ses proches ne s'en étaient rendus compte que trop tard, quand toute forme de vie l'avait déjà quitté. Tous essayaient de lui redonner goût à la vie mais en vain. Rien ni personne n'arrivaient à rien. Tout était perdu. Cette flamme qui l'avait animé pendant toutes ces années avait été soufflée quand la vie de son père avait disparu.