Dans les étoiles [TERMINÉ]

Chapitre 36

                    

Point de vue de Tyler:

Je rentre chez moi, et m'affale dans mon canapé.
Bordel... j'ai encore les mains qui tremble. J'ai une impression de... d'inachevé.
Qu'est-ce qu'il m'a pris chez elle?
Ma mère me rejoint, et me scrute. 

_Tu étais avec Emma? Me demande t-elle alors.

_Comment tu sais ça?

_Tes yeux brillent encore, et tes pommettes sont rouges.

_Et?

_Et ça ne t'arrive que quand tu la vois, mon grand, dit-elle en souriant. 

_N'importe quoi.

_Sisi. Tu as réfléchi à ce que je t'ai dis l'autre fois?

_à propos? Je ne vois pas trop où elle veut en venir.

_Sur les étoiles. L'amour et la haine. Oh, je vois. Bien-sûr que j'y ait réfléchi, un peu trop même. 

_Oui.

_Tu as compris?

_Je pense. Je l'ai compris il y a peu..

_Alors, dis moi.

_Je penses que tu avais raison. Tu as dit que c'est parce qu'il y a de l'amour qu'il y a de la haine, et bien..ça veut peut-être dire que si Emma et moi on s'est toujours insultés, détestés, cherchés, c'est parce que dans le fond on voulait toujours parler à l'autre. Peut-être que l'on s'est toujours aimé mais que l'on a pris ça pour de la haine..

Ma mère sourit, fière. 

_Tu sais Tyler, j'ai toujours su que vous étiez amoureux. Je la regarde, grimaçant au mot « amoureux ». Quoi? Je ne suis pas... amoureux! Je ne l'ai jamais été! Et ne le serais jamais! N'est-ce pas...? Quand tu étais petit, tu m'avais raconté qu'elle s'était battu avec un autre garçon que toi, et ça t'avais vraiment énervé, tu m'avais dit «personne à le droit de la toucher, y'a que moi!» et c'est là que j'ai compris que malgré tes 7 ans, tu l'aimais. Tu parlais toujours d'elle, en mal oui, mais tu ne pouvais t'en empêcher. Et avant chaque rentrée tu disais «j'espère que je serais dans la classe du rat, pour continuer à la soûler» et crois moi, quand on déteste quelqu'un, on veut tout sauf être tout le temps près de l'autre.
Et puis, une fois, tu devais avoir... treize ans, et l'on a croisé une fille aussi brune qu'elle, avec des yeux très bleus aussi. Et tu m'as dit: « Beurk, c'est dommage. »
Alors je t'ai répondu « qu'est-ce qui est dommage? » tu as haussé les épaules en disant « bah, elle était jolie cette fille, mais elle ressemble trop à Walker. Et Walker n'est qu'un vilain rat dégoûtant. ». J'avais bien ris, parce que sans le savoir tu te contredisais. Et sans le savoir, tu venais d'avouer qu'Emma était belle, mais que puisqu'elle n'était qu'un « rat », tu ne pouvais pas l'avouer.

J'ai toujours su que ma mère était intelligente. Qu'elle pouvait presque lire en nous.
J'ai toujours vu qu'elle n'était pas énervée lorsque l'école appelait pour dire que je m'étais encore battu avec Emma. Elle était toujours heureuse de nous voir bouder sur nos photos de classes...
J'aurais dû me demander plus tôt pourquoi elle agissait comme ça, pourquoi elle ne cherchait jamais à me faire changer d'avis à propos d'elle.

Elle savait.

Elle savait déjà, qu'un jour ça changerait. Elle savait, qu'on était sûrement écris dans les étoiles.

J'aurais jamais cru dire ça un jour, mais....

J'aime Emma Walker.

Et je crois, oui je crois... que ma mère m'a fait réaliser, que j'en étais amoureux.