34-Le premier chapitre d'une nouvelle vie...

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Abygaïl

Déjà à mon jeune âge, je maîtrisais à la perfection le titre de fille solitaire. Pas que je déteste la présence de l'être humain en général, mais certains types de personne me rendent un peu plus inconfortable. Je suis contente d'être là, en fait, je suis heureuse d'être avec Harry. J'ai hésité un petit peu avant d'accepter son invitation, me retrouver à un rassemblement annuel d'avocat lorsque ta vie est à des mille de la leur, c'est plus ou moins tentant. Mais lorsque, je le regarde rigoler avec ses amis, je me dis qu'un sacrifie d'une journée, ce n'est pas la fin du monde et que j'ai fait le bon choix en acceptant de parcourir les quinze heures de route qui sépare Denver de la Nouvelle-Orléans.

— Je dois subir ça à chaque année, s'exaspère Monica, en roulant les yeux.
— Tu ne t'amuses pas ? rigolé-je.
— J'anticipe déjà la fin de la soirée, répond-elle en regardant sa montre, bientôt l'histoire risque de changer, tu vois les petites poules sans tête qui danse par là.

Je regarde dans la direction qu'elle pointe et non sans surprise, je vois le groupe de fille que j'avais évidemment déjà remarqué.

— Bientôt, elles vont vomir partout et finir ça en pleurnichant. Et c'est là que super Monica devient indispensable. Et ça, c'est sans parler des messieurs ici présent, lorsqu'ils deviendront, hum, hésite-t-elle, animal, les insultes et les bousculades vont commencer, tu sais le genre d'obstination qui commence avec, elle regarde autour d'elle, ces palmiers par exemple et s'ajoute une discussion sur les changements climatiques pour finir ça en politique et c'est là que la guerre commence.

En effet, à la vitesse que les verres d'alcool se vident, ça risque d'être un carnage tout à l'heure. La majorité des gens à qui j'ai parlé semblait sympathique, mais à voir la façon qu'ils ont à se la joue un peu trop à mon goût, je n'ai pas de doute que ça risque de mal se terminer. Sinon, outre les dieux au-dessus de tout, il y a Louis et sa petite famille que j'aime bien.

— Tu vois, elle s'arrête pour prendre une gorgée de vin, ce qu'elle cherche à faire, c'est seulement leur place dans un cabinet et si je me fis à mon expérience, une ou deux d'entre elles vont réussir à terminer la nuit avec soit Liam ou...
— Ou Harry, je poursuis, devant le malaise.

Je commence à le connaître et je suppose qu'il n'a pas choisi ses collègues féminines qu'avec leur Curriculum vitae. Les pauvres. Juste à regarder, je peux déjà distinguer celle qui sont plus susceptibles d'obtenir une lettre de recommandation ; elle s'acharne comme un vautour sur un ver de terre, mais bientôt se sera l'inverse, c'est elles qui ramperont.

— Il boit de l'eau ! s'étonne Monica, doux Jésus, est-ce que je rêve où il tient une bouteille d'eau.
— Je te confirme que ta vue est bonne, rigolé-je.
— Il buvait beaucoup, c'est dernier temps...je n'aime pas le voir si mal.

À peine qu'elle, termine sa phrase que nos yeux se braquent sur lui en mêmes temps que les siens détaille le corps d'une belle rousse qui se trémousse dans un maillot deux pièces. L'éclat de nos rires attire son attention et ses yeux d'un air désolé me font craquer.

— Oups, pris la main dans le sac, crie Monica.

Les enceintes laissent jouer de la bonne musique, l'alcool est bonne et les femmes sont belles. Comment lui en vouloir. Bon, bien qu'il ne semble pas boire d'alcool, un homme ça reste un homme.

— Comment ça se passe entre vous deux ?

Comment l'expliquer à quelqu'un quand toi-même, tu ne sais pas. Entre Harry et moi, c'est... c'est bon, c'est facile mais surtout incertain, mais le plus intrigant, c'est pourquoi un homme comme lui c'est accroché à moi. À mon avis, c'est aussi inexplicable que tout ce qui entoure l'affaire *Roswell.

En dessous (H.S.)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant